samedi 22 février 2014
Départ de sainte Anne dans la matinée, direction la côte ouest de la Martinique.
On aurait préféré aller naviguer sur la côte Est (la côte au vent) moins fréquentée, découpée de jolis lagons, du corail, des passes, de l'eau translucide, mais il faut une très bonne météo, être certain de pouvoir 'ressortir' des lagons, qu'il n'y ait pas trop de houle, et surtout le chemin étant semé de hauts-fonds et de patates de corail, il faut un sondeur en état de marche, ce qui n'est plus notre cas depuis quelques jours.
D'autre part, c'est la première navigation pour maman, et ce sera plus confortable car moins venté et moins houleux le long de la côte Ouest (côte sous le vent).
Qu'il est bon de reprendre la mer, après plus de deux semaines déjà en Martinique.
En route pour la 'passe des fous', passage entre le rocher du Diamant et la côte.
du vent dans les voiles, et dans les cheveux...
navigation tranquille et rapide au portant jusqu'au rocher du diamant, on avance à presque 6 noeuds.
le rocher du Diamant :
Puis navigation par vent de travers. Le voilier gîte un peu, mais l'équipage va bien. Rafales de vent à 30 noeuds.
On prend l'apéro dans le cockpit.
13 heures.
On distingue au loin les montagnes de la partie nord de la Martinique.
Les deux Pitons du Carbet, et en arrière plan la Montagne Pelée. Les sommets sont presque dégagés, ce qui est rare sous les tropiques.
On est presque à l'anse à l'Ane, on décide de manger plus tard, une fois à l'ancre.
Mais il a fallu tirer quelques bords, pour entrer dans la baie de Fort de France, on est face au vent, donc on met plus de temps que prévu.
14h30, arrivée dans l'anse à l'Ane. Guy perd sa casquette 'skipper' dans un coup de vent, on est passé très près du seul haut-fonds de la baie pour la récupérer, grosse frayeur, bon, euh, on la laisse couler...
l'anse à l'Ane
Après avoir repositionné l'ancre (on était trop près d'un voilier), il est finalement presque 15h, on mange !
Une tortue vient nous souhaiter la bienvenue pendant le repas.
En route pour un petit tour sur la plage, nous sommes encore (et toujours) à la recherche de noix de cocos.
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Il y'a une rivière qui court jusqu'à la plage, et jusqu'à la mer en cas de fortes pluies.
On y trouve notre bonheur le long des rives bordées de cocotiers : résultat trois cocos.
Un bar sur la plage vient de mettre de la musique locale, on boit l'eau de coco au coucher de soleil, avant de déguster la chair, dommage que l'on ne puisse pas voir les notes de musique... on n'est pas bien là ?
dimanche 23 fevrier
le village, et vue de la baie de l'âne d'en haut
MOANA au mouillage, au milieu des branches
vue sur l'îlet à Ramiers
clin d'oeil à Anne-Laure : une jeep wrangler rose avec des cils ! On te l'aurait bien ramenée, mais elle n'est pas à vendre.
En route pour la petite plage située sur la côte sud, à l'entrée de la baie de l'Ane, joli banc de sable, des palmiers, (presque) rien que pour nous !
Sieste pour pépé, à l'ombre.
Manoa a trouvé plusieurs morceaux de bambous et planches et entamé des constructions, il me rappelle quelqu'un...
Moi, je marche tranquillement le long de la plage, les pieds dans l'eau. Et je m'arrête net ! un serpent ? à 20 cm de moi, juste là où je me baignais avec Louna tout à l'heure... euh... glurps
En fait il s'agit d'une murène, mais quand même je n'aime pas beaucoup ces bébètes là, même si celle-ci a de jolis motifs sur le dos. Je pensais que les murènes restaient cachées dans les rochers la journée.
C'est un serpent-murène, on les appelle comme ça en Martinique ?
les enfants ont trouvé des copains sur la plage
ballon, course, et baignade
on n'est pas loin de l'aéroport...
lundi 24 février
Aujourd'hui est un grand jour, puisque c'est l'anniversaire de Louna. 4 ans notre 'poupette'.
Alors, on va lui offrir le plus beau des cadeaux, ou plutôt Dame Nature va s'en charger pour nous.
Direction la Grande Anse d'Arlet à 5 milles plus au sud, là où on est certains d'après les bateaux-copains de voir des tortues de mer.
On lève l'ancre en milieu de matinée, après avoir rempli deux bidons d'essence et de gazole à la station service du village.
A midi, on arrive dans l'anse d'Arlet, il y'a du monde de partout, mais on parvient à se faufiler entre les voiliers, les nageurs, les annexes et les tortues !
Une de ces belles demoiselles à carapace sort sa tête pour respirer, juste devant MOANA. Et c'est le début d'une longue série, les enfants courent sur le pont, tout le monde est ravi.
On jette l'ancre au milieu de la baie, juste là où il y'a beaucoup de tortues (on le saura plus tard).
Beaucoup de tortues et beaucoup (trop ?) de voiliers (bein quoi les MOANA vous pensiez être les seuls à aller nager avec les tortues ?). Le cadre est plutôt chouette, l'eau a de belles nuances.
C'est étonnant que les tortues composent avec toute cette agitation en surface.
Après un repas rapide, allons voir sous l'eau si nos amies les tortues vertes sont là ! Pourvu qu'elles ne fassent pas la sieste.
premier essai de masque et tuba pour Louna :
on s'immerge...
des étoiles de mer, il y'en a partout
un barracuda de 1 mètre de long, immobile, en chasse ?
deux seiches, qui m'ont bien faire rire, si toutefois on peut rire avec un tuba dans la bouche
Je me suis dit, vite il faut que je les prenne en photo avant qu'elles ne filent à reculons (fausse impression, due au fait que la tête n'est pas là où on le pense).
quand je me suis retournée, il y'en avait deux dizaines autour de moi !
encore des serpents-murènes (je ne sais toujours pas comment il faut les nommer), dans l'herbe, à quelques mètres des baigneurs, en bord de plage.
Je me suis arrêtée net (pas facile dans l'eau) et me voilà entrain de palmer en marche arrière, pas question de passer au-dessus de ces bestioles.
elles n'ont pas remarqué ma présence (tant mieux) et continuent de se nourrir de petits poissons ou crustacés ? dans les trous de sable et les algues.
poissons trompettes :
Manoa en est fan depuis que ces poissons lui ont offert un joli ballet pour ses 6 ans à Formentera (Baléares).
Et le meilleur : les tortues ! elles sont bien au rendez-vous.
Manoa est quasiment au-dessus de l'une d'elle en plein repas.
La plupart sont numérotées et possèdent une antenne sur le dos.
Il me demande si on peut les toucher. Il doit déjà se voir entrain de surfer sur la carapace, comme Marin et Doris, lorsqu'ils sont à la recherche de Nemo.
Je lui dit que c'est difficile, si elle décide de s'en aller, hop, un coup de nageoire et elle file loin.
Mais surtout il ne faut pas les toucher, petit d'homme.
On peut les observer en retrait, derrière ou à côté, pas juste au-dessus, ni devant, car si elles ont besoin de respirer, et qu'on leur fait peur, elles risquent de rester en apnée trop longtemps et mourir.
Les tortues sont belles, majestueuses, gracieuses, symbole de la sagesse, de la longévité, et de la vie calme et lente.
Oui, la tortue de mer est notre animal marin préféré, ce n'est pas nouveau, et ce n'est pas pour rien qu'on a collé des tortues sur la coque de MOANA.
Je citerai quelqu'un que j'admire : l'émerveillement est le premier pas vers le respect (N.Hulot)
Oui on reste émerveillé devant les tortues, mais ce sont des espèces en danger.
Cette phrase n'est pas toujours facile à appliquer ni à expliquer aux enfants, mais je la garde en tête, dès que je trouve qu'un lieu naturel ou qu'un animal est beau à couper le souffle.
Manoa est aux anges, nous aussi, on est vraiment content, c'est la première fois qu'ils nagent à côté des tortues, petits et grands se régalent, Louna a les lèvres bleues mais elle est ravie et me soutient qu'elle n'a pas froid.
Un magnifique instant de bonheur en famille, on comprend dans ces moments là que les galères du voyage en voilier valent le coup, on ressort avec un sourire figé pour plusieurs heures...
video des tortues disponible sur YouTube, cliquez ici
Au-revoir les tortues, rendez-vous demain pour une autre balade.
Allons, il est temps d'aller déguster le gâteau au chocolat et de souffler les bougies.
Manoa lui a confectionné une boite et un panier en papier, une belle surprise de sa part, l'idée lui est venu tout seul, et il s'est débrouillé avec ce qu'il avait sans que l'on intervienne.
En plus des tortues, et de la présence de pépé et mamie, notre petite sirène aura eu une montagne de cadeaux, amenés de métropole dans les valises. Mille merci au parrain, tontons tatans et cousins.
Louna fut trop gâtée.
Table improvisée pour le skipper, avec les morceaux trouvés à Ibiza.
Petit tour sur la jolie plage de l'anse d'Arlet
Clichés de la fin du jour.... plusieurs couchers de soleil, sans nuage sur l'horizon
Là c'est certain, on va voir le rayon vert !
on attend toujours... serait-ce un mythe ?
On passera encore deux journées ici, afin de profiter des tortues encore et encore, on ne s'en lasse pas.
Impossible de plonger sans en voir une au bout de quelques minutes, pour notre plus grande joie.
jeudi 27 février
A la recherche du trésor...
Après une mini navigation de 2 milles, on jette l'ancre à l'anse Chaudière.
Cette baie est très sauvage, seulement quelques habitations cachées dans la montagne, et peu de voiliers.
D'après le message des MOBILIS (voir la page Martinique1), le trésor est caché quelquepart ici.
on aperçoit le village de la petite anse d'Arlet au nord.
en fait, c'est une baie réservée aux MOANA ! nous avions déjà aperçu cet autre MOANA à l'anse de Sainte Anne
petite baignade pour mamie
après le grain, l'arc-en-ciel...
il y'a une seule toute petite plage, vraiment minuscule, une bande de 30m de sable...
c'est le seul endroit où on peut débarquer en annexe
nombreux cactus, des cailloux et beaucoup de coraux
les enfants ramassent un tas de choses, et ils sont à la recherche du trésor
En annexe, nous nous baladons un peu plus au sud, et on découvre une calanque cachée, juste derrière l'anse Chaudière, nous ne l'avions pas remarqué en passant au large samedi dernier.
Il y'a des oursins et des coraux de partout. Il y'a un arbre étrange, une grande grotte sous-marine, l'atmosphère est pesante ici... et ce n'est pas du uniquement au soleil qui tape fort.
du corail en branche, couronne pour Louna :
On dit aux enfants de bien regarder, surement que c'est par ici que le trésor est caché.
Ils voient ce 'trou' un peu sombre entouré de taches blanches sur les rochers.
On débarque, difficilement, rochers glissants et houle.
On s'approche, et oui les taches blanches sont des coraux, des coquillages et des lambis, on dirait qu'ils ont été disposés là par la main de l'homme. Certains sont en forme de flèche.
Derrière Manoa, il y'a une racine en forme de croix !
Et en parlant de main, voici un squelette
Ca y'est Manoa a trouvé quelque chose !
une bouteille !
On rapporte notre trophée à bord, la bouteille contient des bonbons, des pièces, des pierres précieuses, des diamants et des coquillages !
Merci les MOBILIS, et particulièrement à Paul, pour cette chasse au trésor.
vendredi 28 février
petit tour sous l'eau
une sole (moi je trouve que ça ressemble à une raie)
une langouste :
coraux et oursins :
attention, ne pas s'asseoir dessus !
Balade au village de la petite Anse d'Arlet. On vit sur l'eau, au mouillage, alors les noms des villages on ne les connait pas, on leur donne le même nom que la baie dans laquelle on est, idem pour les plages. Au moins, tout le monde sait de quoi on parle...
le village est coloré et typique. On prend plaisir à arpenter les ruelles.
On est vendredi, mais la célébration d'un mariage vient de se faire à l'église. Il faut de tout pour faire un monde. Les mariés ont la peau blanche, Louna a admiré la robe de princesse de la dame et Manoa les belles tenues des invités.
Ci-dessous, une mamie de compétition... elle regarde tout ça d'un air interrogateur et critique, difficile de savoir ce qu'elle pense. Probablement un truc du genre 'pfff ils ne savent plus quoi inventer ces jeunes...' mais en créole évidemment.
En tout cas, je lui trouve une bouille rigolote, et avec ses baskets, sa blouse, son bob madras, et les mains dans les poches, je la prends en photo en catimini. Elle dénote évidemment au milieu de toutes ces tenues blanches et guindées.
Je regarde les mariés quelques instants, et lorsque je cherche la mamie à nouveau, elle a disparue... volatilisée ! Au même moment, une grosse moto passe en trombe. ??!! c'était peut-être donc vraiment une mamie de compétition...
la plage ...
la rivière...
petite glace au soleil couchant
bein quoi ?
A notre retour au bateau, une nouvelle bonne surprise nous attend, les MOBILIS de retour des Grenadines ont jeté l'ancre à côté de nous.
On les accepte, après tout MOBILIS et MOANA ça commence pareil. D'ailleurs il y'a un autre voilier qui s'appelle MOLA-MOLA. Tout est en ordre donc.
C'est l'occasion de les remercier en direct pour le trésor caché dans la grotte. Les enfants en profitent pour s'échanger des dessins, et jouer ensemble une dernière fois. Cette fois-ci, on ne les reverra pas, ils remontent vers le nord, la Guadeloupe, les grandes Antilles, puis la transat retour dans quelques mois.
On se dit Adieu et on pleure encore un coup en souriant et en agitant nos bras lorsqu'ils relèvent l'ancre.
Voilà, les copains des 'Canaries' sont tous partis, et les autres ne sont pas encore de ce côté de l'Atlantique. On en reverra peut-être quelques-uns, mais rien n'est sûr.
Déjà trois semaines que nous sommes en Martinique, et on n'a pas encore fait de nouvelles rencontres, c'est étrange, trop de monde dans les mouillages peut-être ? trop de français ? Je ne sais pas. L'ambiance n'est pas la même que lorsqu'on est arrivés aux Canaries.
Et puis peu d'équipage continuent vers l'ouest et Panama, la majorité des voiliers sillonent l'arc antillais, et ceux qui doivent rentrer entament déjà le retour vers l'Europe.
Alors on espère trouver d'autres familles au cours de la seconde étape du voyage, après les Grenadines.
C'est important pour les enfants d'avoir des copains, et pour nous aussi, bien plus qu'on ne le soupçonnait.
samedi 1er mars
Retour vers la baie de Sainte Anne.
On quitte l'anse Chaudière vers 9h du matin, un cachalot nous souhaite bonne navigation, merci ! Il se dirige vers la calanque du trésor, et surtout vers un bateau de pêche qui relève ses filets.
On arrive vers la pointe sud-ouest de la Martinique, et un gros grain nous accueille vers le rocher du Diamant. le vent monte à plus de 30 nœuds, on gite et on se fait mouiller.
La côte disparait.
Il nous faudra ensuite tirer des bords, puisqu'on a le vent dans le nez pour rentrer sur sainte Anne.
On passe cette fois-ci au large du rocher du Diamant. Il a une allure bien différente de ce côté, une forme de tête, avec deux gros yeux, un nez, et la bouche est dans l'eau.
ça souffle et ça décoiffe...
Tirer des bords, ça veut dire que dans un sens on s'éloigne du rocher du Diamant et de la côte et dans l'autre, on s'en rapproche. Il nous faudra deux heures pour enfin le 'passer'... Maman est inquiète lorsque la côte s'éloigne et reprend espoir lorsqu'on s'en rapproche.
Les fonds remontent d'un coup, de 1000 à 70 mètres une fois passé le Diamant, ce qui génère de la houle, la mer est un peu creusée (pour nous), beaucoup trop pour maman qui préfère fermer les yeux. Quelques vagues s'invitent à bord sur le travers et l'avant, mais rien de méchant.
Enorme soulagement pour maman, le village de Sainte Anne est là.
Nous aurons parcouru 22 milles, en 8 heures de navigation, alors qu'en ligne droite il y'avait seulement 12 milles de l'anse Chaudière à Sainte Anne, vive la voile ! Il ne faut pas être pressé...
Papa est content d'avoir pu naviguer sur MOANA une fois encore, et profiter de la tranquillité des mouillages.
17h. Nous retrouvons notre décor de coucher de soleil favori, sur le Diamant
Il est temps de louer une voiture pour silloner la Martinique en terrien, et amener mes parents à l'aéroport mardi prochain. Mais le carnaval approche, et la location de la '4 roues' va s'avérer un peu délicate.
retour Martinique 2
retour Grand Voyage
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