Les Moana's

Les Moana's

vendredi 20 septembre 2013

Majorque - cala En Gran - Marina cala Llonga




vendredi 20 septembre

Le ciel est couvert, un peu de pluie. Mais l'amélioration est là (de courte durée), ouf, on va pouvoir naviguer, et trouver une jolie calanque pour se baigner.

Ecole, dernières courses, un peu d'eau.

On démarre le moteur vers 12h30, l'aiguille de l'huile ne monte pas en pression, stop moteur.

? Guy vérifie le niveau de l'huile, c'est ok, il semble juste qu'il y'en ait un peu trop. On redémarre, et là tout fonctionne bien. 

On quitte Porto Colom vers 13h.

Navigation à la voile, vitesse 2 noeuds, on se traine, et le vent faiblit encore, on termine au moteur.



17h entrée dans la jolie cala En Gran, à seulement 3 miles plus au sud de Porto Colom.





 Il y'a déjà 2 voiliers lorsqu'on arrive, mais ils partiront un peu plus tard et nous laisseront seuls.

En affalant la GVoile, allez hop encore un chariot qui pète et des billes de partout...


Guy le remplace par un chariot à friction, cette fois-ci il nous en reste plus qu'un seul en rechange.

Il va falloir prévoir un arrêt dans un port pour plusieurs jours sur la côte espagnole afin de réceptionner des chariots de GVoile et la pièce du guindeau que mon papa a faite fabriquer en inox. 

Bon, c'est pas grave, pour l'instant on est bien ici, on va pouvoir se poser et profiter de la calanque avec le retour du beau temps. 









Comme l'huile a eu un comportement bizarre ce midi, Guy décide de faire une vidange, la dernière ayant été faite aux Saintes Maries 3 jours avant le départ, début août.

Et là j'entends Guy qui s'effondre, il y a de l'eau dans l'huile, résultat une belle mayonnaise bien grise.

On se met à pleurer tous les deux, on suppose que la culasse ou le joint de culasse est HS, et on se demande si ce n'est pas la fin du voyage.

On ne profitera pas de la calanque, finalement c'est plutôt ça :




Ras le bol... 

Le moral s'effondre et l'inquiétude monte.

Petit coup de Skype avec mon père pour lui demander conseil.

On va rester cette nuit à l'ancre, mais demain impossible car vent d'ouest annoncé. On a de la chance dans notre malheur, puisqu'un petit port se situe juste dans la cala voisine, la cala Llonga.

Il y'a une zone technique assez grande et des mécanos.

Et pour l'instant le moteur n'est pas mort puisqu'il n'a pas chauffé.

On regarde sur internet, le port s'appelle la Cala d'Or, et vu la taille des bateaux à moteur qui sont sur les photos, on commence à trembler pour notre budget, il s'agit d'un 'Bonifacio' miniature, aie aie. Le port est en fait une richissime marina, elle ne s'appelle pas 'Marina Cala d'OR' pour rien... à moins qu'il y'ait de l'or dans la roche.

Nuit quasi-blanche, on est inquiets et désabusés.

Les problèmes mécaniques vont s'arrêter quand ? Quand va-t-on pouvoir se poser un peu ??

C'est quoi le prochain truc en panne sur la liste ? Combien de jours va-t-on rester bloqués ici ? 

On n'a pas les pièces de rechange, ni les outils pour démonter le haut du moteur.

On était préparé à avoir des avaries, mais là c'est en continu, Guy a l'impression de bosser sur un chantier tous les jours.

Etre ennuyés par la météo et le vent OK, c’est le jeu en voilier, mais par la mécanique, non c'est pas cool.

  

samedi 21 septembre



On se lève tout pâles, direction la marina en annexe.

Je confirme il y'a de très grosses unités à l'entrée du port, on a vraiment rien à faire ici.

On accoste vers la zone technique, mais pas âme qui vive...

La capitainerie est fermée, on est samedi... comment va-t-on faire ?

9h On en est là de nos réflexions, lorsque sur le chemin de retour vers l'annexe tout déconfis, on croise une voiture. 

On demande au conducteur s'il y'a des mécaniciens sur le port ? On lui explique notre problème, et ... ôh il parle français ! ah bein oui il est français. Du coup ça facilite les échanges et les explications détaillées.

Mais pas de mécaniciens avant lundi.

En attendant on va être obligés de s'abriter au port à cause du vent qui monte.

On entre avec lui à la capitainerie, puisqu'il est le responsable, il venait pour sa dernière demi-journée de travail avant le week-end.

Je commence à pâlir devant le prix de la nuit ici, 72€... au secours ! Et je me mets à pleurer pour de vrai... 

Je ne sais pas ce qui aura joué en notre faveur, le fait d'être français, de pleurer, d'être en route pour un grand voyage, d'avoir des enfants mal nourris (ah non ça ça marche pas, ils sont bronzés et plein de vie sans aucun soucis ne pouvant démonter leur bonne humeur), en tout cas il nous propose de nous faire payer les 2 premières nuits jusqu'à lundi au tarif de la basse saison qui débute le 1er octobre, carrément moitié prix, 36€. Bon ok ça sera toujours ça en moins de perdu.

Il nous indique une place tout au fond du port, pour que l'on soit tranquille et plus près du village avec les enfants. Un de ses 'boys' nous attend là-bas pour nous placer.

première étape résolue.

10h : retour au bateau.

On se prépare et on démarre le moteur. On laisse l'annexe traîner derrière nous, si on doit stopper le moteur du bateau en urgence, elle pourra nous pousser et nous orienter, la cala Llonga est étroite et on espère ne pas croiser de gros bateaux.

C'est parti, on sert les fesses, et on avance tout doucement, l'oeil sur la température du moteur.

Je fais quelques photos, histoire de faire descendre la pression.







On atteint enfin le fond de la cala sans ennui supplémentaire et on se range en marche arrière. Stop moteur, ouf... Il n'a pas chauffé, et a fonctionné environ 25 minutes, au ralenti (1000 tours).

seconde étape OK. On souffle un peu.

Et voilà MOANA à côté des autres voiliers. On ne fait pas trop ridicule en longueur, mais plus sâle.







les habitants du port : des monstres marins... des muges ! énormes.

voraces comme des piraïs sur un bout de pain ! 


Pas question qu'un enfant trempe la main dans l'eau, il se ferait dévorer en 2 minutes. On en a vu un de près de 80cm de long ! au barbecue ça nous ferait un bon repas. Mais bon, ils ont vraiment une sâle tronche, et le port n'est pas propre évidemment.


On se fait une grosse sieste, besoin de dormir.


 Et une bonne douche ! profitons-en ! on va se laver tous les jours pendant notre séjour forcé ici ... truc de fous ! sauf que l'eau est saumâtre, imbuvable, au quai, comme aux sanitaires, et comme partout dans la ville de la Cala d'Or. Il nous faudra donc en plus des réparations et des nuits au port, acheter de l'eau en bouteille pour la boisson.



Entrée de la capitainerie         



La zone wifi de la capitainerie, connexion codée mais gratuite, c’est le luxe : divan, toilettes… et climatisation (quelle horreur, obligés de mettre une veste sous peine de tomber malade).

Mais le wifi fonctionne mal, on parvient difficilement à envoyer les mails, mettre à jour le blog impossible. Et encore une fois notre antenne wifi ne nous sert à rien. On est à 10 minutes à pied du batîment. Au final, on est quand même obligés de se connecter avec le téléphone espagnol depuis le bateau, toujours 2,5€ (on verra que finalement c’est beaucoup plus) déduit sur notre forfait par jour.

On changera de forfait de téléphone (carte prépayée) pendant notre long séjour à la marina. De Movistar, on passe à Masmovil, beaucoup moins cher (pas convaincue),

On a jamais eu de forfait téléphonique en France, je suis carrément allergique à ces trucs, il aura fallu attendre un voyage en voilier pour s’enquiquiner avec ça ! Quelle pouasse. Mais seule solution pour la météo (pour éviter de manger notre forfait de téléphone satellite) et pour la communication (téléphone, internet), puisque l’antenne wifi nous a offert la connexion une seule fois, à Frontignan, second jour après le départ.

L’ancien forfait s’arrêt plus tôt que prévu, et le nouveau met plus de temps pour se mettre en route, on se retrouve donc sans moyen de communication pendant 4 jours, juste au moment où l’on a des rdv skype importants, et où l’on doit faire envoyer des pièces pour le moteur, gggrgrrrrr



On aura enfin le temps de fabriquer le voilier des enfants, avec tout un tas de trucs trouvés sur les plages, plastique, bois, cordages…         




 tribord :

 babord :



C’est un deux-mâts, quille lestée, tout est en place ! Il ne lui manque plus que les voiles, suite au prochain numéro. Voilier sans moteur, au moins il ne tombera pas en panne :)

  

Changement du filet à fruits, nouveau hamac tout neuf fabriqué avec un filet (bleu en plus !) trouvé à la cala sa Font, sur la petite plage aux méduses. Les mailles sont plus étroites que celles des anciens, les fruits ne tombent plus pendant la navigation et sont moins les uns sur les autres.         




Guy profitera de cet arrêt forcé pour bricoler un peu, en plus du moteur.

Du coup j’enmène les enfants à la plage, aux jeux… on se promène beaucoup à pied. Il faut les occuper. Car des enfants entrain de jouer à 1m du trou du moteur, en tremblant toutes les minutes en pensant aux jouets pouvant tomber tout au fond de la câle, plus le mécano et ses outils qui bouchent la sortie et l’escalier, c’est vraiment pas simple.

On se met à envier les touristes à l’hôtel qui ont l’air de bien se reposer, plage, baignade, apéro… les vacances quoi.

Nous on va profiter aussi du coin, tant qu’à faire, mais le prix de nos vacances à Majorque est exorbitant, en plus du fait que le moral n’y est plus et qu’on se pose beaucoup de questions concernant la suite du voyage. 





Le village de la Cala d’Or

De belles maisons blanches, de beaux jardins.

Et par dizaines, des restaurants, des supermercados SPAR (le rayon alcool et apéro tient un tiers du magasin, le lait se vend par litre, la purée par sachet, les conserves par 500g, et les fruits laissent à désirer… bref des commerces d’appoint pour les clients des hôtels alentours), des magasins d’articles de plage, à perte de vue…

Pas de ship, pas de supermarché moins onéreux.         


















Jeux gonflables pour les enfants, le temps d’une soirée         














Jeux de l’hôtel Marmara, situés à côté de la capitainerie        





Une grosse glace, octroyée la veille du départ, pour fêter la victoire !         




Mais on en est encore loin… 

  

dimanche 22 septembre 

C'est dimanche, ça ne sert à rien de rester là à ronger son frein, on va suivre les conseils du responsable du port, et profiter des alentours, le coin est très beau, et plusieurs calanques sont accessibles à pied.

Sac-à-dos, pique-nique et on file loin du bateau et de ce maudit moteur pour la journée.

Direction la cala d'Or, la calanque la plus proche.



        







Pique-nique sur la rive sud de la cala, dans les rochers, à l’ombre       




Très jolie calanque, encore bien fréquentée pour une fin de mois de septembre         




Eau transparente :        



 plein de petits poissons autour de Manoa :

Louna perchée sur un arbre :         



La cala EsPou

La cala Es Pou est située juste à l’entrée de la cala Llonga, avant le port.
         


Sentier pour la rejoindre, le long de la marina :         




Plage surpeuplée de touristes allemands, anglais et russes, logeant dans les hôtels environnants. Quelques français, peu.        









Un petit tour aux jeux en amont de la cala, privés car au milieu d’immeubles de location de vacances, mais bon, on passe par-dessus les murets et puis c’est tout.         




Les calas Ferrera et Serena

Ce sont les calanques les plus éloignées de la marina.

Environ 1,7km à pied, donc 3,5 km aller retour. Les enfants marchent bien, pas de problème, ça fait du bien à tout le monde, ça aère la tête.

La plage de la cala Ferrera est surpeuplée, entourée d’hôtels.        



Il y’a des cavités dans la roche, de quoi occuper les loulous :        





La cala Serena est plus sauvage :          

 toujours de très belles villas,avec accès direct dans l'eau



La cala Esmeralda

Incontestablement la plus belle du coin !         

Du bleu, vu d’en haut :         

Porte d’entrée :         







  



Encore des trous à explorer :


mini plage (banc de sable) : superbe aire de jeux pour les enfants

  











 retour en courant, Manoa en perd une croc ! 


Le fort        









L’entrée de la baie de la marina :         


Puis balade dans les rochers, au bord des falaises.         






Des cristaux de roche :         


Un peu plus loin, un bunker, avec meurtrière.         


On continue


Toujours ces fameux accès direct à la mer, marche d’escalier, dalle de béton et échelles donnant dans l’eau.






Il a du se passer la même chose qu’en France, concernant la loi sur le littoral, il y’a 30 ans les abords et plages étaient privées, aujourd’hui les maisons luxueuses ont toujours leurs accès, mais le rivage est public. 


Le parc naturel de Mandrago

La cala, ou plutôt les 3 calas et les 3 plages de Mondrago se situent à environ 8 km au sud du village de Cala d’Or.          




Lorsqu’on pourra enfin partir d’ici avec MOANA, on souhaite descendre au plus vite vers la pointe sud de Majorque, on décide d’aller à Mondrago en bus !

Ça sera le lundi 30 septembre, puisque pas de travail sur le moteur ce jour là, il faut attendre le lendemain qu’ils récupèrent les pièces à Palma. Et le dimanche, on n’est pas certains qu’il y’ait des bus. L’arrêt de bus est juste au-dessus de notre emplacement au fond du port.    
      

Ca ne coûte pas cher et ce n’est pas fatigant. On va payer 1,70 euro par adulte, les enfants c’est gratuit (cool) et en fait pour ce prix là on aura l’aller-retour !

Durée du trajet 30 minutes, car de nombreux arrêts, mais on s’en fiche, on n’est pas pressé.

Horaire de départ, 10h, ce matin là on se lève à 9h passées, donc c’est cuit… Ca me laisse le temps de faire l’école à Manoa et on prendra le suivant juste avant midi.

Allez, on monte ! Les enfants sont ravis.         



On longe la baie du centre, sentier puis falaises.        




garage à bateau, et rampe de lancement !




Zone de mouillage, les voiliers ont l’air d’être bien là, posés dans le turquoise…        



Falaises, grotte marine, et arche :         






Un bunker datant de la seconde guerre mondiale        





Sentier menant jusqu’à la cala la plus sauvage, au nord         

Et voici la cala, quasi déserte        




Mais le vent et le courant ramènent aujourd’hui un tas de déchets, l’eau est marron au bord, les vagues tapent sur le sable, et la concentration de méduses au mètre carré est importante.

Pas de baignade possible ici, et un vent à décorner les bœufs, ou à emporter les parasols, c’est plus de circonstance.

On mange quand même ! Et Manoa trouve un super short de bain pour son père.      
   

On revient sur nos pas, on longe à nouveau la plage principale au milieu, et on se dirige par le sentier vers la troisième baie, la plus au sud.

Nuances de bleu fantastiques :         







C’est la plus belle aujourd’hui, car abritée du vent, et pas de méduses.        






Il semblerait que ce soit la plage des sculptures, il y’a une voiture 4 places, un WC géant, des châteaux avec tunnels, une tortue… et des balles :     
    

Retour en fin d’après-midi


       
Le moteur :

En gros, pour résumer, on s’est payée (au sens propre et figuré) une bonne révision/réparation du moteur, concernant les parties que Guy n’a pas su démonter avant le départ.

Il avait changé la courroie de distribution, ajouter des filtres pour le gazoil, changé la pompe à eau, réparé 2 pattes de fixation cassées sur les 4 existantes, effectuer la vidange, remis l’axe du tourteau en ligne, vérifications diverses et entretien courant.

On pensait être tranquille un bout de temps.

Le devis tombe : 2500€, main d’œuvre et taxe incluses. On tombe aussi…

La culasse va être rectifiée à Palma de Majorque chez Peugeot. Elle est amenée là-bas le mercredi et doit être récupérée le mardi suivant.

Puis viendront s’ajouter au fure et à mesure que le mécano et Guy démontent : les injecteurs qui sont fatigués (entre 150 et 200 euros pièce, il y’en a 4, glups…), le dumper qui est HS (2 vis trouvées dedans, d’où le fameux bruit de casserole que l’on a depuis longtemps). On calcule rapidement qu’on monte à 3500 euros avec les heures de boulot.

Finalement le ‘pépé’ mécano, qui aime la voile et a bien compris notre dilemme, parviendra à se débrouiller à dénicher les embases des injecteurs, ce qui fera bien moins cher au final. Il parle assez bien le français.

Guy les aidera sur certaines parties, afin d’alléger la facture.

Il a ajouté un retour anti-siphon pour éviter que l’eau de mer ne se balade dans le moteur.

Et n’oublions pas, toujours la fameuse durite de refroidissement fendue et la tête du carlostat complètement usé ! Maintenant que tout est démonté, il faut en mettre un nouveau en bon état, pas question de remonter l’ancien. Prix neuf 260 €. Mon père en a un trouvé à la casse pour 5 euros, c’est trop bête !! Il va donc nous l’envoyer en urgence par la poste. Au lieu des 3-4 jours prévus, le colis mettra une semaine pour nous parvenir, usant nos nerfs, arrivant in extremis le vendredi 4 octobre à 15h… à la Marina, il était temps ! juste au moment où ils finissaient de tout remonter, il ne manquait plus que cette partie, ouf, sinon on repartait pour 2 nuits supplémentaires à la marina, en attendant le lundi. Ce fut une course contre la montre, vite tout remonter, tester le moteur, aller payer la douloureuse avant la fermeture, et ouf, soulagement. On ressort les docs et cartes de navigation.

Manquerait plus que la météo nous empêche de partir d’ici. Ca a failli, car les derniers jours le vent a soufflé fort, la mer fut démontée, et noire, houle importante. Mais ça se calme dans la journée du samedi 5 octobre.

Bilan : 3100 euros pour le moteur, on a pu payer une petite partie cash (donc sans taxe), et 500 euros de port (14 nuits à 36 euros, tarif basse saison).

Le budget du voyage prévu jusqu’à la fin de l’année 2013 a fondu en quelques jours.

Reste plus qu’à espérer que le moteur ronronne et ne nous réserve plus de vilaines surprises avant longtemps.

La durite fendue est toujours en place, avec ses pansements. Arrêt obligatoire sur la côte espagnole dans quelques jours, dans un port, pour réceptionner le colis avec les chariots de GVoile, la durite, la pièce inox du guindeau, etc...

Et le plus drôle !! Après 3600 euros de dépense, on a toujours notre durite fendue depuis début septembre, et surtout on ne sait toujours pas pourquoi on a eu de l’eau de mer dans l’huile !! Il n y’avait pas de siphon anti-retour, ok, on s’est fait bien chahuté dans la cala Varquès, et pendant la navigation avant l’arrivée sur Porto Colom, d’accord, mais MOANA navigue depuis 1996, c’est pas la première fois qu’il se trouve dans une mer démontée !! alors ? c’est incompréhensible.

Le positif : il valait mieux qu’une panne comme ça survienne à proximité d’un port, dans un endroit où l’on trouve encore des mécanos et des pièces, bien que le fait d’être sur une île n’est pas facilité la tâche.

Le moteur fonctionne bien, tourne mieux qu’avant, sans bruit de casserole (le dumper) et a plus de pêche (les injecteurs).

Le hic c’est que le port nous a coûté un œil et 15 jours de retard supplémentaires sur notre planning. Va commencer une mini-course vers le sud, pour fuir l’hiver qui arrive par le nord. Pas question pour autant de zapper l’île d’Ibiza.





Samedi 5 octobre

On quitte ENFIN l’Allemagne en début d’après-midi, euh non la Marina de cala d’Or je veux dire.

En fait nous avons été entourés d’allemands à 90% pendant ces 2 semaines.

Le reste, quelques anglais, beaucoup plus discrêts.

On est sur le quai de passage des voiliers. Chaque jour arrivent l’après-midi une douzaine de voiliers de location, pavillon allemand, évidemment ils ne viennent pas d’Allemagne, il s’agit carrément d’entreprises allemandes qui loue les voiliers à Palma de Majorque, aux allemands venus en avion), qui repartent le lendemain matin, après avoir fait beaucoup de bruits jusque tard dans la nuit.

Ils sont bruyants, partent tous ensemble se laver (vu qu’il n’ya que 4 douches, on est obligé de calculer le bon moment), ils se baladent nus dans les sanitaires comme s’ils étaient chez eux, nous adressent la parole en allemand, ce à quoi on répond un ‘hola’ ! et nous disent merci en allemand, ce à quoi on répond ‘de nada’, déjà que cette langue nous parait disgracieuse et agressive avec ces mots sans voyelles, et on n’est certainement pas venu en Espagne pour l’entendre ! Aucune éducation ! quand on est à l’étranger le minimum est de parler la langue du pays, au moins pour les petits mots du quotidien. Et nous on est français, on fait tâche au milieu de ces vacanciers pleins au as, les voiliers de location sont au minimum des 44 pieds, les voiliers de propriétaires sont entretenus et lavés par des ‘boys’, Euh si vous avez 5 minutes, vous pouvez laver le pont de notre bateau. On vous filera une cannette de coca. Non, ils n’ont pas l’air intéressés.

Un soir au village, un artiste-peintre espagnol faisant de beaux tableaux au sol, se met à me parler en allemand, je lui dis stop, je suis française, on se calme, en anglais si tu veux, mais pas en allemand ! On a une tête d’allemand, ça craint…

Un jour, chouette un pavillon français, Guy est à deux doigts d’aller parler au mec, qui sort son téléphone portable et se met à dire à son correspondant au bout du fil, ‘oui je suis en croisière à Majorque avec mon banquier et mon comptable’ euh… ok on est pas du même monde, on va passer notre chemin. J’en suis plutôt à calculer le nombre de lessives à 3 euros…

La plupart des magasins ont des écriteaux allemands. Idem pour les restaurants.

Bref, ils sont en terrain conquis ici. Ras le bol des ‘ya ya’ à tout bout de champ.

On sifflote la célèbre chanson ‘tea for two and two for tea…’  d’une autre époque, mais c’est parce qu’on avait regardé ‘la Grande Vadrouille’ quelques jours auparavant.

Majorque est le paradis des allemands et tout particulièrement cette zone de la cala d’Or, probablement ailleurs aussi sur la côte sud ou ouest.





Allez, on met les voiles, adios !









retour Porto Colom
















retour Grand Voyage