Rangiroa : l'atoll géant
Nous quittons l'atoll Ahé le jeudi 6 novembre dans la matinée, et sous la pluie...
Pluie qui ne nous quittera pas jusqu'à notre arrivée à Rangiroa le lendemain matin.
Ce fut une navigation courte de 80 milles mais bien fatigante, avec le vent et les vagues dans le nez. Les grains se succèdent et modifient la vitesse et le sens du vent sans arrêt, nous sommes obligés de faire plusieurs heures de moteur.
une accalmie entre deux grains, juste pour admirer le coucher de soleil
Rangiroa est le plus grand atoll des Tuamotus. Long de 45 milles d'Est en Ouest (85 km), large de 18 milles du Nord au Sud (32 km), le lagon pourrait contenir l'île de Tahiti toute entière. Naviguer dans le lagon de Rangiroa qui est une véritable mer intérieure demande les mêmes précautions (patates de corail en plus) qu'en plein océan : lorsque le vent est fort, les vagues atteignent rapidement 1,5 à 2 mètres.
PASSE TIPUTA
vendredi 7 novembre
Nous arrivons par l'Est, près de la passe de Tiputa à 5h du matin. On avait initialement prévu de prendre la passe Avatoru qui est plus facile car le courant y est moins fort, mais c'est l'heure de l'étale, il nous faudrait encore plus d'une heure de navigation toujours sous la pluie et face au vent pour atteindre Avatoru, et ensuite patienter 5 heures pour l'étale suivante, alors malgré le mauvais temps nous nous présentons devant Tiputa.
La passe semble praticable, mais avec ce vent d'ouest (rare), il y'a une forte houle qui entre dans le lagon.
Nous surfons sur des vagues de 2 mètres, les dauphins nous accompagnent, mais on n'a pas le temps de les admirer, surtout on souhaite que le moteur ne nous lâche pas maintenant, et on espère vite vite être dans le calme du lagon loin des dangers du récif.
Pour le calme du lagon ce jour là c'est loupé, avec le vent le fetch est impressionnant et le mouillage très inconfortable.
Voici la passe de Tipta, beaucoup plus calme 48 heures plus tard, lorsque le ciel a retrouvé son azur et que le vent s'est calmé. Il y'a toujours des remous, mais pas de grosses vagues.
On aperçoit les dauphins qui sautent dans la passe.
MOUILLAGE TIPUTA
nous ancrons le vendredi matin vers 6 heures sous un ciel menaçant, devant l'hôtel de luxe Kia Ora, et juste derrière BARAGWIN le voilier de Renaud, qui lui est arrivé la veille de Tahiti, route d'Ouest en Est à l'inverse de nous, mais lui aussi avec le vent dans le nez ! satanés grains et dépressions qui nous mettent nos prévisions météo à la poubelle...
Avec le soleil, c'est tout de suite plus engageant :
va'a en entrainement
Retrouvailles avec Renaud, que l'on avait quitté le 27 décembre 2013 au sud de Grande Canarie.
lever de soleil sur MOANA (merci Renaud pour le cliché)
coucher de soleil
nous avons mis l'ancre juste entre deux patates de corail, suffisamment profondes pour ne pas gratter la quille ou le safran, mais suffisamment proches pour que l'on puisse admirer les poissons.
un remora (poisson ventouse) un matin sans vent, lagon très calme, mer d'huile
quelques poissons sergent-major attrapés à l'épervier
nous avons nos copains en permanence avec nous, les sergent major et les chetodons papillon qui nettoient les algues sur la coque
ils sont très curieux et nous approchent de près, surtout si on a quelques biscuits à leur donner, alors là ils nous grignotent les doigts. Ils sont très friands des biscuits de ration de survie (ceux qui étaient dans le radeau que l'on a ouvert avant le départ et que l'on avait emmené à bord).
un remora
une murène géante : à peu près la taille de Manoa (1m20)
l'hotel Kia Ora et ses bungalows
comme le hasard fait souvent bien les choses, nous rencontrons dans l'eau (nous en annexe, eux en pirogue) une famille qui vit à Tahiti, et qui est ici en vacances pour quelques jours. Ils nous invitent à boire un coup au bar de l'hôtel.
et coup de bol ce soir là, il y'a un petit spectacle de danse polynésienne
une petite plage, juste pour nous
avec un pin pour faire de l'ombre, et une bande de corail pour protéger du clapot
Manoa et Louna se baignent en toute sécurité dans leur petit lagon
les voiliers au mouillage, peu nombreux en cette saison
snorkeling en face de la passe Tiputa, au sud du motu, à l'abri du courant
le motu Nuhi Nuhi
le motu et la passe Tiputa en arrière plan
poisson baliste (trigger)
poisson diodon
poissons céphalopholis noir aux nageoires bleues électriques
poisson trompette d'1 m de long
un chromis et un joli poisson orange avec le tour de l'oeil turquoise comme un cercle parfait, difficile à photographier car il se cache vite sous les coraux
un poisson chetodon coradion que l'on surnommera triangle vue sa forme
des poissons papillons chetodons à selle (ou chetodon faucille)
des chetodons papillons à bandes rouges
des chetodons lunules
des zancles cocher cornu
un banc de poissons, ils sont incroyablement nombreux !
on est dedans...
Guy, puis Manoa plongent au milieu du banc, les poissons s'écartent en formant un cercle autour d'eaux, puis ils reforment la boule dès que l'intrus a disparu.
un requin pointe noire
et un requin pointe blanche imposant
Plonger aux abords d'une passe est un grand moment. Le nombre de poissons est astronomique, on y retrouve quasiment toutes les espèces, les petits sur les patates de corail, les gros plus au fond sur les tombants. La plupart des poissons prédateurs attendent face au courant que les petits passent à leur portée.
MOTU FAAMA
notre petit paradis...
cap au sud, de l'autre côté de l'atoll, environ 20 milles. Une belle navigation sous le ciel bleu, mer calme, vent de travers, parfait et reposant.
Nous allons passer ici quelques jours idylliques à explorer les environs, motus inhabités, couleurs incroyables et plein de belles découvertes.
un grain pour notre arrivée, histoire de nous rappeler que la saison des pluies a débuté.
mais le reste du séjour se fera sous le beau temps et la chaleur, avec une belle vue devant nous.
nous partons explorer les hoa (bras de mer entre les motus, qui relient le lagon et l'océan), il y'a un seul passage possible en annexe :
mini passe agitée le premier jour (car vent d'ouest)
puis très calme les jours suivants, ainsi que le mouillage, nous sommes protégés grâce aux motus du vent de sud-est.
les enfants qui barbotent
il faut tout de même descendre de la 'voiture' et tirer, car même à marée haute il n'y a pas assez de profondeur
mini passe et vue imprenable sur MOANA dans le turquoise
et voici le hoa et les motus
le lagon, avec nos copains Renaud sur BARAGWIN et Yann sur YAKABULLE qui nous ont rejoint
les abords des motus côté lagon se prolongent partout par un platier de corail plus ou moins à fleur d'eau, sans la passe on aurait pas pu accéder aux merveilles cachées de l'autre côté...
le hoa
le hoa avec ses patates de corail de forme circulaire
après le turquoise clair nous arrivons dans une zone plus foncée (plus de profondeur) où les nuances sont à couper le souffle. On ne savait pas ce qui nous attendait, on est émerveillé.
l'eau est tellement claire qu'on voit le corail et les poissons sans difficulté
voici la fin du hoa, entre deux motus, l'annexe peut s'y faufiler de justesse entre les coraux
(Guy à gauche de la photo est entrain de pêcher des bénitiers)
après le hoa, un endroit que l'on appelle 'la piscine' ! cette vaste étendue d'eau claire et calme, peu profonde, entre les motus, protégée d'un côté par le récif et de l'autre par les platiers de corail qui sonnent accès au lagon de Rangiroa.
la piscine, juste pour nous et le plaisir des yeux
la piscine est immense
à l'extrémité gauche on aperçoit le récif côté océan
à l'extrémité droite, le lagon
les plages de sable rose du motu Faama
et voici 'notre' mini plage, bande de sable entre deux avancées de corail, vue sur la piscine, et coin snorkeling tout proche dans le hoa
un peu d'ombre pour déguster une noix de coco
snorkeling dans le hoa
corail violet
corail rose et bénitier
poissons chetodons sur corail coloré
poisson diodon et poissons demoiselles
une pieuvre
'pêche' du repas : les bénitiers
à déguster crus ou cuits, mmmmhhhh (pour Guy, pour les trois autres membres d'équipage, c'est plutôt beurk)
en route pour le récif, qui protège la côte sud de l'atoll des assauts de l'océan.
Il y'a quelque chose d'unique et de très étonnant ici à Rangiroa : les feo.
Ce sont des grosses structures coraliennes déchiquetées par les vagues.
Nous posons l'annexe au bout de la piscine et nous marchons plusieurs centaines de mètres sur une plage de coraux.
qui aurait cru qu'on pourrait faire de l'escalade aux Tuamotus ?
Les feo montent environs à 2 mètres de haut, le corail est très coupant, pas question de tomber ici.
voici les feos et les cocotiers des motus en arrière plan
vue sur l'océan
selon les marées, il y'a plus ou moins d'eau sur le platier et au milieu des feos.
ça forme des petits lacs intérieurs
de vrais pouponnières pour les poissons
ou cette petite murène qui serpente dans quelques centimètres d'eau
un bénitier (qui aura échappé au tournevis de Guy)
avec Renaud
baignoire pour Louna et petite cascade avec la marée montante
encore une baignoire
il n'y a pas vraiment de danger à se promener sur le récif, les marées aux Tuamotus ont une amplitude de seulement 30 cm
on admire les vagues
et voici encore une nouvelle surprise, totalement innatendue
des failles et des petits canyons, partout sur le récif
avant la vague après la vague
l'eau est transparente, on distingue les coraux multicolores et les poissons dans les failles
le corail à plusieurs endroit forme comme un plateau en suspension mais très solide, étant donné les animaux qui se promènent, nulle doute que ça communique avec l'océan, par dessous
après l'escalade, nous voici prêts pour la spéléologie !
petits canyons
l'eau est d'une pureté incroyable, les coraux sont multicolores et en bonne santé, on se croirait dans un aquarium. La Nature est vraiment la plus forte pour créer des choses si belles.
et on y fait de drôles de rencontres : comme cette murène géante, d'environ 1m50 de long, 40 cm de diamètre (Yann l'a vu filer devant lui). Pas étonnant que les anciennes cartes marines évoquent des monstres marins...
il ne faut pas passer trop près devant son trou, desfois qu'elle prenne notre mollet pour une proie
la peau de la murène ressemble à celle d'un léopard
un beau requin pointe noire qui se balade dans les canyons, que l'on craint moins que la murène
notre motu-carbet, drôle association de deux termes, l'un polynésien, l'autre guyanais.
le motu en face de la petite passe des annexes, est parfait pour notre campement.
vue imprenable sur le lagon et les voiliers
position idéale, toujours venté de jour comme de nuit (ce qui diminue le nombre de moustiques, et la température ambiante)
place de parking ombragée
baignade dans le hoa
on nettoie le sol, on balaie les feuilles, on entasse les branches et les cocos
installation des hamacs pour la sieste
pique-nique
fenêtre sur le lagon
perchoir
au coucher du soleil
le feu, qui occupe bien les enfants, et qui nous permet de brûler nos poubelles (carton, papiers...)
apéro avec les copains
voilà, nous avons passé ici de supers moments, snorkeling, baignade, spéléologie, exploration diverses, le tout dans un cadre sauvage et coloré, coupés du monde.
Le motu Faama et ses environs viennent de déloger le paradis des San Blas de notre podium de classement des lieux et îles les plus appréciés depuis notre grand départ.
Les Tuamotus en général sont maintenant n°1
LE LAGON BLEU
vendredi 14 novembre
en route vers un endroit beaucoup plus touristique et connu de Rangiroa : la lagon bleu
Il est situé à l'extrémité ouest de l'atoll, il n'est pas toujours possible de s'y rendre. Il faut soit attendre du vent d'ouest, qui comme on l'a vu ne dure rarement plus d'une journée, soit attendre que le vent d'Est (dominant) soit faible afin de diminuer le fetch (vagues dues au vent dans le lagon) et rendre le mouillage possible devant l'entrée du lagon bleu.
un lagon dans le lagon...
Navigation de 20 milles, au portant, vent d'Est faible.
Renaud est avec nous mais Yann nous quitte, il doit être aux Marquises dans une dizaines de jours.
merci Renaud pour les clichés
passage à côté du motu Tiarari
Arrivée à proximité du lagon bleu.
La zone de mouillage est un peu délicate, barrière de corail derrière (à l'ouest), patate de corail devant (à l'est) et petit récif à droite (au sud).
pas de touristes pour nous accueillir (on ne va pas s'en plaindre), mais une douzaine de requins pointe noire !
coucher de soleil sur les motus du lagon bleu
exploration du lagon bleu, à pied, car l'annexe ne peut pas entrer dans le lagon bleu qui est totalement fermé (pas plus de 15 cm au plus profond)
partout où le regard se pose, c'est un régal, et nous sommes seuls pour apprécier ce lieu magique.
Seuls avec les raies, les requins, les poissons et les oiseaux.
4 fauteuils, juste pour nous ! Louna est trop petite, son dossier bascule, du coup on ne la voit plus.
les premiers motus sont équipés pour recevoir les touristes à la journée, ils viennent par petit bateau des hotels et pensions de l'atoll. Faré en bois, grandes tables avec nappe en feuille de cocotier tressées, barbecue...
nous avions même pensé venir profiter des installations le lendemain soir, y faire cuire notre poisson sur la plage, mais la météo en a décidé autrement
Les bouées sont recyclées en balançoire et décoration
le lagon bleu et ses motus, presque en entier
un crabe de cocotier
une raie pastenague
Manoa et Louna derrière la raie
des bébés requins pointe noire
une sterne blanche
envol d'une sterne grise
et pour finir de démystifier le seigneur du Pacifique : nous nageons avec une dizaine de requins pointe noire, plus ou moins gros, devant l'entrée du lagon bleu
Les enfants n'ont vraiment pas peur, ils sont enchantés de les voir de si près, Louna a même tendance à les suivre, je la retiens car certains sont plus gros qu'elle...
Pas de doute, pour qu'il y'en ait autant et qu'ils viennent à notre rencontre lorsque l'on arrive en voilier, en annexe ou en palmant, c'est qu'ils doivent être nourris régulièrement pour que les touristes puissent les admirer
samedi 15 novembre 11h
24 heures après notre arrivée, nous devons malheureusement repartir.
Le vent est monté, à peine plus de 15 noeuds, mais ça suffit pour provoquer beaucoup de fetch en bout de lagon, la patate de corail devant ne nous protège pas suffisamment, les voiliers tanguent, et nos chaines raguent beaucoup sur les patates du fond, il n'est pas question qu'elles lâchent ici étant donné le récif qui nous attend derrière à quelques dizaines de mètres.
navigation de retour vers le mouillage du Kia Ora hôtel, à côté de la passe de Tiputa, où nous étions au début du séjour
jeudi 20 novembre, après quelques jours au mouillage devant l'hôtel Kia Ora, nous partons du côté d'Avatoru, à 4 milles plus à l'ouest, pour faire le plein de gasoil et d'essence, avant de quitter Rangiroa.
mouillage d'une journée et d'une nuit devant le village d'Avatoru, très inconfortable, roulis et tangage, embarquement dans l'annexe sportif.
sortie de Rangiroa passe Avatoru
vendredi 21 novembre 5 heures du matin
BARAGWIN dans le soleil levant
nous prenons la passe d'Avatoru à l'étale
zone de remous
zone calme
puis les petites vagues de l'océan, mais rien de gênant
direction l'atoll Tikehau, à 40 milles à l'ouest
retour Grand Voyage