Les Moana's

Les Moana's

dimanche 11 août 2013

Cadaquès (Méditerranée Espagne)


dimanche 11 août 



Sortie du port de Gruissan vers 14h

Bon vent, qui fait avancer MOANA entre 5 et 6 nœuds, extra !

Cap plein Sud, 180°, la descente en latitude commence.                               




On passe Port la Nouvelle, puis Port Leucate, puis Port Barcarès.

On envisage de dormir à St Cyprien ou à Canet en Roussillon.

Vers 17h, malheureusement le vent faiblit, et à ce rythme on prévoit une arrivée très tard dans la soirée, on n’a pas franchement envie d’effectuer des manœuvres dans le port de nuit.

En quelques minutes, la décision est prise (j’ai été très convaincante), pourquoi aller payer un port (entre 45 et 50€ la nuit) alors que la météo est bonne, simplement parce qu’il n’y a aucune anse où jeter l’ancre sur cette partie de la côte française ? Non non non ras le bol,  on continue vers le sud et l’Espagne, direction la baie de Cadaquès, avec évidemment une navigation de nuit.


Vue sur le Mont Canigou :  


Vers 19h, Eole souffle de nouveau, ouf…


Manoa fait des grimaces :                  

et Louna des acrobaties :


Coucher de soleil en mer, le bonheur…         



A défaut de poisson, pour l’instant on a rien attrapé à la pêche à la traine, alors on fait cuire des saucisses (pêchés dans le magasin) au barbecue.                               




22h Les enfants sont couchés, il fait nuit, on prend nos quarts. Je commence.

Je ne vois aucun voilier, ni bateau de pêche, ni gros bateau, impression d’être seule au monde.

La Lune et Vénus m'accompagnent une bonne demi-heure, puis ils vont se coucher aussi derrière les montagnes.

Le ciel est magnifique, plein d’étoiles, j’en profite quelques minutes pour m’allonger sur le pont avec les jumelles, puisque notre ami AUTO (le pilote auto) s’occupe de tenir le cap.

Je révise (ou plutôt j’apprends) un peu l’espagnol, le temps passe vite.

Tenir la barre est extraordinaire aussi, car MOANA avance bien, pas de gîte, vent de ¾ arrière, aucun bruit, à part celui de l’eau sur la coque et le vent dans les voiles, je me sens bien et libre.

Ca y’est j’y suis, le grand BONHEUR est là, c’est ça que j’attendais depuis le début, la nuit, les étoiles, le voilier et moi (et mon équipage endormi), je respire à plein poumons, j’en prends plein les yeux et les oreilles, je me régale, et j’ai envie de naviguer et naviguer encore.

La nuit en mer c’est magique, et finalement plus facile que la journée, puisque les schtroumpfs dorment, je peux donc me consacrer entièrement à la navigation sans être dérangée.

Je n’ai pas encore testé le sextant, ça va venir !


Lundi 12 août

Peu après minuit, passage au large de St Cyprien.

Le radar sonne régulièrement, alors qu’il n’y a rien alentours ??? je finis par l’éteindre, car ça me gâche ma belle nuit de navigation (trop de bruit parasite), chut faut pas le dire au capitaine. Mais ça lui permet de dormir d’une traite plutôt que d’être réveillé par les bips bips.

Je réduis également au max le volume de la VHF, les français et les espagnols sont trop bavards à mon goût, d’autant qu’à la VHF, il y’a toujours des Chhrhrrr Chhrrrt autour des mots, c’est désagréable. Notons au passage que la nouvelle antenne VHF achetée à Gruissan fonctionne impeccable, ouf.

1h La mer se creuse un peu, mais la navigation reste confortable.

2h : passage du Cap Béar

3h30 : passage du Cap Cerbère, on est en Espagne ! youpi.

La frontière est dessinée juste là, en pointillé sur la carte, j’ai pris soin de passer la ligne pointillée entre les traits, et non dessus évidemment J pour ne pas être secoués.

Adieu la France. On ne te reverra pas avant longtemps, sauf dans tes Départements et Territoires Outre-Mer.

Petit point pratique : le numéro français de notre téléphone portable ne fonctionne plus. On est injoignable (chouette..., chut)

MOANA continue de grignoter les miles.

A ce rythme là, on devrait arriver sur Cadaquès vers 7h du matin.

Du coup, je décide d’être raisonnable, Guy aura besoin de moi à l’arrivée, alors il faut que je dorme un peu avant, je le réveille et je vais me coucher un moment plus tard, vers 4h.

On aura eu toute la nuit une vitesse correcte, entre 3 et 4 nœuds, pointes à 5 nœuds, on mange les miles, les caps défilent, jusqu’à 4h30 du matin.

Evidemment, il suffit que je laisse la barre pour que le vent nous fasse défaut…. Ggggrrr

Et dire qu’en réveillant Guy, je me demandais si on ne prendrait pas un ris dans la GVoile.

5h30 : le claquement des voiles me réveille. Pas de vent, et de la houle, la bôme tape de babord à tribord, le gréement souffre et nos oreilles aussi.

On avance quand même à 1,5 nœuds. Soyons patients, attendons le jour et peut-être qu’après le prochain cap, ça soufflera de nouveau.

Guy qui avait remis le radar en route, me confirme que ça sonne pour ‘rien’, en fait le radar détecte bien quelquechose, mais à défaut de porte-conteneurs (ou autre danger pour MOANA) que l’on voit puisque l’on veille, il s’agit tout simplement de poissons en banc, visibles lorsqu’ils sautent hors de l’eau (le radar ne ‘voit’ pas sous la surface). Espérons que les baleines et autres mammifères marins nous détectent). Si si, on n’avait pas bu, promis, avec la grande torche, on a pu éclairer leurs yeux, plutôt marrant. Y’a du monde là-dessous…

6h50 : lever du soleil                           




Passage du Cap Creus, et la fin des Pyrénées en arrière plan :


On retrouve en effet le vent juste après et on ‘fonce’ de nouveau à 3 puis 4 puis 5 nœuds.

Guy hisse le pavillon espagnol (à babord) que Paul et Sue nous avaient donné cet hiver aux Saintes Maries de la Mer.                               



7h : Manoa qui d’habitude se lève vers 9h du matin, pointe son nez et est tout excité, c’est l’effet espagnol sans doute.


7h45 : arrivée sur Cadaquès dans la baie de Lligat (petit port de pêcheurs), après 47 miles de navigation, ne pas confondre avec la grande Bahia de Cadaquès qui se trouve juste derrière (au sud).



On attrape une bouée libre du premier coup et voilà, une belle navigation suivie d'une arrivée magique à un endroit mythique (Dali), qui en plus me rappelle des souvenirs (clin d’œil à Flo, Claire, Arnaud et Anne-Sophie, on était venus ici en 1992 par la route depuis St Cyprien).


Chacun sa bouée :



Il y’a plusieurs gardiens espagnols, très sympas, qui font le tour de la baie, qui récupèrent l’argent bien-entendu, le mouillage sur bouée n’est pas gratuit (30€ pour la nuit pour un voilier comme MOANA entre 10 et 13m). Ils aident les gens à s’amarrer (enfin ceux qui arrivent à des heures décentes pour un espagnol, soit pas avant 10h du matin) et font également la navette vers la plage et le village pour ceux qui n’ont pas d’annexe.

Info pour les yachtmen de tout type qui souhaiteraient y passer juste la journée (sans nuit) : 20€                              



8h30 : Louna se réveille, on déjeune tous ensemble, on profite de la vue.

On est dans une réserve, du coup il y’a plein de jolis poissons, mais ce n'est pas encore ce soir que l'on mangera une bébète à écailles.                               






Balade en annexe au village


Attention Louna, il y’a un gros poisson préhistorique derrière toi !                               

On aperçoit la maison de Salvador Dali, avec les célèbres gros œufs sur le toit :      



On ne visitera pas la maison et ses jardins, car 11€ par personne, même pas gratuit pour les petits, ça ne vaut pas le coup.

En réalité, le célèbre peintre n’est pas né ici, ce sont des maisons de pêcheurs qu’il a racheté pour en faire de petits bijoux.

Suite de la promenade en annexe, on explore les environs, jolis criques, palettes de couleurs, beaux bateaux typiques du coin









Une grotte… on avance doucement, peut-être le trésor des pirates est-il là…

mais non, il y’a un couple d’oiseaux, on s’arrête pour ne pas les faire fuir et pour éviter le guano dans les cheveux :    


Un banc de poissons minuscules de couleur bleu électrique :   



Après-midi tranquille et nuit calme sur notre bouée.


Mardi 13 août

On quitte port Lligat et Cadaquès après le repas, vers 13h30.

La mer est forte, le vent s’est levé, les bateaux sont serrés les uns aux autres, et tournent :                               

Le départ est un peu sportif, il faut lâcher la bouée au bon moment (celui où un couloir d’accès s’ouvre devant l’étrave) , attendre quelques secondes que le voilier recule pour ne pas se prendre la quille ou l'hélice dans le bout, puis filer ‘à fond’ au moteur, en évitant les autres bateaux au mouillage et tout ceux qui arrivent.    

Ajouter à cela une femme inutile, car temporairement handicapée depuis le réveil, mal de dos atroce et paralysant, y'a des jours où c'est pas facile pour le skipper !                          





Tout se passe bien, ouf, on sort de la baie.                               




 Petit point sur l’énergie.

L’éolienne fonctionne à merveille, elle se déclenche avec peu de vent (environ 7 noeuds), charge bien et est silencieuse.

Que tous ceux qui prétendent que l’éolienne ne sert à rien, se taisent. Le combiné panneau solaire / éolienne est extra, les panneaux solaires fonctionnent le jour, l’éolienne le jour et la nuit. J’avoue qu’en méditerrannée je pensais moi aussi qu’elle serait inutile, car il y’a peu de vent, ou trop, mais en fait ça marche bien, c’est surement du à ce modèle là, pour faire de la pub : SilentWind 400, que Guy a mis plus d’un an à choisir, il ne s’est pas trompé semble-t-il.





retour Gruissan


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