Les Moana's

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mercredi 15 janvier 2014

Cap Vert - île SANTIAGO


Ile SANTIAGO – du 15 au 21 janvier 2014



Mercredi 15 janvier, navigation de Maio à Santiago, 23 milles en 4 heures.







sieste des filles, dans la cabine du premier mousse




Arrivée sur Santiago vers 16h30 le mercredi 15 janvier, l’île est montagneuse et verte, ça nous change des dunes de sable et des paysages désertiques des îles de l’Est. Ici il y’a des arbres, et des cultures. Le plus haut sommet culmine à 1392m.   
            

Entrée dans la baie de Porto de Praïa, où l’on retrouve nos amis Ariane et Cyrano arrivés hier.

Le mouillage est bon, l’ancre tient bien, pas de houle. La baie est immense et ce n’est pas si vilain.

On est étonné, car il y’a très peu de voiliers.



Porto de Praïa a mauvaise réputation dans les guides touristiques. Il y’avait des problèmes de sécurité, depuis environ 5 ans ça va beaucoup mieux, on voit des policiers dans les rues et sur le port. Pour autant, il ne faut pas faire n’importe quoi, mais ce n’est pas plus ‘dangereux’ que n’importe quelle grande ville, que ce soit Paris, Marseille ou Cayenne… 

De toute façon, on n’a pas le choix, c’est ici qu’il faut faire sa sortie officielle de l’archipel. Ce qui est dommage, c’est que les deux îles Fogo et Brava nous sont du coup interdites, puisque situées plus à l’ouest de Santiago, à moins que vous vouliez tirer des bords, remonter au vent, qui souffle en permanence à 20 nœuds minimum, pour faire la sortie à Porto de Praïa.

L’autre port de sortie c’est Mindelo sur Sao Vicente, pour les équipages qui ont fait les îles du nord.



La baie de Praïa

               les copains Cyrano et Ariane


toutes les tailles...


 des épaves :






des moellons bruts et des couleurs


Le jeudi matin, on se rend à la Police Maritime (capitainerie) située derrière la grande plage de Praïa, pour présenter nos papiers, comme à Palmeira sur SAL lors de notre arrivée, ça se passe vite et bien, et ils nous gardent le carnet de francisation, que l’on récupérera le jour du départ, contre 700 escudos. Le policier parle un peu français, il essaie d’apprendre notre langue. On laissera notre annexe que la plage (non attachée puisque pas d’arbres), aucun soucis, personne ne nous l’a gardée, mais on avait croisé les policiers en bateau 1 heure avant qui nous avaient dit qu’il n’y avait pas de problème.


la police, batiment tout bleu :



Ensuite direction l’immigration, sur le port, ils sont presque déçus de voir qu’on a déjà les tampons d’entrée sur les passeports, du coup, rien à faire de particulier, on reviendra le jour du départ pour les tampons de sortie du territoire. Les douaniers parlent assez bien français.

Au ponton du port, là où les plaisanciers laissent leur annexe, non loin du coin des pêcheurs et des gros bateaux et ferries, il y’a Georges et d’autres cap-verdiens qui surveillent notre annexe, moyennant quelques escudos ou euros. Georges s’occupe quasiment de tous les plaisanciers, il parle français et anglais. Il s’occupe du gaz, des taxis,… mais demande un peu trop d’argent, trop souvent… il n’est pas méchant, mais ça finit par être pénible. On lui a donné 1000 escudos (un peu moins de 10 euros) pour toute la semaine, mais ensuite il en redemande à chacun de nos passages. Même cinéma pour les copains d’Ariane et Cyrano. On préfère lui donner des biscuits, des fruits… plutôt que de l’argent supplémentaire. Pour le gaz il nous a annoncé un prix autour de 30 euros pour remplir notre bouteille, correct étant donné qu’il doit l’emmener en voiture (il n’en a pas) jusqu’à l’usine, ok, sauf qu’à la fin ça fera 52 euros !! si on avait su… On pensera à lui à chaque gâteau cuit dans le four J        
       










Le marché

Sur le port, il y’a le long de la route, un marché local, tous les matins. Ici, uniquement des cap-verdiens, du coup on se fait remarquer tous les quatre, et les bouclettes blondes de Louna ne passent pas inaperçues. Forcément, on fait sensation. Mais les enfants sont un bon passeport.

Pas de touristes, pas de vendeurs sénégalais de paréos / colliers / tableaux, pas de boutique.

Les prix sont intéressants, fruits et légumes très peu chers, rien à voir avec les prix exorbitants sur SAL ou BOA VISTA où les produits étaient importés par bateau, et pas d'intermédiaire.

On en sort à chaque fois pour 600 ou 700 escudos (6-7 euros) avec des kilos de fruits, tomates, cacahuètes, œufs, gâteaux coco, beignets de poisson… et évidemment du poisson, puisqu’il arrive frais tous les matins juste à côté.









Les gens sont souriants et gentils. Il y’a un monsieur qui deux matins de suite nous a dit de bien donner la main aux enfants, à cause des voitures, en effet, les vendeurs sont de part et d’autre de la route, et les voitures roulent très vite.    




Les ‘doudous’ sont sympas, elles se laissent prendre en photo avec le sourire.   



admirez la balance pour peser les fruits et légumes. Elle est d'une autre époque...  


Un homme tout maigre nous abordera un matin, pour nous demander de l’argent, on lui dit ‘non’, il s’en va en souriant sans s’énerver, et puis finalement on le rappelle pour lui donner du pain et des bananes qu’on venait d’acheter. Il nous a remercié cinquante fois.


vue sur les pêcheurs, quai des gros bateaux, et la baie




On achètera une bonite un jour, puis des poissons plus petits et moins chers d’autres jours.   



Boisson locale, le rhum d’ici (il y’a de la canne à sucre), appelé le Grog, pas mauvais, mais pas aussi parfumé que celui des Antilles ou de Guyane.




Sinon il y’a ça :                

On a cru que c’était des mélanges tout prêts de rhum avec du jus de fruit (genre planteur), mmmhh je salivais déjà en arrivant au bateau, on l’a ouvert, et à l’odeur, bon sang, c’est du produit vaisselle ! mort de rire. Ils parlent un mélange de portugais et de dialecte local, on avoue, on comprend absolument rien.

Pour le poisson, il s’agit là de notre quatrième méthode pour manger du poisson, l’acheter au marché ! Méthode peu fatigante, peu onéreuse, mais ça ne fonctionne pas en navigation évidemment.

La troisième méthode, je l’avais oubliée, consiste à attendre qu’un poisson volant finisse sur le pont (on en a eu deux pendant la traversée vers le Cap vert, et un pendant la nuit au mouillage à Maio).





La plage de Praïa

Praïa signifie ‘plage’ en portugais, donc ça donne : la plage de la plage…       
        






celui-ci ne repartira pas en mer demain :

   l'île de Santa Maria : située au milieu de la baie de Praïa



Guy fera le taxi pour un mec qui veut aller sur la petite île de Santa Maria, pour travailler. Ils sont entrain de réparer et peindre un bateau de pêche. Enfin, il y’en a trois qui travaillent, et les douze autres ‘bullent’.                





Un peu plus tard, deux autres lui demandent, mais comme j’étais partie faire des photos vers les pontons, vers la Police, il était seul avec les enfants, du coup l’un des deux n’a pas insisté, il a compris qu’il ne pouvait pas laisser les petits tout seuls, et les voilà en route pour l’île à la nage !

Une heure plus tard, un mec qui s’appelle Johnny nous aborde, il nous raconte un tas de trucs, on comprend guère mais il est sympa avec les enfants, et pareil il veut aller sur l’île avec deux de ses collègues. Puis finalement un bateau de pêche arrive, ils se font signe, et hop les voilà tous entrain de monter du même côté, la barque a failli chavirer.     
           





Plein de gens passeront, des jeunes, des vieux, des enfants, tous nous disent bonjour et s’arrêtent quelques minutes pour papoter. Et c’est tout. On a perdu l’habitude chez nous d’aborder les gens qu’on ne connaît pas dans la rue ou sur la plage, du coup on devient méfiant lorsque quelqu’un s’approche.


Des milliers de coquillage, pour le bonheur des enfants :



Ce sont des cônes, marrons, roses et orangés



Les anciens pontons et digues : manque d'entretien certain...






vue sur le mouillage de MOANA, Cyrano et Ariane :


Un 4x4 qui a mauvaise mine, devant le bâtiment de la police

réparation des filets de pêche :


Balade à Tarafal

On devrait dire expédition…

La baie de Tarafal est très belle, on aurait pu y aller en voilier mais c’est un peu loin.

On demande à Georges comment on peut faire pour s’y rendre, il nous appelle un pote à lui qui a une voiture, Tony, qui nous propose l’aller pour 500 escudos, ensuite on rentrera en minibus collectif, on ne sait pas trop, on verra. Je demande à Georges de bien me confirmer qu’on trouvera un bus, car c’est dimanche. Et nous voilà partis dans la super voiture de Tony, qui ne parle pas français, vitres teintées, pour 1h30 de route, car Tarafal est au nord ouest de l’île. On avait vu que c’était loin, mais on pensait qu’il y’avait une route côtière.

En fait non, il y’a une unique route, qui passe au centre de l’île, par les montagnes. On se dit en chemin que 500 escudos, ce n’est vraiment pas cher, arrivés là-bas, en effet il nous demande 5000 (presque 50 euros), glurps… on avait environ 4800 en escudos et euros, il a fallu presque 10 minutes pour lui expliquer combien font 5 euros. Tony repart, et nous voilà fauchés, et dégoûtes. Heureusement qu’on avait pris la magic CB… pour retirer à nouveau des escudos. Mais cette histoire nous laisse un goût amer, bonjour le prix de la journée, en plus il fait gris, pffff. Ca va être cool la plage, avec le vent, tout le monde a froid, et on a rien à manger, car pou rune fois on s'est dit, on achètera quelque chose sur place, mais il n'y a rien. J'avais quand même à boire et un paquet de biscuits, les enfants n'ont pas eu faim, ouf, ils sont cools. Ils se rattraperont le soir sur Cyrano en gloutonnant à l'apéro... merci les copains de les avoir nourris !

On grondera Georges le soir même en lui disant qu’il nous avait arnaqué puisque son pote nous a fait le même tarif qu’un vrai taxi. Brave Georges, il avait mis les pagaies de l’annexe en sécurité, jusqu’à notre retour. On ne saura jamais si on s’est fait arnaqué, ou si on s’est mal compris, pourtant entre ‘cento’ et ‘mille’ y’a une différence. Bref, il vaut mieux écrire les sommes ou montrer les billets à l'avance.



Sur la route...



 certains ne peignent que la façade de la maison :

d'autres, que la porte :

 de jolies couleurs :


habitations plus ou moins finies, plus ou moins délabrées







On a vu beaucoup de monde à pied, au bord des routes, dans les montagnes. Ils revenaient de l'église située plusieurs kilomètres plus haut.




L'intérieure de l'île :

des maisons et hameaux haut perchés. Les montagnes sont dans les nuages. Température à peine 15 degrés, euh nous on est en maillot de bain, on a du faire une erreur...


















Le col le plus haut, on voit des sapins ! Dans la brume à l'aller. Si ça continue il va neiger...    


Des vaches et des chèvres un peu partout.   


des spaghettis avec les câbles électriques :   




La ville de Tarafal :

toutes les rues sont pavées.












L'église : belle devant...

mais quelques travaux à prévoir derrière...



du bleu





la croix rouge locale : Cruz Vermelha
   


l'école :   


cinéma théatre


 et jeux :



recyclage des pneus :


vue sur l'océan :


La plage de Tarafal :


les barques de pêcheurs, toujours colorées :











La plage et les belles vagues.






Manoa s'amuse dans les vagues et se baigne.





disparition sous l'eau, la vague l'a roulé. Il ressort en rigolant, du sable plein la tête.

Le soleil est enfin sorti, pas trop de vent, il fait chaud, alors, je le rejoins un moment avec Louna.

 super saut pour Louna dans les rouleaux

pose pour le cliché :

Il y'a plusieurs voiliers au mouillage, dont un qui était avec nous à SAL, mais le débarquement en annexe est là aussi très sportif.

La baie de Tarafal est en deux morceaux, grande plage au sud, et petite anse au nord, pour les surfers, les vagues sont impressionnantes.










des vendeuses de cocos fraîches, coco verte avec une paille pour boire l'eau de coco, mais on aime pas. Nous on veut de la coco mure, pas moyen d'en trouver. Manoa est déçu. 





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Pour rejoindre Praïa, trajet retour en minibus.

Dès notre arrivée à Tarafal, on s’est renseigné pour savoir s’il y’avait des bus pour Praïa, et oui il y’en a plein, on demande le prix, on précise bien qu’on ne veut pas un bus privé, on fini par comprendre : entre 3000 et 4000 escudos. Bon, bein c’est pas donné non plus. 10 minutes plus tard le chauffeur nous retrouve devant le distributeur d’argent, et nous dit qu’il nous emmène pour 1500 escudos (500 par personne, Louna ne payera pas), départ vers 16h. Ah impeccable. Il n’y aura pas de mauvaise surprise à l’arrivée concernant le tarif. Juste une mauvaise surprise pour lui car il veut nous déposer à l’aéroport au lieu du port, il avait mal compris, mais heureusement ils sont situés à 5 minutes l’un de l’autre.

On pensait mettre 3 heures, étant donné la route qui serpente et le nombre d’arrêts, mais non, ce fut aussi rapide que la voiture de Tony, faut pas être malade ni avoir peur…   



les tresses et perles des petites filles.



Le trajet fut extraordinaire, le minibus comporte 4 banquettes de 3 places chacune, ce qui fait 12 places, on se retrouvera à 21 avec le chauffeur ! On a eu moins froid qu’à l’aller, d’autant que le soleil était bien présent. Les enfants sur les genoux, deux personnes à l’arrière, des gros sacs, du matériel,… tout est rentré. C’est incroyable, quand le bus est plein, ils trouvent toujours une place pour une personne supplémentaire. Le tout avec des arrêts dans des endroits insoupçonnés, où on évitera de se promener seuls.

On devrait faire ça en France, ça coûterai moins cher en transport, c'est plus convivial, évidemment bien moins onéreux que le taxi perso et pompeux, et c’est mieux que les bus qui ont des horaires et lieux précis, là on s’arrête où on veut.



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Pendant notre séjour à Santiago, on aura pu se reposer avant la transat, et profiter du marché local.

J’ai terminé de ranger la touque de survie, il était temps.

Guy en a profité pour bricoler un peu.

On a de nouveau rincé le bateau à l’eau salée, car encore du sable orange, plus de la poussière.

On ne s'est pas baignés (sauf à Tarafal), car le vent a soufflé fort. Pour la première fois depuis notre départ en août, on a au mouillage autant d’énergie que si on était au port, branché au quai. Merci l’éolienne. Du coup on a pu faire de l’eau en faisant tourner le dessal, sans le moteur.

Le dernier plein d’eau (robinet) date de Las Palmas à Grande Canarie. On est vraiment content de posséder un dessalinisateur en état de marche. Sinon, il suffit de demander à Georges, pour les bidons d’eau, je vous dit Georges s'occupe de tout, mais ça coûte un peu cher...

On a fait le plein de gazoil et d'essence à la station, là ou on débarque avec l'annexe. C'est moins cher que chez nous, un peu plus d'1 euro le litre.





Bilan sur le Cap Vert :

L’archipel est coloré et c’est une escale humaine (plus que touristique) géniale.

Les habitants sont accueillants et gentils (pour ce qu’on en a vu).

L’avitaillement est pauvre sur Sal et BoaVista (peu de fruits et légumes), mais sur Santiago pas de problème, il y’a des supermarchés comme chez nous. On ne trouve pas, c’est classique dans les pays ‘chauds’ et peu riches : jambon, fromage, yaourts, compotes, viande, chocolat, et pain… pas grave il y'a du poisson ! On a fait le plein de papailles, elles sont bien moins chères qu'aux Antilles, alors profitons-en. On a vu des noix de cocos le premier jour au marché, mais ensuite nada, pauvre Manoa il nous maudit, lui qui adore ça. 

On aimerait y revenir, car il y’a encore beaucoup d’autres îles à découvrir, de la verdure au nord, le volcan sur Fogo…  mais pas en voilier, car ça souffle fort, les débarquements sur les plages ou à quai sont compliqués ou impossibles, et avec les enfants c’est délicat.

Le vent et l’eau sont frais. On est pourtant à la même latitude que les petites Antilles, mais les courants réchauffent l’eau en allant vers l’Ouest, et idem pour le vent, il souffle frais ici, et se réchauffe pendant sa traversée vers les Caraïbes. La journée, s’il y’a du soleil il fait bon, mais on a tout de même rarement envie de se tremper depuis le bateau, sauf si le vent faiblit. Et la nuit on dort encore bien couverts, et tout est fermé, hublots et descente.



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Alors, voilà, le poulet boucané, le ti punch, les accras, les cocos, et évidemment l’eau chaude, les baignades et les coraux (c’est pour ça qu’on a acheté un voilier…) nous appellent de plus en plus fort !

Départ pour la Transatlantique prévu mardi 21 janvier en début d’après-midi, après avoir fait le tour réglementaire Police / Immigration et le marché pour le dernier avitaillement en frais. Enlever le moteur de l’annexe, la monter correctement sur les bossoirs, manger un bout, et hop, cap sur la Martinique, plein ouest, 270° (pas au début car il y’a les îles de Fogo et Brava sur notre route), 2200 milles devant l’étrave.

On voulait partir lundi 20 janvier, mais c’est férié ici, il fête les héros nationaux, donc pas possible d’avoir notre tampon de sortie sur les passeports ce jour là.

Destination : mouillage de Sainte Anne, sud-ouest de la Martinique.

Rendez-vous dans environ 3 semaines si tout va bien. 






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