Les Moana's

Les Moana's

vendredi 1 août 2014

Nuku-Hiva : l'île généreuse



Il règne aux Marquises une douceur de vivre exceptionnelle, c'est envoûtant.

Les marquisiens sont accueillants, charmants, très doux, et très posés.

Difficile d'imaginer qu'il y'a à peine deux siècles ils étaient encore cannibales !

Ils s'intéressent à ce qu'on fait, on échange facilement. Et quel plaisir de parler français, c'est si facile, on en avait marre de rien comprendre en espagnol, c'était usant. ça fait bizarre de parler français de l'autre côté de la planète. Et c'est encore plus étrange de trouver des billets et des pièces où il est noté 'république française'. On se balade avec des milliers en poche, puisque le franc polynésien n'est pas très fort. 1 euro = 119 FP

Les marquisiens ont tous au moins un tatouage, sur les bras, le corps, le visage, le tatouage revêt un sens profond, héritage d'une culture millénaire, les dessins sont très esthétiques, on aurait presque envie de repartir d'ici avec le nôtre...

Aux Marquises, la culture et les traditions sont encore bien présentes, on vit de la pêche, de la chasse, de l'agriculture, de l'artisanat et un peu de tourisme.


carte de l'île de Nuku-Hiva, les endroits où l'on est allé




  
Baie de Taiohaé

Arrivée le mercredi 13 août.

Nous avons effectué notre clearence d'entrée à la gendarmerie, passeports et papiers du bateau. C'est gratuit, en réalité ça coûte environ 60 centimes d'euros, juste le prix du timbre pour envoyer le papier à Tahiti.

Ancrage à Taiohaé, le plus grand village de Nuku-Hiva. Ailleurs dans l'île, ce ne sont que des hameaux isolés, une maison, trois maisons, ou quelques villages tout petits, enclavés dans les vallées, souvent sans route carrossable. Les trajets se font à pied, à cheval ou en bateau. 

L'urbanisation n'existe pas ici.

Taiohaé est aussi le plus grand village des Marquises, capitale administrative de l'archipel. Pour les habitants, c'est la 'grande ville'.

Les Marquises sont un peu à part du reste de la Polynésie, autres paysages, une culture plus forte et plus présente,...



Les îles sont tournées vers la terre et pas vers la mer, le relief est escarpé, les vallées encaissées, les baies entourées de montagnes abruptes ou falaises vertigineuses.

L'eau est verte ou marron, sauf le jour de l'arrivée où l'on a eu de la chance d'avoir de l'eau bleue et claire. Nous sommes en fin de saison des pluies, et bien que les Marquises aient la réputation de recevoir beaucoup d'eau venue du ciel, nous aurons quelques grains ridicules, le temps de fermer tous les hublots et en général le robinet est déjà coupé. D'après les Marquisiens il a plu peu cette année. La saison des pluies aux Marquises va de juin à août. Pas de cyclones ici.

Il y'a toujours de la houle, donc du roulis, il est indispensable de mettre une ancre à l'arrière pour rester face à la houle, car le vent lui tourne dans tous les sens.


L'Aranui est la 'goélette' qui part de Tahiti et fait le tour des archipels de Polynésie toutes les 3 semaines. Le bateau arrive à Nuku-Hiva dans la baie de Taiohaé un mardi sur trois, après plusieurs jours de mer. Il transporte du frêt, de l'avitaillement pour les magasins et épiceries et des passagers polynésiens. Les touristes qui viennent aux Marquises quelques jours le font en avion, c'est plus cher mais plus rapide, il y'a un petit aérodrome au nord de l'île. 



Comme ailleurs dans les DOM-TOM, la majorité des marchandises sont importées de France métropolitaine, ça commence à faire loin... on a trouvé beaucoup de produits de la marque Intermarché, incroyable ! Même vu du jambon de Savoie, ça frise le ridicule. Ils importent également des produits de Nouvelle Zélande, c'est moins loin.

Ce n'est pas plus cher qu'en Martinique, en Guyane (ou à Paris), il faut évidemment éviter de vouloir manger comme chez nous. Les produits laitiers ne sont pas fabriqués ici, pourtant il y'a des chèvres sauvages dans toute l'île, et des élevages de vaches. Ils importent également les aliments confectionnés en métropole, ou légumes typiquement français.

Concernant le vin, aie, là on ne pourra pas refaire notre réserve, car la moindre bouteille coûte au minimum l'équivalent de 20 euros. Alors, il ne nous reste plus qu'à nous mettre à la bière, bof. Quant au rhum, heureusement qu'on a fait un gros plein en Martinique. Espérons que les douaniers ne nous visitent pas, il y a peu de risques, le bateau des douanes s'est échoué il y'a 2 mois sur un récif des tuamotus, après avoir confisqué (et siroté) l'alcool d'un voilier...

Beaucoup de fruits ici, ça pousse tout seul, la nature est généreuse, les branches des arbres sont alourdies par les fruits, mais peu de légumes, ça demande trop de travail (!?) et certaines cultures ne sont pas adaptées à la terre d'ici. Les tomates par exemple, qui chez nous sont si faciles à faire pousser, sont attaquées ici par une race de mouche qui les grignote.

Entre la non-envie de certains habitants (il fait trop chaud) et la non-volonté du gouvernement qui gagne bien plus d'argent à importer les produits (donc, même là au bout du monde où on a la tête en bas, on marche sur la tête !), c'est stupide, et pas écologique, rien n'est fait pour garder les jeunes, et comme partout ils préfèrent aller vivre à Tahiti et boire de la bière, plutôt que de rester aux Marquises ou dans les autres archipels moins développés. 


 la baie de Taiohaé, plage principale, sable noir


les vagues qui se fracassent contre les digues, par forte houle, ou fort vent, la route est régulièrement arrosée





 une petite vahiné :

les tikis, très présents aux Marquises, sont un symbole très fort de la civilisation polynésienne.

Ils sont tous différents, des ventres plus ou moins gros, des yeux sur le côté ou au milieu du visage... 

site archéologique Tohua Koeva, restauré pour les festival des arts des Marquises en 1999





Tous ces tikis sont des 'faux', sculptés par les marquisiens. les vrais tikis nous n'en verront pas, car d'après les habitants on ne peut pas les approcher, ils dégagent une force qui laisse les humains à distance, on ne peut pas non plus les déplacer sans risquer de s'attirer de graves ennuis venant d'un monde qui nous dépasse et méconnu de nous 'homme civilisé' sans croyance, le tiki protège, la maison et leurs habitants.

Mais on n'a pas pu savoir ce qu'ils représentent, pourquoi ils sont comme ça avec leurs gros yeux d'extra-terrestres,... les marquisiens ne savent pas ? ou ne veulent pas nous révéler leurs secrets.



chèvres sauvages dans les falaises, 
les habitants les tuent et en font un plat typique d'ici, la chèvre au lait de coco



l'entrée du parc de la cathédrale de Taiohaé

 un banian géant



le snack vaeaki, en face du quai où l'on pose les annexes

régulièrement des marquisiens viennent jouer du ukulélé et de la guitare, et chanter


plage de sable gris près de notre mouillage, la plage n'existe qu'à marée basse et l'eau n'est pas très claire. comme ça on ne voit pas les requins...




Il y'a beaucoup de raies mantas dans la baie, on les verra souvent depuis le pont du bateau ou depuis l'annexe, nager gracieusement, leurs deux ailes dépassent de l'eau à un rythme cadencé, c'est beau, elles sont très gracieuses et d'une envergure pouvant atteindre 2 mètres. On a hâte de nager avec elles.

Il y'a aussi beaucoup de requins, d'abord parce que dans le Pacifique le requin est le roi, d'après les amis on en verra partout en snorkeling, il faut s'y habituer car ils font partie du paysage, pas de danger particulier, d'autant qu'on ne pratique pas la pêche sous-marine. Ici à Taiohaé, il y'a tout de même un spectacle impressionnant auquel on assistera une fois, les pêcheurs reviennent de leur journée en mer, et vident le poisson depuis le quai où l'on pose les annexes et jettent les morceaux dans l'eau. Du coup les requins ont un excellent repas, et on en a vu 3 d'une bonne taille entre 1m50 et 2m se jeter sur les morceaux tout le temps du nettoyage des poissons, miam ! Il y'a pourtant une pancarte marquée 'interdit de nourrir les requins'. On y pense quand on monte dans l'annexe, et on évite de laisser traîner les pieds dans l'eau. Pour autant, il y'a des surfeurs dans la baie de Taiohaé, pas de soucis, mais ils tapent la planche dans l'eau régulièrement pour faire fuir les requins.



Nous avons fait de belles rencontres de bateaux copains dès notre arrivée à Nuku-Hiva.

Un voilier nommé Black Pearl... du même nom que le bateau de Jack le Pirate, voilà qui intéresse Manoa. Coraline et Laurent, qui vont s'arrêter ici pour une année, lui est agronome et va faire le professeur dans le lycée professionnel du village, elle donne des cours de danse et se lance dans la confection de yaourts pour les habitants de Taiohaé, on les a goûté, un régal !

Un catamaran géant Marick construit par deux retraités pendant près de 15 ans dans leur jardin à Uzès, Patrick et Martine. Ils sont en Polynésie depuis quelques mois, sont arrivés aux Gambier depuis l'île de Pâques et sont remontés ensuite sur les Marquises.

merci à Martine pour la confection des colliers des enfants, étoile de mer pour Louna, vertèbre de requin pour Manoa, la classe !



Et pleins d'autres rencontres de copains bateaux, ça nous change, car depuis le sud des Antilles, on ne voyait quasiment personne. On retrouve une bonne ambiance et une entraide au mouillage.

Nous avons passé plus d'une semaine à Taiohaé, ranger le bateau, nettoyer après trois semaines de mer. Il faut se réadapter à une vie 'civilisée' sur un mode nuit/jour classique.

Prendre ses marques aux Marquises, faire la connaissance des habitants, le marché...

Le gaz : nos bouteilles françaises ne sont pas échangeables ici, ce n'est pas une surprise. Comme deux d'entre elles sont très rouillées (la dernière a failli ne pas s'ouvrir pendant la trans-pacifique), on les jette et on achète deux bouteilles polynésiennes que l'on pourra échanger partout dans les archipels. On transvase le gaz dans la bouteille française restante, ça fonctionne très bien.


baie d'Anaho

Départ pour la baie d'Anaho, au nord de l'île.

Après une navigation de quelques heures contre le vent, puis vent de travers sur la côte Est de Nuku-Hiva, nous approchons d'Anaho.

La végétation est différente du sud de l'île. On trouve des montagnes sans arbres, ou alors quelques arbustes tout secs.

D'après un jeune marquisien (25 ans ?) rencontré ici, il pleut beaucoup moins depuis une vingtaine d'années, et cette montagne marron que l'on voit au premier plan était verte lorsqu'il était petit. 



La baie d'Anaho est en arrondi, on ancre à l'extrémité nord-ouest de la baie, ce qui fait qu'on est totalement protégé de la houle, et du mouillage on ne voit plus l'océan.

Le mouillage est très calme, très reposant, on sera seuls pendant plusieurs jours, pas de houle, pas de nécessité de mettre une ancre à l'arrière.



Anaho est notre préférée de Nuku-Hiva, pour son calme, pour ses abords aux falaises vertigineuses, et parce que l'eau ici est bleue et transparente, il y'a un platier de corail tout le long de la côte ouest de la baie (très rare aux Marquises), avec une passe pour les annexes. Et au sud, deux magnifiques plages pour jouer et se baigner, il faut par contre là laisser l'annexe à l'ancre, le débarquement est impossible à cause des vagues.


Le panorama est fantastique. 

 le platier de corail et la passe balisée pour les bateaux de pêche et annexes

les belles couleurs sur le corail, à marée haute



  les plages du sud, sans corail, mais avec leurs petites vagues

Il faut laisser l'annexe à l'ancre et sauter à l'eau, on ne peut pas débarquer à cause des vagues. Certains jours elles sont plus grosses, et un matin, on avait ancré trop près du rivage, l'annexe est montée à la verticale, et s'est retournée ! Le moteur a donc pris un bain d'eau salée. On a récupéré tout ce qui était tombé à l'eau et Guy a ouvert le moteur et fait sécher le maximum de pièces, au bout d'une heure ouf il a redémarré. Puis au bateau, triple vidange car il y'avait de l'eau dans l'huile. Depuis il ronronne et fonctionne très bien.







On est en face de l'entrée de la baie, vue sur l'océan

Rencontre avec Ludivine et Michel, deux enfants marquisiens en famille dans leur 'cabanon' pour le week-end. Ils habitent la vallée d'à côté à Hatiheu. 

Michel était ravi de pouvoir profiter du masque et tuba et il a passé beaucoup de temps dans l'eau.

Ludivine, plus grande a emmené Manoa en snorkeling voir une pieuvre dans les rochers et a beaucoup joué avec Louna.




voici la baie d'Anaho vue de l'extrémité sud-est. MOANA est ancré tout au bout, on ne le distingue pas.



Il y'a dans la passe, beaucoup de raies pastenagues, attention à ne pas marcher dessus, elles ne s'enfuient pas très vite. On a vu également un bébé requin. 



Un peu de snorkeling en famille sur le platier de corail à marée haute, un régal, et ça nous manquait depuis les San Blas.


Louna a eu un compagnon tout le temps de la séance de snorkeling, il l'a suivi sur son dos.



  un poisson picasso



 un couple de poissons zancles cocher cornu

Une soirée improvisée à la pension d'Anaho. Nous avons été invités par Raymond et Hinano qui tiennent la pension. Nous les rencontrons sur la plage en fin de journée, Raymond est entrain de vider le poisson et comme on avait déjà fait la connaissance de Lucas et Anaïs (qui passaient quelques jours ici dans un bungalow de la pension), nous voilà invité au restaurant.




Un repas gargantuesque, poisson cru, poisson grillé (pêchés l'après-midi même), poulet, puis youkoulélé et guitare.

Inoubliable.

Le retour de nuit au bateau fut inoubliable aussi. D'abord il faut rejoindre la plage sans marcher dans les trous des crabes de cocotiers, et sans se faire pincer. Ensuite, nous avions laissé l'annexe dans environ 1m d'eau, mais ce ne fut pas suffisant pour contrer la marée descendante. L'annexe était donc scotchée dans le sable à environ 20m de la mer. On a laissé les enfants sur la plage avec une lampe de poche et ordre de ne pas s'approcher de l'eau à cause des raies et du corail coupant. Et nous voilà entrain de tirer et pousser notre grosse annexe. Une fois l'annexe flottant, on récupère Manoa et Louna et ensuite en route pour la passe, avec la frontale impossible de distinguer les bouées. Quelques patates de corail plus tard, du clapot et des embruns car le vent s'est levé, nous voici en sécurité sur MOANA, ouf.


baie Haatuatua

balade à la baie d'Haatuatua depuis Anaho, une petite heure de marche.

Avant la plage, il y'a un verger et des cultures de légumes.

Il y'a des tomates cerises, des courgettes, des aubergines... et plein de fruits.

Mais on achètera rien car les propriétaires sont absents pour deux jours, ils sont allés vendre leurs produits dans la vallée adjacente.




et voici la plage d'Haatuatua, rien de comparable avec le calme d'Anaho, ici c'est vent de face, baie ouverte à l'Est, vagues, algues et déchets ramenés du large par le vent et les courants. Selon la saison cette plage est très dangereuse à la baignade à cause des méduses.





On fait la connaissance de Bernard et Laetitia, déjà aperçu sur la plage de Taiohaé, parents des deux petites têtes blondes Antoine et Arthur. Ils habitent à Taiohaé, elle est médecin et travaille à l'hôpital pour une année. Ils sont venus passer le week-end à la pension de Raymond à Anaho, et en balade comme nous à Haatuatua.




Leur voilier est ancré à côté de nous lorsqu'on était à Taiohaé, ils sont terriens pendant le contrat de Laetitia, mais vont repartir naviguer dans quelques mois vers les Tuamotu et la Société où on espère les retrouver.


navigation côte nord  

Passage devant la vallée de Tikehau, juste à côté d'Anaho. encore des falaises et des pics.




l'aérodrome de Nuku-Hiva

l'avion décolle

région aride, on appelle ce coin les 'terres désertes'

et on entre dans la baie Haahopu, petite baie sur la côte ouest.



Il y'a de la place pour 2 ou 3 voiliers maximum, mais on est tout seuls, tant mieux car le vent change de direction sans arrêt.



Les collines sont très arides. Tout est très sec. On se croirait dans le maquis corse, les arbustes piquent les jambes. Pas un nuage, ciel bleu profond, une chaleur pesante, peu de vent.

Pas d'habitation ici, pas d'eau.

 mini dunes de sable sur la plage. jeux et baignade pour se rafraîchir.



 la baie et MOANA vus d'en haut



Le lendemain on reprend notre navigation chaotique sur la côte ouest, c'est une succession de forts coups de vent ou de calmes plats.

On voit ici la crête des montagnes de Nuku-Hiva, environ 1200m de haut, avec des vallées très encaissées.



 une bonite ! juste avant d'arriver à Hakatea.


voici l'entrée de la baie d'Hakatea au sud-ouest de Nuku-Hiva, d'ailleurs on se demande où  est l'entrée, c'est étroit et avec la forte houle de travers et le courant, c'est un peu angoissant.




baie Hakatea




Une fois entrée dans la baie, profonde, c'est le calme plat, contraste tranchant avec le bouillonnement à l'extérieur. Ici, la houle est cassée, on est bien protégé.

On retrouve le catamaran Marick de Martine et Patrick.

Le soleil se couche vers 18h, mais avec la falaise, la baie est à l'ombre à partir de 16h30, les journées sont très courtes.

 la plage au bout de la baie :

comme à Anaho, depuis le mouillage, on ne voit pas la sortie, l'océan a disparu, part où es-t-on entré ? par où allons-nous ressortir ? Les premiers arrivants explorateurs ont du aussi se demander où ils s'engageaient, et s'ils allaient pouvoir faire demi-tour. Nous, on a les cartes.




Excursion à la cascade Vaipo avec Martine. Selon les guides, il est indiqué 2h aller, ou bien 3h aller/retour. 

Il y'a d'abord 20 minutes de marche jusqu'au village d'Hakaui. On passe la porte d'entrée :




vue de la baie depuis le cimetière du village. Il y'a là quelques ancêtres des habitants du village. Ils étaient 8000 avant que nous les blancs arrivent ici avec nos grandes idées et nos maladies, ils ne sont plus qu'une dizaine aujourd'hui... Le dernier a été enseveli en 1902.



 le village et la vallée d'Hakaui sont situés au pied de grandes falaises, le panorama est époustouflant.

 un ibiscus géant pour Louna

 traversée n°1 de la rivière, ça se reproduira souvent durant la balade.

 au milieu du village, une cabine téléphonique !

La nature ici est vraiment généreuse, tout est vert, à l'inverse du nord de l'île. Les papayers, manguiers, avocatiers, citronniers, bananiers... sont énormes et donnent à profusion.



voici un paé-paé avec un tiki, il y'en a plusieurs le long de cette vallée, plus ou moins grands, plus ou moins jolis, les 8000 ancêtres sont enterrés ici. On remarque que les arbres poussent très bien sur les tombes, l'engrais est bon.



allée royale, entre papayers et bananiers. Tout est bien entretenu, on se croirait dans le jardin d'Eden.



 une fois quitté le village (composé de 6 ou 7 habitations), nous entrons dans la forêt.


 encore une sorte de porte ! 




une grotte funéraire.

il y'a un cercueil dans la falaise en face, à 200m de haut. C'est un ancien roi. Il a été posé ici, grâce à un escalier fait de morceaux de bois posés dans la roche pour monter le cercueil, puis l'escalier a été détruit, le roi repose tranquillement, l'endroit est inaccessible, personne ne viendra le déranger.





on aperçoit la cascade, encore loin ! Pas beaucoup d'eau, il ne pleut pas suffisamment.

On pensait être bientôt arrivé, puisque l'on marche depuis deux heures, on est un peu découragé, on se perd dans les paé-paé, le sentier n'est plus visible, et on tombe dans un piège tendu par les moustiques. Guy traverse la rivière pour voir si le sentier reprend de l'autre côté, il y'a des cairns de partout, mais il semble que les gens les aient posés là par erreur, ils n'indiquent plus le chemin, et nous nous restons avec Martine sans bouger au bord de l'eau. Grave erreur ! on se fait attaquer par les moustiques. On a droit environ à 50 piqûres chacun, quel bonheur :(

On fait demi-tour et on retrouve le sentier non sans mal.

Louna à peine visible dans la végétation. Heureusement il n'y a pas de serpents aux Marquises.

 et on marche, on marche...




 Puis on atteint une sorte de canyons, le spectacle est grandiose, mais on en a plein les pattes.






et nous voici au pied de la cascade, chute d'eau tellement encaissée, que d'en bas on ne la voit plus !


 Manoa et les grimaces...


 baignade rapide, avant que le soleil disparaisse derrière les murs de pierre. Ici il fait nuit à 13h !

 voilà le bas de la cascade. En tout la chute d'eau fait 350 mètres de haut 


Le bassin est habité par des écrevisses (ou crevettes) géantes. Elles nous grignotent les pieds, ce qui n'amusent pas trop les enfants. On ouvre une coco pour l'apéro, pas bonne, donc elle sert de repas aux bébètes qui se régalent, et nous on est tranquilles.



 Pique-nique rapide, et on repart.


 Louna est fatiguée...

 encore un peu la force de sourire...

 grandiose ! belle vue à travers les branches

Nous n'avons pas l'heure, mais ces jolies fleurs jaunes orangées tombent à 16h tapantes. Très pratique comme montre.

 Un hibiscus tout blanc immaculé.

Nous voici de retour au village Hakaui peu après 16h.

Augustin le chasseur, aperçu le matin, nous attend, il a attaché ses chiens, et nous offre de l'eau de coco.

On est crevé, et on a hâte d'être au bateau, mais on ne peut pas refuser. 





Il fait de belles sculptures sur bois et sur os de cochon (à moins que ce soit des os humains...) 

Puis nous repartons avec des dizaines de fruits. Papayes, pamplemousses, bananes, citrons, avocats, tous énormes, on est chargés comme des mules !

Ensuite arrêt dans la maison de Monette et Mathias, ils tiennent un petit restaurant. 

Monette qui connait Martine depuis quelques jours nous a préparé une bonne citronnade.

C'est incroyable de voir une telle générosité de la part de gens que l'on ne connaissait pas, et qu'on ne reverra pas. Ils offrent, gratuitement, et n'attendent rien en retour. 

Les quelques habitants d'Hakaui vivent ici grâce à la chasse, la pêche, les fruits et quelques cultures, peut-être aussi un peu d'aide de l'état français ? oui surement.

Les touristes qui viennent à la cascade s'arrêtent chez eux pour un bon repas typique.

Ils vendent quelques fruits au marché à Taiohaé, et quelques cochons.

C'est un petit paradis, la mer, la rivière, la forêt et la nature si généreuse. Mais ce monde merveilleux a un prix. La vie y est rude, et les femmes (deux ?) sont à Taiohaé la semaine avec les enfants pour l'école (4h de marche par le sentier traversant la montagne). Ils sont coupés du monde mais ça leur convient, et ne souhaitent pas de route ni de chemin plus grand.

Dernière traversée de la rivière avant la nuit.



On rentre au voilier il est 17h30, partis le matin à 8h15, inutile de préciser qu'on ne veillera pas tard ce soir là... et toujours pas compris pourquoi on a mis autant de temps... était-ce la bonne cascade ? 


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On a fait le tour de l'île, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Très formateur point de vue navigation, toutes allures, tout types de vent, et de vagues. 

puis retour à Taiohaé pour avitaillement et internet, et rendez-vous avec les bateaux copains. 

Le réseau est mauvais aux Marquises, du coup internet dans le bateau avec la carte sim dans le téléphone comme à l'accoutumé, c'est très bien pour les emails mais pour le blog c'est une catastrophe, quasiment impossible de charger des photos. 90% du blog a été fait au bar wifi, au snack vaeaki à Taiohaé, au son de la radio locale, ou du youkoulélé et de la guitare, accompagné de jus d'ananas et de mangues... et les tikis à proximité pour les enfants (des faux sur lesquels ils peuvent monter et jouer) et petits jardins protégés de la route où ils peuvent gambader.

Du coup sur cette page figure moins (encore trop) de photos que d'habitude, sélectionnées, les plus belles ou celles méritant un commentaire, et les autres clichés sont dans le montage photo ci-dessous :

Photos dans le désordre volontairement, il s'agit d'un mélange organisé (clin d'oeil à Stéphane) afin de ne pas avoir toutes les photos de plage ensemble et toutes les photos de forêt ensemble.

La vidéo était accompagnée de la musique 'Les Marquises' de Jacques Brel, mais Youtube l'a censurée (droit d'auteur), c'est agaçant à la fin. Je veux bien payer quelques euros pour l'utilisation du morceau mais ils ne le proposent même pas. Vous pouvez donc la visionner mais sans musique, reste à sortir une vieille cassette audio ou un vieux 33 tour du Grand Jacques !






Paroles de la chanson 'LES MARQUISES' de Jacques Brel :

Ils parlent de la mort

comme tu parles d'un fruit,

Ils regardent la mer

comme tu regardes un puits.

Les femmes sont lassies

au soleil redouté,

et s'il n'y a pas d'hiver

cela n'est pas l'été.

La pluie est traversière

elle bat de grain en grain,

quelques vieux chevaux blancs

qui fredonnent Gauguin.

Et par manque de brise

le temps s'immobilise

aux Marquises.

Du soir montent des feux

et des points de silence,

qui vont s'élargissant

et la lune s'avance.

Et la mer se déchire

infiniment brisée,

par des rochers qui prient

des prénoms affolés.

Et puis plus loin des chiens

des chants de repentance,

et quelques pas de boeufs

et quelques pas de danse.

Et la nuit est soumise

et l'alysé se brise

aux Marquises.

Le rire est dans le coeur

le mot dans le regard,

le coeur est voyageur

l'avenir est au hasard.

Dépassent des cocotiers

qui écrivent des chants d'amour,

que les soeurs d'alentour

ignorent d'ignorer.

Les pirogues s'en vont

les pirogues s'en viennent,

et mes souvenirs deviennent

ce que les vieux en font.

Veux-tu que je te dise

gémir n'est pas de mise

aux Marquises.

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Chaque archipel de Polynésie a son langage. Aux Marquises, on parle le Marquisien, aux Tuamotu on parle le Paumotu, à la Société on parle le Tahitien, aux Gambier et aux Australes je ne sais pas. Evidemment ils parlent tous français, ce qui leur permet de se comprendre entre habitants de différents archipels.


quelques mots en français / tahitien / marquisien :

bonjour / ia ora na / kaohanui

bienvenue / maeva / mave mai

pirogue polynésienne / va'a / vaka



Après 3 semaines passées à Nuku-Hiva, nous continuons notre découverte des îles Marquises, départ pour Ua-Pou le jeudi 4 septembre, île située à 25 milles au sud-est.





retour Trans-pacifique




retour Grand Voyage



























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