Les Moana's

Les Moana's

mardi 27 janvier 2015

Tahiti : des amis, et des fêtes sous la pluie



en route pour l'archipel de la Société...


(cliquer sur les images pour agrandir)

Navigation de Tikehau vers Tahiti

Tahiti est appelée 'le grand poisson' par les maohi (peuple d'origine de Polynésie)



on quitte les Tuamotu le mercredi 10 décembre, 170 milles nautiques nous séparent de Tahiti et de nos amis.

Début de navigation avec du vent portant, on avance bien, mais le jeudi le vent faiblit, on se traine à 2 noeuds... alors on décide d'envoyer le spinnaker :





Louna est tombée de sommeil sur une BD Tintin



vendredi 12 décembre, 6h du matin
on aperçoit enfin Tahiti et sa petite soeur Moorea


Tahiti, avec ses montagnes qui culminent à 2200m :


Tahiti, voilà qui nous parait encore étrange et irréel de voir cette île en vrai, Tahiti, tant de mythes, d'histoires et de rêves sont associés à ce nom... et nous y sommes !

on se dirige vers la passe Taapuna, à l'ouest de Tahiti :




il y'a une grosse houle de 2 mètres, les vagues explosent sur le récif, c'est impressionnant, on entre en surfant, avec 2 noeuds de courant contraire.

la passe : c'est un véritable passage vers un autre monde. Un instant magique, trop court, où la houle du pacifique se calme et disparaît, où les eaux sur le récif prennent des nuances de bleu et de vert indescriptibles. Contraste saisissant entre l'agitation de l'océan et le calme du lagon.






mouillage dans le lagon de Punaauia







Il y’a des centaines de voiliers dans le lagon, à l’ancre, à la bouée ou à la marina Taina.
On n’avait pas vu une telle concentration de bateaux depuis la Martinique.


montagne, verdure et cascade




au mouillage, vue imprenable sur Moorea



Le côté sombre de Tahiti : la foule, le bruit, la voie rapide, les voitures, les restaurants, la musique, les magasins.

Plongeon dans la folie…
On est à quelques jours de noël, les rayons de Carrefour débordent de jouets, de foie gras, de produits de métropole. La galerie marchande est décorée de rennes, d’ours polaires, de neige, de flocons, le père noël tahitien est assis sur son traineau, il n’est pas en paréo comme on s’y attendait, mais en costume de velours rouge et blanc avec un bonnet, bein ça alors ? Où est donc passée sa pirogue tirée par des requins aux ailerons d’argent ?
Même ici, sous les Tropiques, et aux antipodes de la métropole, la société de consommation est là, bien en place.
Le mythe de la vahiné et des colliers de fleurs en prend un coup...
Quand à ce qu'on trouve dans les magasins alimentaires, c'est exactement comme 'chez nous', avec des prix multipliés par 2 ou 3. 

On s’était préparé à tout ça, mais nous nous sentons agressés, on n’avait pas vu autant d’agitation depuis ? depuis quand ? on cherche, et bien depuis Las Palmas de Gran Canaria, il y’a 1 an…
Après une rapide première sortie, on a hâte de retrouver la quiétude et le calme à bord de MOANA.



Nous retrouvons nos amis Stéphane et Frédérique avec leur bébé faamu, Alexandre Tamakea (signifie enfant des étoiles en tahitien). Un bébé faamu est un bébé confié à un couple qui ne peut pas avoir d’enfant, pour avoir une vie meilleure avec les parents adoptifs. Souvent en Polynésie, les femmes ont des enfants très jeune, ou bien le couple a trop d’enfants (Tamakea est un 13ème !) et il est très fréquent de confier les bébés à la naissance.




L’émotion est intense, qui aurait pu prévoir il y’a quelques années que l’on se retrouverait ici, de l’autre côté de la Planète ? 
Ils ont réalisé leur rêve, avoir un bébé, j’ai réalisé le mien, arriver à Tahiti à la voile.







On retrouve également Karine que l’on a connu sur l’atoll d’Ahé. Elle va maintenant vivre ici à Tahiti avec ses enfants, le plus grand Tinirau a 10 ans, aux Tuamotu il n’y a pas d’école au-delà de la primaire.




des grains fréquents, donc des arcs-en-ciels… sur Moorea


arc-en-ciel sur Tahiti



et sur BARAGWIN


le spectacle du soir : couchers de soleil sur Moorea, jolies nuances dans le ciel et dans l’eau











Stéphane à bord de BARAGWIN



la marina Taina


le voilier TOA MARAMA
un peu de publicité : ce beau voilier en aluminium appartient à Jean-Pierre Bonnefoy, habitant depuis 15 ans en Polynésie, et auteur d’une passionnante trilogie intitulée POLYNESIA. Il est électronicien et informaticien, spécialisé en intelligence artificielle, passionné d’astronomie et de conquête spatiale, ses livres sont un chef d’œuvre pour ceux qui veulent en savoir plus sur l’histoire de la Polynésie, je vous les recommande vivement. Il y mêle passé, présent et futur.  Le TOA MARAMA est également le nom du voilier dans l’histoire et le nom de la grande pirogue double partie il y’a plusieurs milliers d’années d’Asie à la recherche des terres du Pacifique.
Voici donc une nouvelle aventure passionnante pour moi : rencontrer l’auteur des livres qui ont marqué ma transpacifique, et discuter avec lui !



petit tour à la plage PK18 : (île Moorea en arrière plan)



les plages pendant le coup de vent de noël






Port Phaeton

Juste avant noël, deux dépressions s’approchent de l’archipel de la Société.
Le première est de force 7-8 (35-40 nœuds, soit 70 km/h), et la seconde beaucoup plus méchante de force 11 (60 nœuds, soit 110 km/h) un petit cyclone.
Heureusement les prévisions météo nous indiquent rapidement que la seconde plonge vers le Sud, épargnant les archipels de la Société et des Australes, et elle ira mourir dans les hautes latitudes du Pacifique Sud, ouf...

Il nous faut nous mettre à l’abri de la première.
Direction Port Phaeton, endroit situé entre Tahiti Nui (signifie grande) et Tahiti Iti (signifie petite), bien connu des voileux d’ici comme étant un trou à cyclone.






On se croirait en Guyane, eau marron et mangrove.

Nous allons rester ici du 20 au 26 décembre, période pendant laquelle il ne fera quasiment que pleuvoir… rendant l’eau encore plus marron, opaque et sâle du fait des habitations alentours. Pas question de se baigner, et pourtant on aurait bien besoin de se rafraîchir.
Nous voilà donc par 35 degrés cloitrés dans le bateau, hublots fermés, humidité infernale, moiteur et moisissure, et deux enfants surexcités à bord…

Point positif : on récupère de l’eau douce à profusion.
Et évidemment nous sommes totalement protégés de la dépression, c’était le but, on aura seulement 20 nœuds de vent pendant 2 heures, alors qu’au nord-ouest de Tahiti, il y’aura 35 nœuds pendant 2 jours et la houle qui passe par-dessus le récif, rendant les mouillages inconfortables et dangereux.

Il y’a tellement peu de soleil et peu de vent, que l’on se retrouve en manque d’énergie.

                                





de belles cascades



Comme on n’a pas assez chaud, on décide de manger une raclette à noël ! idée loufoque des mecs, j’étais réticente au départ, mais finalement je ne laisserai pas ma part.

On ne vaut finalement pas beaucoup mieux que ce que j’ai écrit au-dessus sur la société de consommation et les importations, notre repas de noël a un très mauvais bilan carbone (comme dit Renaud) : fromage importé de métropole, charcuterie importée de métropole ou de nouvelle-zélande.

Promis, on ne le fera plus, quoique…




soirée arrosée


Louna et Stéphane en stars...


ou en pleine partie endiablée de Piratatak


finalement le père noël nous a trouvé dans ce coin perdu, il est venu en pirogue voguant sur l'eau, pas en traineau glissant sur la neige, ça j'en suis certaine !


et les enfants ont été bien gâtés, ouf...


encore des teintes magiques pour le crépuscule 





Le 26 décembre, on quitte enfin la zone de Port Phaeton, sans regrets ! direction le bassin de Papeuriri à 6 milles plus à l'ouest.


le Bassin de Papeuriri





Les montagnes de Tahiti (1700 et 1800m) souvent couvertes







mais on a eu la chance de les admirer totalement dégagées un matin, sur fond de ciel bleu.





une balançoire sur le MOANA



la grande plage de sable noir






le motu Puuru







Exploration en snorkeling sur le récif en aval de la passe.

poissons chetodon papillons


des coraux colorés et en bonne santé



Louna, petite sirène en balade




un poisson-pierre (nohu)



un pvni (poisson violet non identifié)



lumière de l’aube sur le motu Puuru


et sur BARA-GWIN


Le dimanche 28 décembre, on prend la passe Rautirare pour sortir du bassin


retour au nord-ouest, navigation au moteur vers le mouillage initial de Punaauia, par la passe Taapuna.



Jour de l'an chez Stéphane et Frédérique

apéro


jolies tenues tortue pour les enfants




rose et bleu...


et au menu : fondue savoyarde ! non, ils n’ont pas osé quand même ! et bien si si.
Avec deux savoyards dans le groupe (Stéphane et moi) c’’était inévitable.


Fondue au gruyère de Savoie, un régal...
Encore un repas rafraîchissant… et de saison. Heureusement, la pluie nous a épargné durant la soirée, nous n’avons pas été obligés de manger à l’intérieur


Il y’a une double fête ce jour là puisque c’est aussi l’anniversaire de Frédérique :



1 an de plus, et 1 bébé dans la famille, le bonheur !


bain d’Alexandre au petit matin sur la terrasse





Papeete, la 'capitale' de la Polynésie

bon, on déteste les grandes villes, mais on est quand même allé faire un tour à Papeete.


La plage Hokule'a, qui donne sur l’entrée du port de commerce, pas très engageante, avec son sable grossier (importé ?) et le panneau indiquant ‘baignade interdite’ ! ça laisse rêveur...





le parc Bougainville



joueur de Ukulélé, bien tatoué





une petite glace :




Le marché couvert, fruits, légumes, poissons, produits locaux, artisanat et boutiques de souvenir







jolie rangée de paréos





Petit tour au bar pour se réhydrater et se reposer, car la marche à pied en ville est très fatigante pour les marins, et bébé a faim.


une bière Tabu-Steph


des bières et alcools cadenassés



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Notre beau voilier MOANA est en vente depuis le 10 janvier sur le site 
www.raiatea-yacht.com, avec photos et descriptif détaillés

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le dimanche 4 janvier 2015, nous levons l'ancre, afin de continuer notre route vers l'ouest, direction les îles sous le vent, et plus précisément Raiatea à 120 milles de Tahiti. 









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