Les Moana's

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lundi 19 mai 2014

navigation Bonaire - San Blas : destination Amérindienne


Lundi 19 mai

Kralendijk. Latitude 12° 08’ Nord / Longitude 68° 21’ Ouest. TU – 4h.

On effectue la clearence de sortie des iles hollandaises, en anglais ‘vous allez aux ïles San Blas ? c’est où ça ?’ nous demande le douanier. Son collègue lui souffle ‘Panama’ 'ah d’accord'… bref on a nos tampons sur les passeports et le petit papier à présenter à l’arrivée à Panama. C’est tout bon.

Après quelques courses, on quitte le paradis aquatique de Bonaire et nos copains Eduardo et Béa de MOLA-MOLA peu avant midi. Adios amigos…

Cap à l’ouest, direction les îles San Blas, à 710 milles (je m’étais trompé, 600 milles c’est depuis Aruba). On va arrondir la route un peu vers le nord de façon à passer bien au large des côtes vénézuéliennes et colombiennes, pour éviter les accélérations de vent.                



              

La météo annonce du vent force 5-6 les deux premiers jours, puis force 4, et pour finir (les 100 derniers milles) force 2.

On part avec 2 ris dans la GVoile et la trinquette.

Une fois passée la protection de Bonaire, on trouve une houle de 2 mètres.

Cap 320° vers la pointe Gallinas (frontière Vénézuéla Colombie) où l’on s’attend à un vent plus fort que les prévisions.


sieste               


Vent 18-20 nœuds (ah oui miracle ! le tacktick est ‘tombé en marche’…, sans explication, il fonctionne), puis 22-24 nœuds au coucher du soleil. La houle est désordonnée, mer agitée et un courant très fort, toujours le tapis roulant d’Est en Ouest de la mer des Caraïbes. Résultat, on se fait un peu chahuter, mais on avance entre 7 et 7,5 nœuds !                




Peu avant minuit, un gros pétrolier de 230m de long se dirige sur nous, il est sur la même route, en sens inverse, à ce moment là on fonce à plus de 8 nœuds, et lui à 13, il se rapproche donc à 21 nœuds, ce qui est très rapide… Le radar me réveille, mais une seule fois, mauvais calcul entre la zone surveillée et le temps de veille du radar, 3 minutes toutes les 15 minutes. Le monstre d’acier est déjà très prêt, et ils nous appellent à la VHF, en nous baraguinant quelque chose en anglais, pas tout compris, mais bien capté que c’était pour nous, et en gros ‘vous êtes à moins de 2 milles, qu’est-ce que vous faites ??!!’ et bien on fait ce qu’on peut… heureusement à ce moment là on n’est pas en vent arrière mais est en vent de travers, je peux donc  changer de cap facilement de plusieurs degrés, mais je ne comprends rien à ses feux, et l’AIS ne me renseigne plus sur son cap, car il est trop près maintenant, j’hésite de quel côté dévier… finalement je pousse de 20° sur tribord (vers le nord) et il passera sur bâbord, assez près pour que l’on admire sa grosse masse.

Ouf, petite frayeur, on re-règle le radar sur 10 minutes de dodo et 2 minutes de veille.

Quant à l’alarme AIS, elle ne s’était pas déclenchée puisqu’on l’avait arrêté en partant de Bonaire, pour ne pas qu’elle sonne en continu, beaucoup de gros bateaux étaient dans la périphérie de l’île, en attente, et on avait oublié de la réactiver…

Cette zone de la mer des Caraïbes est très fréquentée, on verra beaucoup de gros bateaux.





Mardi 20 mai

1h du matin : cap 290°, on s’incline doucement vers l’ouest.

4h : on passe au large d’Aruba. vent 20 nœuds arrière, voiles en papillon.

A 12h, on avance toujours entre 6 et 7 nœuds. Moyenne sur 24 heures : 171 milles ! record battu pour le MOANA.

On passe au large du golfe du Vénézuéla, à 50 milles de distance.


 grosse vague arrière





13h, changement de cap, route au 270°.

Deux crochets de la trinquette sont sortis du câble. Guy la descend, rendraille les crochets et la remonte.                




18h on est au large de la Pointe Gallinas. Il n’y aura finalement pas eu d’accélération de vent, tant mieux, et à présent Eole va s’adoucir et notre vitesse se réduire. Le courant faiblit, et disparaitra presque totalement au fure et à mesure que notre cap s’incline vers le sud.

22h le vent descend à 15 nœuds, vitesse 5 nœuds. On est au portant, et c’est parti pour se faire balloter, roulis, la bôme qui tape,…  les vagues sont dans tous les sens.

La nuit est agitée jusqu’à 4h du matin. Et on appelle ça de la plaisance… L on se demande qui a inventé ce terme, surement quelqu’un qui n’a jamais navigué.

  

Mercredi 21 mai

6h cap au 250°, on commence notre descente vers le sud et les îles San Blas.

C’est la journée des malades.

Manoa n’était pas très bien le premier soir, puis le mardi pas de problème, ok il lui fallait le temps de s’amariner. Mais le mercredi matin, alors que la mer est plus calme, et le voilier moins rouleur, il est de nouveau très malade.

Et le second malade, contre toute attente, c’est moi, pour la première fois de ma vie. Evidemment pas malade comme lui à vomir, mais moins à l’aise que d’habitude, pas très bien à l’intérieur et l’estomac qui se tortille. J’ai fait au moins 4 siestes ce jour là.

Lequel des 5 'F' est responsable de mon état ? Procédons par élimination. Le Froid, ça risque pas, 32 dans le bateau, 28 dehors. La Frousse non on n’est pas en pleine tempête, aucune inquiétude de ce côté là. La Faim, bah rarement faim. La Foif non rarement soif aussi. Reste la Fatigue, et vu mon état depuis un mois, oui c’est sans doute cela, fatigue accumulée. Heureusement en fin de journée ça s’arrange pour moi et Manoa, et plus aucune trace le lendemain.

Plus on avance, plus le ciel est  nuageux, l’humidité augmente et la chaleur aussi. Le temps et lourd, et on voit des éclairs toutes la nuit provenant de la côte colombienne, zut…

On change d’heure, TU -5h pour se caler sur l’horaire de Panama.                






Jeudi 22 mai

On surveille les nuages et les éventuels grains, mais en fait on n’aura pas une goutte de pluie de tout le trajet. Les éclairs sont des éclairs de chaleur.

Il fait vraiment chaud, avec un vent faible que l’on ne sent pas car il vient de l’arrière, ça devient étouffant dehors et intenable dedans, température 32 degrés. Pas question d’aérer le voilier, les hublots sont bien fermés, car coup sur coup les cabines de Manoa et Louna (malgré le cagnard) ont été salées, pendant une aération d’à peine 20 minutes, et paf une grosse vague pas comme les autres, qui emmène l’arrière du voilier, le pilote auto lâche et les vagues suivantes sont de travers et arrosent le pont. Misère…

Du coup on s’arrose d’eaux de mer sur la jupe arrière du bateau. Ça rafraîchit à peine, l’eau est chaude.

Louna est pleine de boutons de chaleur, ça a commencé à Bonaire et ça empire. Et ça lui démange. La bourbouille. Tout à coup, elle débarque dans le cockpit toute en sueur et réclame une vraie douche avec savon en urgence!                




11h30, tout va bien, on se repose, on avance à 5 nœuds. Aujourd’hui  tout le monde va bien, apéro !

Mais non, un bateau devant nous en a décidé autrement. Sur l’AIS il est indiqué ‘Keep away from me 7 nautic milles’. Ca a le mérite d’être clair. Il est entrain de déverser des matières dangereuses ou quoi ? En fait c’est un bateau qui pose des câbles sous-marin ! Bein ça alors, même ici Guy est ennuyé par des tireurs de câbles… faut le faire. Lui ne changera pas sa route  vers le nord puisqu’en plein  boulot et avance à peine à 3 nœuds. Si on ne fait rien, on va passer trop près derrière lui. Alors on prend le cap 220°, plus au sud. Résultat on a les vagues de travers et ça mouille.                






Merci les cagnards qui limitent les dégats, mais pendant près de deux heures le cockpit sera régulièrement arrosé et même la descente et la table à carte salée ! Et nous bien secoués, les joies de la navigation.

On est suffisamment loin du bateau pour reprendre notre cap à 245-250°, ouf.

Bon, l’apéro sera pour ce soir peut-être, il est plus que temps de préparer le repas de midi, ou le goûter ?



  



Vendredi 23 mai

0h passage au large de Cartagene. Cap 240°.

9h cap 240°. On range la trinquette et on met le génois tangonné. On file à 5 nœuds, c’est correct. Vent 15 nœuds.

15h le vent mollit à 12-13 nœuds. La mer est de plus en plus calme.

19h vent 10-11 nœuds, on avance à seulement 4 nœuds. Il nous reste 85 milles.                







Samedi 24 mai

3h du matin. Le vent tombe à 8 nœuds. On avance à 3 nœuds.

11h, le vent faiblit encore, on avance à moins de 2 nœuds, il reste 33 milles à parcourir. C’est la pétole…

Pas question d’arriver là-bas de nuit, hauts-fonds, patates de corail et récifs de partout, aucun balisage, ni phare ni lumière. On met en route la bourrique, la fin de la navigation se fera donc au moteur. Ce qui provoque encore une hausse de la température à l’intérieur (33° !), mais la mer est plate et les hublots ouverts. On en profite pour faire de l’eau avec le dessal.

En fait cette partie du globe n’est quasiment jamais venté, maximum de 10-12 nœuds, secteur nord dominant, les pilots charts annoncent une moyenne de 8 nœuds, sauf pendant les violents orages de la saison des pluies.

On hisse le drapeau de l’état de Panama, ça y’est, on est fier quand même, c’est un grand moment. Le Pacifique se rapproche...                




En fait c’est mer d’huile, comme en méditerranée, pas vu ça depuis très longtemps, tout plat avec une longue houle, finis les rides, les grosses vagues et les moutons. C’est une mer à dauphins ça !

Et en effet vers midi ils viennent nous souhaiter la bienvenue à Panama. D’abord un petit groupe de 4 qui viennent jouer dans l’étrave, ensuite ils s’en vont, et ils reviennent plus nombreux avec leurs copains.                






13h Ca y’est on commence à distinguer quelques petites îles, Elles sont toutes plates mais couvertes de palmiers, et ce sont eux que l’on voit. On longe les Holandes Cays, on y reviendra plus tard, pour l’instant on se dirige à l’extrémité Ouest des îles, on prend le chenal des San Blas, destination île de Porvenir, juste avant la Punta San Blas (côte panaméenne) pour faire notre entrée.           






15h30 on jette l’ancre à Porvenir. Il n’y a pas beaucoup de place, déjà 3 bateaux et des brisants (hauts-fonds corail) de partout.


Un catamaran échoué la veille. Çà fait mal au ventre.

Attention à ne pas se mettre dans l’axe de la piste d’aérodrome, sinon il y’a risque bien réel d’avoir un avion dans le mât.                










Ce qui est certain c’est qu’il ne faut pas naviguer de nuit ici, ne pas avoir le soleil de face, et se munir de lunettes polarisantes qui améliorent les contrastes et permettent de distinguer les récifs à fleur d’eau.

C’est beau… voilà, on a du mal à réaliser, on est chez les indiens Kunas, des amérindiens, j’en rêvais depuis longtemps.

Latitude 9°33’ N  /  Longitude 78°57’ W    TU -5h





On est arrivés depuis 10 minutes, un canoé s’approche avec deux indiennes Kuna à bord. Elles viennent de l’île juste à côté, elles vendent des bracelets, quelques vêtements, des calebasses sculptées et les molas, pièces de tissu brodés à la main, typiques d’ici. Elles parlent espagnols et sont très gentilles. On se retrouve avec un mola et une calebasse, pas eu moyen de négocier le prix. En plus elles n’ont pas de monnaie pour rendre, donc c’est tout en compte rond, à 5 ou 10 ou 20 dollars. Les femmes ont passé tout le temps avec nous à sourire et rigoler, leur pirogue prend l’eau et elles écopent, sans cesser de rire.

La plus agée est en habit traditionnel, la plus jeune est habillée à l’occidental.                






Il y’a également un indien qui nous propose du carburant, mais on en a pas besoin pour l’instant, les bidons sont encore pleins. Un autre nous vendra des avocats, et du poisson, ça c’est beaucoup moins cher que les produits artisanaux.






16h30 On est samedi, fin de journée, mais il semble que le bureau des douanes soit ouvert, à moins qu’il n’y’ait pas de porte ? Guy prépare l’annexe, et on se dirige vers le quai de Porvenir.

Les douaniers et les militaires sont installés paisiblement à l’ombre d’un gros arbre, assis ou allongés dans leur hamac. Ca bosse dur… ils ont la belle vie ici. Il faut avouer qu’il fait très très chaud et très lourd. Ca sent l’humidité et le moisi, pas un brin d’air, bienvenue sous les latitudes proches de l’équateur, ça nous rappelle la Guyane.                









On passe dans un premier bureau pour la clearence d’entrée, qui nous coûte 100 $ par adulte, les enfants ne payent pas, ouf… On avait lu que ça coûtait 150$ pour le bateau, ce n’est donc plus d’actualité. En plus on payera 20$ supplémentaires car on est samedi… gggrrr. Persuadés que ce prix fort est pour les indiens Kuna, mais pas du tout, rien ne leur est reversé, tout va à l’état Panaméen ! Il s’agit donc de l’entrée au pays Panama et non de celle des San Blas, qui bien qu’étant attachées à Panama ont leur ‘indépendance’ et leur mode de vie depuis 1925 (année de leur révolution). On a bien demandé plusieurs fois s’il nous fallait revenir à Porvenir avant de partir sur Colon, on parle mal espagnol ce n’est pas facile. Et oui il faut repasser par ici pour obtenir la Zarpe, document de sortie des San Blas, et qui d’après nos savants calculs, par rapport à ce qu’ont payé un couple de français sur le bateau voisin au mouillage, devrait nous coûter 17 ou 18 dollars. On peut le prendre en même temps que l’entrée, mais dans ce cas on a droit à seulement une journée dans les îles.

Ensuite on demande le permis de navigation, qui permet aux voiliers de naviguer dans les eaux panaméennes (San Blas, canal, Las Perlas, côte, fleuves…). On sait que c’est plus facile de l’obtenir ici qu’à Colon, il y’a moins d’attente et moins de paperasses (par exemple pour les timbres fiscaux… étant donné qu’ici il n’ya aucun moyen de se les procurer, ils nous les font payer et le tour est joué, on gagne du temps), et là ils nous annoncent 230$, euh… du coup Guy retourne au bateau chercher quelques billets. Le responsable remplit là aussi tous les formulaires lui-même, doucement mais surement, avec le sourire toujours, tout en se plaignant de la chaleur. Et à la fin il sort sa grosse calculatrice, et finalement nous rembourse 17 dollars, bon très bien, peut-être est-ce le prix correspondant au document de la Zarpe ?? (en effet, à notre départ des San Blas deux semaines plus tard, on payera la Zarpe de sortie 17$)

Nous voilà plus léger de 430$, heureusement que l’on avait retiré à Bonaire, car ici évidemment il n’y a ni banque ni distributeur de billets.

A partir d’ici et jusqu’aux Galapagos, on aura sans arrêt la main au porte monnaie, et les dollars vont filer par centaine…

Les deux hommes, que ce soit celui de la police maritime ou celui de l’immigration, ne savent pas du tout où se trouve Bonaire, une île hollandaise ?? la Hollande ? c’est vrai que Bonaire est à 1400 km d’ici, la plupart des voiliers arrivent de Carthagène en Colombie. On essaie de leur expliquer que c’est à côté du Vénezuéla, mais avec notre vocabulaire…

On a à peine terminé qu’un énorme grain s’abat sur l’île, ohhhh nooooon. Dans le voilier tous les hublots sont ouverts, et même la capote de rouf baissée pour avoir de l’air dans le cockpit, donc on imagine le résultat, la descente, les cabines, les jouets, les livres qui trainaient sur la table, le linge propre et sec, tout est entrain de se faire tremper, d’eau douce certes mais tout de même…

Les enfants sont tout contents, ils courent sous la pluie, c’est sûr ça rafraichit un peu.

Retour au bateau, essorage, essuyage, rangement, qui nous amènent jusqu’à la nuit. On est crevés, et en sueur, au dodo dans des draps et des matelas mouillés. Ca doit être chouette de dormir sur un lit propre et sec, d’avoir une machine à laver et des endroits abrités pour étendre…

Le pont est bien propre, la poussière de Bonaire a disparu. C’est vrai que c’est le début de la saison des pluies, zut... on s’inquiète. En fait on ne recevra pas d’autres gouttes de pluie pendant plus d’une semaine.



On s’en souviendra de cette arrivée, le moteur, la chaleur, les dauphins, les cartes du GPS traceur qui sont fausses, le sondeur en panne, les soucis mécaniques, le gros grain, et les centaines de dollars.


 La piste de l’aérodrome :



Si vous souhaitez un séjour hors du temps, vous prenez un gros avion jusqu'à Panama City, puis un petit pour Porvenir, et les îles San Blas sont 'à vous', il y'a même un mini hôtel (et idem sur d'autres îles proches de Porvenir), quelques bungalows identiques aux maisons traditionnelles des indiens, le tout tenu et géré par les Kunas, pas de tour operator ici.





Petit bilan :

Vent et allure : on aura eu de 25 à 8 noeuds de vent. De travers, d’arrière, grand largue, donc beaucoup de manœuvres de voile, trinquette d’un côté puis de l’autre, le tangon à babord, puis sur tribord. Ce ne fut pas reposant. Début de la navigation avec 2 ris et trinquette, dernier jour toutes voiles dehors génois et GV, puis fin de la traversée au moteur.

Moyennes sur 24 heures : 171 milles, puis 148, 146, 126 et 94, on termine à la vitesse de la tortue. Quelques surfs à 10-11 noeuds le mardi, pointe à 14 !

Poissons volants sur le pont : 27, dont 2 remis à l’eau et sauvés !                




3 livres de poche dévorés par moi pendant les quarts de nuit, afin de ne pas louper les super tankers qui nous foncent dessus.

3 dessins animés pour les enfants, autant que pendant la transat ! C’est dire si on en avait ras le bol…

Conservation des fruits et légumes. Avec cette température et l’humidité ambiante, rien ne se conserve plus de trois jours, que ce soit dans le filet ou dans les coffres. Tout se gâte. On les met au frigo dès que de la place se libère.

Astronomie : certaines constellations ont totalement disparus de notre ciel, par exemple Orion, qui se lève vers 7h du matin et se couche avant 18h, elle est là la journée donc… d’autres font leur apparition, comme la Croix du Sud de plus en plus haute. La grande Ourse est toujours là, elle m’aura tenue compagnie pendant tous mes quarts jusqu’aux San Blas, à l’envers en première moitié de nuit. L’étoile Polaire encore présente (plus pour longtemps) est de moins en moins visible à cause de la nébulosité au-dessus de l’horizon. Le Centaure occupe une grande partie du ciel à l’horizon sud, avec l’Hydre immense juste au-dessus. Le Scorpion avec Antarès est magnifique et  haut dans le ciel. Le Triangle Austral est encore trop bas sur l’horizon, patience. Le bateau avec ses voiles et sa carène que j’avais découvert pendant la transat n’est déjà plus visible. Encore merci à Franck, j’utilise maintenant la planisphère pour 10° latitude nord.

Entre l’arc Antillais et Panama, on aura parcouru plus de 15° (environ 17°) vers l’ouest. Donc une heure en mois par rapport au Temps Universel de Greenwich, changement de fuseau horaire. (360° / 24h = 15°)





Et la partie désagréable, de nouveau bien présente sur MOANA :

Mécanique, entretien, et casse

-Changement du détendeur des bouteilles de gaz

-Toujours de l’air dans le circuit de moteur malgré les modifications effectuées à Grenade. Il faut enlever l’air au bout de 4-5 heures de marche. C’est ennuyeux pour le passage du canal de Panama.

-De l’air dans la pompe électrique d’eau douce

-Le Sondeur fonctionne quand il a envie, et surtout pas quand on en a besoin.

-GPS traceur : les cartes sont fausses, les îles et les récifs sont tous décalés d’environ 50 ou 80 mètres par rapport à la réalité. On le savait avant l’arrivée, Guy ayant préparé les waypoints à l’avance avec les coordonnées trouvées dans les livres. Le GPS traceur nous positionne les points d’ancrage en plein sur les cocotiers ou sur les cayes, pas super pratique.

Donc, coup de gueule sur la carte GARMIN du GPS traceur. (zone Amérique du Sud + Galapagos, réf SA500L)

Par contre, un peu de pub pour le livre ‘The Panama Cruising Guide – A complete Sailors Guide to the Isthmus of Panama’ d’Eric Bauhaus 4ème édition. Vraiment pratique, de qualité et indispensable. On l’a trouvé à Grenade.

-La Trinquette est abîmée. Un trou dans la toile, deux rivets arrachés. Bon sang on croirait avoir essuyé des tempêtes et navigué sous les 40ème  rugissants ! Cette voile n’a été malmenée que pendant une trentaine d’heures entre Gibraltar et les Canaries, et ce n’était ‘que’ du 35 nœuds, ce qui n’avait pas l’air de la déranger. C’est incompréhensible.

- Le plus grave : le câble de l’étai largable est HS. Sertissage entrain de lâcher totalement, en bien plus mauvais état que les haubans changés à Grenade. Ca a du se faire rapidement sinon Guy l’aurait détecté avant de partir, comme les autres. On a bien failli se le prendre sur la tête ! L’étai lui est en parfait état, pièce en inox réparée l’an passé avant le départ. Pfff ras le bol, et comment faire changer ça maintenant et où ??

………..



Pour l’instant, les îles San Blas (ça c’est le nom espagnol donné il y’a 500 ans), ou les Kuna Yala (le vrai nom utilisé et préféré des indiens) s’étendent devant nous, toutes plus belles les unes que les autres, alors on est bien décidé à en profiter, c’est indispensable avant notre douloureux retour à la civilisation sur Colon et les lourdes formalités du passage du canal.

L’archipel est composé d’environ 340 îles et îlots, dont une majorité inhabités. Mais toutes les îles appartiennent aux indiens, ainsi que leurs cocotiers.





Dimanche 25 mai

Petit tour à l’îlot Sail Rock, nom donné à cause d’un bateau échoué sur le récif (maintenant il y a le catamaran), juste en face de Porvenir.                





Palmiers et verdure


aujourd'hui, c'est venté, mais ce sera quasiment le seul jour aéré


Vue sur le mouillage de Porvenir                













Lundi 26 mai

En route pour les îles Coco Bandero Cays, à 20 milles plus à l’Est.                













retour Bonaire









retour Grand Voyage




















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