Les Moana's

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mercredi 10 septembre 2014

Ua-Pou : l'île cathédrale


jeudi 4 septembre 

seconde île des Marquises où nous jetons l'ancre.



Ua-Pou est surnommée l'île cathédrale, car elle comporte des piliers, d'énormes rochers en forme de pics. 

Il vallait mieux ne pas être présent lorsque l'île s'est formée, ça a du faire beaucoup de vacarme, elle est issue de deux poussées volcaniques violentes. 

Les arêtes sont en phonolite, le mont Oave culmine à 1232m, le plus haut sommet du groupe nord de l'archipel des Marquises. Les autres atteignent 1000m, pour une petite île de 15 km sur 11, c'est pas mal ! et sa silhouette est impressionnante lorsqu'on vient du large, les montagnes escarpées se découpent nettement sur l'azur du ciel, par temps découvert. 

Il y'a une autre particularité à Ua-Pou, c'est la pierre phonolite à grenats, plus connue sous le nom de 'galet fleuri'. C'est de la pierre volcanique que l'on ne trouve qu'à deux endroits dans le monde, ici à Ua-Pou et au Brésil. De couleur orangée, avec des dessins ressemblant à des fleurs dorées, d'où son nom.



Partis de Nuku-Hiva, nous mettrons moins de 5 heures pour parcourir les 25 milles nous séparant de Ua-Pou. Vent de travers, 15-20 noeuds, houle de 2 mètres, on gite et on est secoué, mais on fonce, et on se régale, car on sait que ça ne va pas durer. 



Peu avant l'arrivée, on passe dans un banc de poissons, 2 lignes se tendent et cassent, et la troisième nous ramène un thon de 3kg600, super ! Il nous fera 4 repas. C'est un thon à dents de chien (drôle de nom).



On mouille dans la baie de Hakahau au nord, à côté d'un voilier connu, celui de Philippe et Sabine, nos voisins à Taiohaé. Nous ne sommes que deux, parfait, car il y'a peu de place et la houle va s'accentuer dans les jours à venir. 



L'eau est plus claire et plus bleue qu'à Taiohaé, et il y'a une petite plage, ce n'est pas paradisiaque, mais il n'y a pas de houle, pas de rochers, on pourra donc débarquer et s'y baigner.



Le vent souffle par rafales comme partout aux Marquises, il s'engouffre le long des montagnes, et change de sens plusieurs fois dans la journée. Il est préférable de mettre une ancre à l'arrière, pour éviter de voir la plage, le quai ou les autres bateaux d'un peu trop près.

Guy installe comme d'habitude l'orin orange au-dessus de l'ancre arrière (pour signaler sa présence, ça nous permet aussi de voir si on bouge, et de retrouver l'ancre si ça casse ce qui est déjà arrivé), et le pare-battage orange en forme de boule au niveau du début de la chaîne et fin de la sangle attachée au bateau. 

Au petit matin, zut le pare-battage a disparu, zut. Etant donné la houle et le vent dominant, il est impossible qu'il soit parti au large, on le cherche avec l'annexe, mais aucune trace...

Voilà quelque chose d'étrange, il semble que tous les objets que l'on ait trouvé en mer, y retournent ! ils finissent par s'enfuirent et reprendre leur liberté ! Ce pare-battage avait été trouvé dans les rochers à Ibiza. Le gros pare-battage (de couleur orange aussi) trouvé en Sardaigne ère maintenant sur le lac Gatun. Le joli pare-battage bleu marine trouvé aux Saintes Maries a décidé de visiter les îles du Cap Vert. La bouée pirate trouvée à Minorque dans une grotte, a du s'envoler et se balade au large de la Martinique dans la mer des Caraïbes, logique pour une bouée 'pirates des Caraïbes'... on ne pouvait l'emmener dans le Pacifique.

Le mouillage est sympa, pas très joli du fait de la grosse digue, mais si elle n'était pas là, il y'aurait trop de houle, on ne pourrait pas ancrer ici. C'est aussi sur le quai devant que vient s'amarrer l'Aranui.

Surtout, la vue est fantastique, on admire les sommets de l'île depuis le pont du bateau.

Ils sont souvent dans les nuages, il doit pleuvoir en permanence là-haut.

Alors qu'au mouillage, on aura un ridicule grain en 4 jours.




 On a eu la chance une journée de les voir se détacher sur le ciel bleu.


 la baie de Hakahau

 une vaka

la plage à marée basse



Le village d'Hakahau. Des petites rues bordées d'arbres fruitiers toujours très fournis, et des fleurs colorées.




 l'arbre à barbe ?


L'église et le cimetière, avec les pics acérés de l'île en arrière plan, ressemblant à des dents de géants. 






On a eu la chance d'assister à une répétition de chanson et danse polynésiennes devant l'église, pour la messe du lendemain.

Musique avec youkoulélé et guitare, et chant envoutant, à l'ombre des frangipaniers...





Les tikis. Tous les piliers servant de pré-haut, pour toiture, portail, cloture... sont sculptés, on retrouve les symboles des Marquises et les fameux tikis.




Voici l'histore du tiki de Louna.

Depuis trois semaines, donc quasiment depuis notre arrivée à Nuku-Hiva, nous sommes à la recherche d'un pendentif en os (pas humain de préférence), sculpté en forme de tiki pour notre sirène. On en avait repéré un à l'artisanat à Taiohaé, mais il lui manquait un oeil. Depuis, quasiment tous les jours, croyant aux promesses des dames créatrices de bijoux et sculptures, nous repassions pour le petit tiki blanc, mais il ne fut jamais présent... on quitte Nuku-Hiva. A Ua-Pou, de nouveau, au centre du village, une coopérative et de l'artisanat. Et oh ! plusieurs pendentifs comme Louna aime. Plus qu'à choisir. Quelues minutes et l'affaire est dans le sac, ou plutôt autour du cou. Retour au voilier. Et le soir je me rend compte que le tiki 'a disparu', évidemment s'il s'agit d'un collier classique, on dira qu'il est perdu, mais là c'est un tiki... je ne me souviens pas l'avoir vu sur elle depuis notre retour à bord. Zut... voilà un bijou qui n'aura pas duré longtemps. Le lendemain, Guy et Louna partent en annexe, direction le quai et le chemin inverse emprunté la veille, le pendentif peut être au fond de l'eau, sur le quai, sur la plage, ou quelquepart dans le village. Etant donné le monde passé et les voitures la veille au soir, c'est sans espoir... Ils descendent à quai, et le tiki est juste là par terre, à 1 mètre du bord, pas cassé, pas abîmé, comme s'il attendait Louna, il s'était juste égaré, ou bien avait-il peur de monter sur le bateau ? ... Depuis il se porte bien. 



Petite balade vers la plage d'Anaho juste de l'autre côté de la colline, à l'Est. 

On admire la baie de Hakahau, et nos deux bateaux vus du col.



 Puis on descend vers Anaho.

La plage est sauvage, grande langue de sable puis des rochers.

Beaucoup de houle depuis deux jours, l'océan tape contre les murs de pierre et fait de jolis splash.



On est à marée basse, on en profite pour se baigner dans les vagues, un régal. Les enfants se font rouler, sans  danger et s'amusent bien.

A marée haute, c'est une autre histoire, j'y retourne seule mais pas longtemps, c'est devenu dangereux, le courant est plus fort et la vague m'attire vers le large. Et puis pendant le repas, on aura admiré une tortue, et un banc de requins (6 ou 7) dans les vagues. ils restent juste derrière les rouleaux et ne s'approchent pas de la plage, mais tout de même... Il y'a du monde dans l'eau par ici.







Coin pique-nique à l'ombre de la falaise. Car pas de cocotiers ici pour s'abriter.

On est sur une sorte de terrasse, on admire l'océan agité au loin, et l'énergie des vagues sur la côte, à l'abri.  

 Ça mouille un peu à marée haute.








Chouette journée, cette vallée n'est pas habitée, la plage est déserte, pas de visiteurs, pourtant c'est dimanche, mais on sera tout seuls pour en profiter. 

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la famille tortue (sur les vêtements) :



Le dernier jour nous allons à la coopérative du village d'Hakahau pour acheter quelques fruits et légumes. On trouve tout ce qu'il faut, il nous manque juste des citrons. Les dames nous disent d'aller sur le quai (donc à côté de là où on amarre l'annexe), leurs collègues sont entrain de faire le conditionnement pour l'Aranui qui repasse le lendemain et enmène les produits sur Tahiti. elles auront surement quelques citrons.

En effet, il reste des citrons, des bananes, des pamplemousses, des mangues, qui ne sont pas assez jolis ou trop mures pour être expédié du côté de Tahiti, ils terminent donc dans nos cabas. Ils nous en donnent des kilos, en nous disant 'pour le bateau, pour les enfants, oui c'est bien' comme si on partait pour des semaines de mer.

Toujours cette générosité gratuite. On discute quelques minutes en mangeant un délicieux pamplemousse qu'elles ont découpé pour nous, nous voyant nous dessécher au soleil... divin.



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mardi 9 septembre

en route pour un autre mouillage à 5 milles d'ici, sur la côte ouest de Ua-Pou, la baie d'Hakahetau.



Après une bonne heure de navigation, nous atteignons la baie de Hakahetau.


On est accueilli par des dauphins, et par des grains !



 Autre vue sur les pics de Ua-Pou : le panorama est toujours grandiose.


La baie est déserte, on mouille tout au nord, là où la houle est la plus faible, avec ancrage à l'arrière, tourné dos au vent, ce qui va s'avérer difficile car les grains amènent de fortes rafales.

Il nous faudra presque 1 heure et demi pour en terminer avec le mouillage ! Plus long que la durée de la navigation.  




A la recherche des galets fleuris. La longue plage de galets, inaccessible depuis la mer, à cause de la houle.



Un autre voilier, un deux-mats qui ressemble à un bateau de pirates s'est ancré en plein milieu le second jour. MOANA est tout au fond, à peine visible sur la photo.



L'eau est claire sous le bateau, on voit le sol malgré les 10m de profondeur. il y'a des falaises derrière nous, grottes et cavités. 

On part les explorer en annexe, mais il est dangereux de rentrer car la houle nous fait monter et avancer d'un coup. D'ailleurs la houle nous empêche de débarquer partout.



Entrée d'une grotte cachée derrière un canyon.

à marée haute :


 à marée basse:



 On aperçoit le voilier.



On voit des tortues et une raie manta. et une chèvre ! en fait un bébé chèvre dans l'eau, qui a du tomber de la falaise, le pauvre, et se noyer, elles sont nombreuses à crapahuter sur les rochers.

Coucher de soleil, le premier depuis notre arrivée aux Marquises, car partout jusque là il y'avait des montagnes nous masquant l'horizon ouest.



Le village de Hakahetau, comme les autres villages des Marquises est bizarrement fait, il n'y a pas de centre avec mairie, église école comme chez nous. Les maisons sont au bord d'une ou deux routes, qui s'étendent soit le long de la baie, soit en s'enfonçant dans la vallée, entre les montagnes.

Hakahetau était autrefois le village le plus important de Ua-Pou.

Il y'a peu de maisons, elles sont espacées et entourées de végétation et d'arbres débordant de fruits.


 Toujours ce fantastique panorama des pics de l'île en arrière plan.








 deux églises :


Balade vers les cascades. 

On emprunte le chemin indiqué sur les panneaux, on demande à une habitante en route, qui nous précise de prendre à gauche au prochain croisement. On marche environ 1 heure, alors que la cascade doit être au maximum à 30 minutes du village. On fait demi-tour, on prend l'autre chemin en se disant que la dame devait confondre la droite et la gauche, on longe la rivière, mais on ne trouva jamais les cascades !

Décidément aux Marquises, les cascades se méritent.





Par contre on a trouvé des tikis cachés dans la végétation. Pas facile à repérer. En plus, on les soupçonne de changer de position quand on ne les regarde pas :)

Celui-là semble avoir été surpris dans ses déplacements, vu son air penché...



 Celui-ci est énorme, mais pas facile à voir non plus, au milieu des autres rochers.


 vendredi 12 septembre

On décide de changer de mouillage, et aller dans la baie Vaiehu un peu plus au sud, qui devrait être mieux abritée, la houle étant de plus en plus forte. il y'aura également des grottes à visiter en annexe.

Guy part relever l'ancre arrière, il va batailler plusieurs dizaines de minutes, et est obligé de plonger pour décoincer l'ancre et la chaîne prises entre des rochers.

Le voilà qui se repose après plusieurs apnées à 10m de profondeur.

Derrière lui il y'a le 'canyon' et l'entrée de la grotte où l'on est allé le premier jour. Aujourd'hui, la houle s'y engouffre et on assiste à d'énormes gerbes lorsque l'eau percute la roche, pas question de s'y promener en annexe.



Nous quittons la baie de Hakahetau en milieu de matinée, les pics de Ua-Pou sont quasiment tous dégagés !



Une demi-heure plus tard, on arrive dans la baie Vaiehu, mais la houle est plus forte qu'à Hakatehau, l'anse est pourtant protégée par une pointe au sud. On ne peut pas mouiller ici, encore moins aller visiter les grottes où l'eau est aspirée et rejetée avec force. 

On essaye la baie suivante Hakaotu, au moins pour le repas du midi, mais non ça bouillone trop.

On sait que les baies encore plus au sud seront toutes impraticables étant donné leur angle d'ouverture. 

Le pain de sucre, haut de 140m, extrémité sud de la baie Hakaotu.



Un paille-en-queue mal en point. Il ne peut plus voler et commence à se faire attaquer par d'autres oiseaux. On essaye de le récupérer avec l'épuisette mais sans succès. On laissera donc faire la sélection naturelle.



Nous nous rendons à l'évidence, nous sommes en route pour Hiva-Oa, 60 milles au sud-est de Ua-Pou.

Sauf qu'on avait prévu d'entamer cette traversée que le lendemain après-midi car le vent va s'incliner légèrement au nord-est, ce qui nous aurait permis au mieux de faire du près serré tout le long, au pire de tirer des bords moins 'carrés'.

Au lieu de ça, nous allons naviguer le vent dans le nez. 






retour Marquises Nuku-Hiva




retour Grand Voyage



































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