Les Moana's

Les Moana's

mardi 6 mai 2014

Navigation vers Bonaire : le tapis roulant



mardi 6 mai

Météo correcte pour les prochains jours, vent force 4. 

On quitte Grenade vers 10 heures du matin, après avoir effectué la clearence de sortie.

Au revoir les 'Eastern Caribean islands', cap à l'ouest, en compagnie de nos amis de Mola-Mola, Eduardo et Béa, partis une demi-heure avant nous.





GrandVoile avec 1 ris, génois tangonné, vent arrière, on file à 7 noeuds, avec un vent de seulement 15 noeuds.

Houle de 1 mètre, autrement dit nulle car elle arrive sur l'arrière, on ne la sent pas.

On est bien, l'allure est confortable.

15h on est à 1 mille derrière Mola-Mola que l'on rattrape doucement, ils n'ont que le génois.




15h40 ça y'est on navigue côte à côte à 100 mètres, on se prend mutuellement en photo.





Puis on les dépasse.


Du coup ils décident de hisser la GV, et parviennent à nous rejoindre. 

Le vent monte un peu, 18-20 noeuds et la mer se creuse.

19h on réduit un peu la toile pour la nuit.

Moyenne depuis le départ de Grenade: 6,9 noeuds de vitesse.




mercredi 7 mai

Le jour se lève sur une mer désordonnée, le vent souffle autour de 20 noeuds, vitesse du voilier entre 6,5 et 8 noeuds.

En 24 heures, on a parcouru 163 milles ! record battu pour le MOANA. Et encore on avait réduit l'allure pour la nuit dernière.

Moyenne à 6,8 noeuds (6,8 milles par heure).

Mais à ce rythme là, on va arriver à Bonaire dans la nuit du jeudi au vendredi, il nous reste à peine 250 milles à parcourir.

Alors, deux solutions :

- soit on remet toute la toile pour accélérer encore un peu, mais la mer est agîtée, et ce ne sera pas confortable pour la vie à bord, et potentiellement dangereux pour le bateau d'être surtoilé

- soit on réduit notre vitesse en mettant moins de surface de voile

On opte évidemment pour la seconde solution, les copains aussi, afin d'arriver le vendredi au petit matin.


On affale la GV.

Ensuite, on prend 3 'ris' dans le génois, et là c'est incroyable, car avec un vent d'à peine 20 noeuds, on fonce encore à 6 noeuds !



Chercher l'erreur... ou l'explication. Notre ami c'est le courant. Un très fort courant d'Est en Ouest, environ 3 noeuds, qui nous donne l'impression d'être comme sur un tapis roulant. Même sans voile, on arriverait à destination.

On comprend pourquoi il est écrit qu'il est très difficile (quelquefois impossible) de parcourir la mer des Caraïbes dans l'autre sens, d'Ouest en Est, contre le courant, contre le vent et contre les vagues.

Il reste à peu près 4m2 de toile, et on file, on avale les milles... toujours trop vite.





12h, on passe au large (30 milles) de l'île Blanquilla.

L'après midi s'écoule, l'océan se calme, les vagues diminuent et le vent reste autour de 20 nœuds.



jeudi 8 mai

0h passage au nord de l'île Orchila.

2h il nous reste 146 milles. On avance toujours à une moyenne de 6 noeuds, ce qui nous prévoit encore une arrivée avant le lever du soleil vendredi. Mais le vent devrait diminuer.

7h passage au large des îles Roques.

On réduit encore la surface du génois, cette fois-ci il doit rester à peu près 2m2 de toile, un mouchoir de poche, la vitesse descend à 5 noeuds.


 MOANA



MOLA-MOLA, même configuration :



Un peu de mécanique... ça nous manquait, pas de répit pour l'équipage du MOANA.

Allez savoir pourquoi, Guy va jeter un coup d’œil au niveau de l'axe du pilote, là où il s’emboîte sur le secteur de barre du safran. En fait on trouvait que le pilote bougeait beaucoup (ça ne se voit pas, mais ça s'entend) alors que la barre ne tourne quasiment pas, comme s'il y'avait du jeu.

Et en effet, un boulon, celui du bas est tombé, desserré, alors qu'il s'agit d'un boulon qui ne peut pas partir en temps normal (un neil-stop). Probablement mal remonté à Ste Lucie par les techniciens du chantier.


L'axe du pilote ne tient donc plus que par le boulon du haut.


Ce n'est pas très grave, mais il faut agir avant que ça saute et que ça casse quelquechose.

L'accès est toujours aussi pratique, ça n'a pas changé, et s'effectue depuis la cabine de Louna.

Il y'a beaucoup de roulis, on a peu de voile, donc le voilier n'est pas stable, ajouter à cela la chaleur (le hublot de Louna est fermé, car malgré le cagnard, son lit a été salé une fois la veille), qui font que Guy est malade à l'intérieur.

Je démonte les lattes, et ensuite à lui de jouer le contorsionniste pour accéder au méchant boulon.


coucou

Une demi-heure plus tard, c'est réglé, ouf. Tout va bien. Pilote et barre sont contents, et Guy prend l'air, pendant que je remonte les lattes, en pestant après le tournevis qui n'en fait qu'à sa tête et les enfants qui renversent le gobelet de vis.


15h passage au large des Avès.

20h il reste 45 milles.


On est encore bien à l'Est de Bonaire, mais on met cap au sud, 180°, ce qui en réalité avec le fort courant, va nous donner une route réelle au 240° ! La dérive est très importante.

On a bien fait de changer de route si tôt, sinon on atterrissait à Curacao.

On se retrouve en vent de travers, un peu de gîte, mais le voilier est maintenant appuyé sur un bord, et c'est beaucoup plus confortable. Du vent sur le visage, du bruit, on a l'impression de foncer à des vitesses vertigineuses, alors qu'en fait on se traine à 4,5 noeuds. 

Contraste saisissant avec l'allure en vent arrière, silencieuse, qui donne l'impression de ne pas avancer.







vendredi 9 mai

0h il reste 26 milles.

Le vent tombe à 10 noeuds, notre vitesse descend à moins de 4 noeuds.

2h on est à environ 12 milles de Bonaire, on voit les lumières de la côte nord, ainsi que les phares.

3h on longe la côte ouest de Bonaire, pour atteindre la ville de Kralendijk située à peu près au milieu. L'île est très basse donc elle ne nous coupe pas du vent, bein oui ce sont les Pays-bas, comme en Europe !

On est obligé de tirer des bords, on est au près serré, on fait route au 60°, le vent vient de l'Est (100°).

8h arrivée devant Kralendijk, on prend la bouée juste derrière les Mola-Mola qui ont du mettre le moteur avant nous à cause d'un soucis avec la drisse de GVoile.



L'eau est transparente, MOANA est juste à la limite du tombant, ligne entre le turquoise et le bleu marine, patates de corail sous la coque, poissons au rendez-vous, c'est superbe. 





Voilà, nous sommes arrivés sur la plus orientale des îles hollandaises ABC.

Latitude 12°09' nord, longitude 68°17' Ouest.


On aura pu se suivre avec les copains sans trop de problème durant cette navigation.

On n'a pourtant pas les mêmes bateaux, la surface de voile de MOANA est plus importante, mais leur voilier plus léger.

MOANA roule sous pilote automatique alors que MOLA-MOLA a un régulateur d'allure, sensible au moindre changement de vent.

Finalement on sera resté à vue l'un de l'autre pendant les 3 jours et les 3 nuits.


C'était vraiment sympa.


Côté bébètes pendant la traversée, quasiment rien.

On n'a pêché aucun poisson à la traine, pas vu de dauphin ni autres mammifères marins.

Seulement 3 poissons volants sur le pont au matin.


 Par contre les Mola-mola ont attrapé un monstre marin : 

un espadon ?


beaucoup trop gros, trop lourd et trop beau, ils l'ont relâché.

  

Côté fatigue, je suis toujours sur les rotules, la navigation ne m'a pas beaucoup ressourcé.

La thérapie de haute-mer n'a pas fonctionné cette fois-ci.

On a quitté les Antilles pour de bon, et le retour en Europe (par bateau) est définitivement impossible.



Allez, assez pensé, nous avons un aquarium à portée de palmes, une petite île déserte juste derrière, tout ça est à nous pour quelques jours, profitons-en !







retour ile ronde et Grenade









retour Grand Voyage

























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