Les Moana's

Les Moana's

jeudi 5 décembre 2013

Canaries - Las Palmas de Gran Canaria




Séjour à Las Palmas de Grande Canarie 
du 5 au 21 décembre 


Mercredi 4 décembre

Départ du mouillage de la Playa Blanca (sud de Lanzarote) vers 10h, direction Grande Canarie.





Vent annoncé nul mais on a environ 10 nœuds, secteur Sud-est.

On avance à 6-7 nœuds pendant 2 heures, je ne lâche pas la barre de toute la durée de la traversée du détroit de la Bocayna entre Lanzarote et Fuerteventura.

C’est grisant, vent de travers, on gîte sur tribord mais on se fait plaisir, toute la toile dehors. Ca souffle jusqu’à 12-15 nœuds.

Vers midi, le vent se calme un peu ce qui nous permet de manger à plat, puis vers 13h, une fois à l’abri derrière Fuerteventura, le vent tombe, et en moins de 20 minutes c’est la pétole complète !

Zut alors, la météo disait donc vrai, ce n’était que l’accélération du au détroit, ailleurs il n’y a pas de zef. C’était trop beau pour continuer. On sera obligé de mettre le moteur pendant quasiment toute la traversée, la poisse. On avance pépère à 4 nœuds, afin de ne pas arriver à Grande Canarie de nuit.

On est déçu, mais voilà en ce moment aux Canaries le temps est instable, gros coups de vent nous donnant des cheveux blancs, ou pas de vent du tout.

Seule consolation : le soleil se couche avec de belles couleurs,...




...puis Vénus, et la Lune en fin croissant disparaissent derrière l’horizon ouest, nous laissant seuls avec une magnifique nuit noire et étoilée. Jupiter éclaire tel un phare. La polaire est à 28° au-dessus du niveau de la mer. L’étrave scintille dans le plancton fluorescent et les étoiles se reflètent dans l’eau. On profite du calme pour sortir la carte du ciel avec les enfants, et je la ‘lirai’ tout au long de la nuit. La constellation de la Grande Ourse se repère bien en fin de nuit, Orion est splendide, et tant d'autres, difficile de se repérer tellement les étoiles sont nombreuses.

La nuit est humide, le pont est tout mouillé, l'air est beaucoup moins sec qu'à Graciosa et Lanzarote.



Jeudi 5 décembre




Le jour se lève sur un spectacle peu féerique, malgré les centaines de lumières. Les étoiles et les algues fluorescentes ont fait place aux artifices de la ville.




On est proche de Las Palmas de Grande Canarie, des immeubles de béton sur terre, des immeubles flottants en mer, trafic intense de pétroliers, ferrys, porte-conteneurs.





On se dirige vers le mouillage juste à côté (au nord) du port de Las Palmas, devant la plage. On jette l’ancre, euh, et bien c’est super moche ici… qu’est-ce qu’on fait là ???





On prend un café et hop une petite sieste pendant que les enfants jouent, afin de combler le manque de sommeil dû à la nuit de navigation.

A notre réveil, le panorama est toujours aussi vilain, nous sommes pris en sandwich entre le port de commerce et les porte-conteneurs côté mer, et les immeubles de la ville et la voie rapide côté terre. 





C’est grand, bruyant, surpeuplé, sale, et merveilleusement affreux.

Ah il y’a tout de même quelques palmiers en bout de digue, mais faut les chercher...



On vous confirme qu’à Las Palmas, on a vu qu’il n’y avait RIEN à voir. La ville et le port sont à l’opposé de ce que nous recherchons comme vie avec notre voilier.

Heureusement nous allons retrouver les copains de Graciosa et Lanzarote, on se sentira moins seuls dans cet endroit inhumain.

Nous passerons seulement une nuit au mouillage, alors qu’on souhaitait rester à l’ancre jusqu’au dimanche, le vilain coup de vent ne devant être là que lundi.

Mais comme nous sommes prévoyants, et que l’on ne préfère pas être obligés de rester au mouillage ou partir en mer si le port ne peut nous accueillir, on prend les devants, et on va se renseigner.





Le port de Las Palmas 




C'est énorme. Du ponton A au ponton T, ça fait du monde...



Nous nous présentons en annexe, à la capitainerie dès le début d’après-midi du jeudi. Quelle bonne idée, car le bureau ferme à 14h, et ensuite ce vendredi est férié ici, puis c’est le week-end.

Et c’est parti pour une attente de plus d’une heure, les portes sont closes, mais comme on a eu la ‘chance’ d’entrer avant 14h, ils nous laissent patienter mais n’acceptent plus de nouveaux clients.

C’est enfin notre tour, la dame nous accueille, nous avons le sourire, on explique que l’on est au mouillage et que l’on souhaiterait venir s’abriter au port avant le coup de vent annoncé, demain, samedi ou dimanche, on n’est pas difficile. Elle nous répond qu’il n’y a pas de place… l’air devient glacial, nos sourires disparaissent et l’inquiétude monte.

On parlemente, on essaye d’en savoir plus, on a repéré quelques places disponibles,… rien à faire, pas de solution, elle nous demande de revenir lundi matin lorsque les bureaux seront complètement ouverts et le personnel au complet. Glurps… si lundi matin on nous dit que c’est complet aussi, il sera trop tard pour échapper à la tempête. On continue à argumenter, et finalement elle nous dit de repasser en fin de journée, car en fait la capitainerie rouvre à 17h. Ah bon d’accord.

On sort un peu dépités, vous imaginez l’équipage qui arrive directement depuis Gibraltar, du Portgal ou de Madère après plusieurs jours de navigation, salut, ah non ! pas de place, ok je file au Cap Vert ou aux Antilles direct, pas grave, je ne suis même pas fatigué … Vive Las Palmas qui est le lieu soit-disant incontournable pour la transatlantique. Heureusement que l’ARC (Atlantique Race for Cruisers) est déjà parti fin novembre, car sinon ils seraient obligés d’empiler les bateaux les uns sur les autres, ou sur les tankers...

Evidemment avec du beau temps, tous ces problèmes ne se posent pas.

On part en ville, mais à cette heure là tout est désert et fermé, on trouve tout de même un petit commerce, on fait quelques courses, si jamais on doit partir pour le Cap Vert dès demain, on aura des produits frais. Mais on a la boule dans le ventre, car on risque vu la météo de se prendre beaucoup de vent, et dans le nez, plus que ce qu’on a eu pour venir aux Canaries, alors bof on n’est pas rassurés du tout. Il n’y a pas d’autre port à proximité. A 17h, on est de nouveau devant la porte, et c’est reparti pour plusieurs dizaines de minutes d’attente. On entend toujours la même rengaine, pas de place, ou alors quelques personnes ont réservé à l’avance, ou alors des gens qui sont là pour l’hiver et qui viennent payer le mois suivant.

Notre tour arrive, toujours pas de place disponible, ça aurait été le coup de bol qu’un bateau parte pendant ce court laps de temps. On parlemente toujours, pas de solution, mais elle enregistre le bateau dans l’ordinateur. Ca c’est bon signe tout de même, même si on ne connaît pas la longueur de la liste d’attente.

Quelques minutes plus tard elle se fait engueuler très fort par son collègue qui place les gens dans le port, et on comprend vaguement qu’elle n’aurait pas du nous enregistrer, ni nous ni un autre voilier, puisqu’il n’y a pas de place, et qu’il ne peut pas les inventer. Oups…

On sort, il fait presque nuit, direction l’annexe pour retourner au mouillage. Louna se casse la figure sur le ponton, se met à pleurer fort, et le monsieur du port pas commode qui était 3mètres devant nous se retourne et nous dit ‘MOANA ? euh ok venez demain matin au ponton d’accueil avec le voilier, on verra ce qu’on peut faire’, un truc comme ça en espagnol et toujours en ronchonnant, et en se grattant la tête. On a compris l’essentiel. Merci m’sieur et merci Louna… quand on vous dit qu’on fait pleurer les enfants pour obtenir quelque chose.

Quelle journée… on rentre se coucher épuisés.

Mais rien n’est acquis, et ce n’est pas fini.

Le vendredi matin, petit-déjeuner, installation des pare-battages et démarrage du moteur, direction le port, mais le ponton d’accueil est plein, on fait des ronds dans l’eau, on attend le marinero d’hier, il arrive et nous dit de patienter, du coup on s’amarre le long du ponton en face de l’entrée, créneau entre deux voiliers.

Direction la capitainerie à nouveau en annexe, pour compléter l’enregistrement et avoir les cartes d’accès qui ouvrent les portes en bout de ponton, et les douches. Après la petite heure d’attente habituelle, ouf youpi on peut enfin se laver. Mais l’eau est froide… comme à Naos et comme à Graciosa, pffff déception, Louna pleure de froid mais on est tous les quatre propres, c’est déjà ça, la dernière douche date du samedi précédent.

Au final, on passera l’après-midi et la nuit là, après s’être reculé, car le voilier derrière nous est parti, ils lui ont trouvé une place dans le port, donc il y’en a encore ! Un voilier en alu doit partir, on prendra sa place. Sauf que ce voilier n’est pas parti ni le lendemain, ni 5 jours plus tard.

Samedi matin, je fais un peu l’école à Manoa, Guy est parti avec Louna prendre du pain et constater que les ship sont fermés. Pendant ce temps, le marinero, toujours le même accoste avec son zodiac et me dit qu’on ne peut pas rester là, qu’il faut partir ??? euh, je ne me démonte pas, et je lui dit ‘ok on peut se placer où ?’ car pas question de retourner au mouillage maintenant ni prendre la mer. Il me dit qu’il revient. Bon, j’attends et il n’est évidemment plus possible de continuer l’école, on est dérangés tout le temps, il y’a de l’animation et de l’agitation partout, un couple de retraités anglais râlent car ils ont réservés et il n’y a pas de place pour eux non plus, je ne sais pas trop s’ils nous font partir à cause d’eux, en tout cas l’inquiétude monte et quand Guy revient je lui annonce la bonne nouvelle.

De nouveau la grande question : qu’allons nous faire s’ils nous fichent dehors ? On fait les cent pas (façon de parler), un café, on tourne en rond, on observe, … on attend.

Finalement, on pourra aller en fin de matinée sur le même ponton mais à une vraie place, et non au bout. Et c’est parti pour environ une heure de manœuvre, il est inimaginable et inexplicable que ça prenne autant de temps, mais c’est bien le cas. Il faut faire attention à l’annexe, aux bouts dans l’hélice, larguer les amarres dans l’ordre, sortir sans rien toucher, tourner, puis se faufiler en direction de la place en marche arrière, attraper deux pendilles, bon sang c’est pire qu’en méditerranée, une de chaque côté, un régal ! Puis tendre les pendilles, amarrer le voilier correctement à l’arrière, installer la passerelle, … une heure plus tard je suis vidée de toute énergie, car les manœuvres et les rebondissements sont fatigants, mais ça y’est cette fois-ci on est tranquille, il est 13h passées, on est affamés.

Voilà comment on loupe 3 matinées d’école d’affilé ! J’adore les ports… vraiment.

Cette escale (trop longue) au port de Las Palmas est pour l’instant la plus désagréable que l’on ait faite, car les environs ne sont vraiment pas chouettes, difficile d'occuper les enfants. Louna a failli se faire écraser sur le parking du port, on a failli perdre 3 de nos enfants, lorsque l’on se baladait avec les copains du Boomerang (euh en ont 4) un soir tard, crise de panique et ras le bol, sans parler des chiens qui sautent au cou de ma fille, gggrrrr. Et en plus il y’a un tas de cafards qui se baladent sur les quais le soir, alors on ne voit pas pourquoi ils ne profiteraient pas de nos belles amarres ou de nos sacs de courses pour monter à bord…

Seul point ‘positif’, la nuit ne nous coûte que 9 euros, agréable surprise, et le wifi est disponible partout dans le port (avec antenne).




on aperçoit à peine la proue de MOANA cachée par un gros voilier anglais

Les enfants font la lessive des doudous, avec Adèle, une copine d'un bateau voisin, déjà rencontrée à Graciosa.


 Louna déguisée avec les vêtements d'Adèle :

Remplissage des 19 bouteilles d'eau, la veille du départ. 


Les plaisanciers

Le port est plein, car les bateaux attendent l’établissement des vents favorables pour la transat. Viennent s’ajouter ceux qui ont des pépins mécaniques (quels pépins ?), ceux qui attendent des colis postaux, ceux qui viennent s’abriter ici avant la dépression, et ceux qui accueillent de la famille pour noël… donc beaucoup de monde !

Le port est immense, et il n’est pas facile de voir les copains, chaque ponton a sa propre carte d’accès. Du coup on se parle et on se donne rendez-vous à la VHF, l’ambiance est sympa.

Autre particularité ici, il y’a énormément de bateau-stoppeurs, des jeunes avec sac-à-dos, seuls ou en couple, avec ou sans expérience maritime, de toute nationalité, qui cherchent un bateau pour les conduire aux Antilles ou au Brésil. Ils affichent leurs petites annonces et surtout se baladent sur les pontons quand la porte est ouverte et viennent demander si un équipage est ok pour les embarquer. Desfois ça colle, car plusieurs familles ou skipper solitaire cherchent un équipier supplémentaire pour la transat, mais il y’a plus de demandes d’embarquement que d’offres. C’est par hasard que l’on a rencontré un baroudeur français, sympathique, informaticien lorsqu’il ne voyage pas, la tête sur les épaules, et il semblerait sauf contre-ordre qu’il embarque en janvier avec des amis à nous pour le Cap Vert puis l’Amérique du Sud.

Il y’a beaucoup de shiplanders le long du port, mais ils sont fermés les jours fériés, le samedi et dimanche. Pourtant les plaisanciers sont nombreux, on est au début de la période de transatlantique, mais les magasins d’accastillage n’ouvrent pas le samedi, chercher l’erreur…


Le radar

On est là à cause de notre radar défectueux, depuis le jeudi.

Il nous faudra du fait de la fermeture attendre le lundi matin pour voir si un radar neuf est disponible.

Et oui en effet, après avoir parcouru plusieurs magasins, dont un où il faut prendre son ticket comme au rayon charcuterie des grands supermarchés (Guy se régale), ils ont le modèle que l'on souhaite. C'est un GARMIN GMR 18 qui se couple avec le GPS traceur (l'ancien était un FURUNO, pour les détails, demandez au capitaine). Total 970€ avec le câble. Mais sans le support qui lui vaut 200€ et est vendu séparément, évidemment Guy bricolera de façon à adapter l’ancien, faut pas pousser quand même. On le commande, on fait un virement et on le récupère le lendemain après-midi.

Voilà, on trouve de tout à Las Palmas. Sauf la douchette de pont, sauf la poulie pour le davier sur laquelle passe la chaîne, sauf, sauf… quelques bricoles, et sauf les cartes pour le GPS traceur, bizarre car ils vendent des GPS traceur. Notamment celle qui nous intéresse, zone mer des Antilles, bein c’est vrai que seulement 95% des voiliers ici vont aux Antilles, alors ?? alors on doit être les seuls à posséder un GPS traceur, ou les seuls à ne pas avoir acheté toutes les cartes en avance.

Enfin bon, je suis négative, oui il y’a tout de même beaucoup de matériel en stock à Las Palmas, et de fortes chances pour que vous, amis navigateurs, trouviez ce qu’il vous manque.

Youpiiii MOANA s’est donc à nouveau transformé en boîte à outils géante. A bord d’un voilier, on navigue un peu, et on bricole souvent, dure réalité. La 'Desperate Housewife' devient 'Desperate Boatwife' sinon, c'est comme à la maison...



La ville

La ville qui est à côté du port n’est pas du tout touristique, mais ni calme ni authentique pour autant.

Le long du port il y’a une grande rue avec quelques bars restaurants et les fameux shiplanders, parking et voitures, un peu de circulation qui fait qu’on est obligés de tenir les enfants.




Ensuite un souterrain, ou bien des escaliers pour se retrouver sur une énorme 4 voies rapides que l’on ne peut traverser qu’environ tous les 500m, ne pas louper le feu ou la passerelle, il y’a des travaux pour ne pas arranger les choses, et ne pas avoir peur de faire des kms à pied. Ca on n’a pas peur. Ce qui nous gêne plus c’est de le faire avec les enfants, en évitant les vélos qui roulent à fond sur les trottoirs, le tout dans un bain de foule, de bruit de voitures, un brouhaha infernal qui fait mal aux oreilles et qui est assez stressant, sans oublier les crottes de chiens et la saleté, bref le bonheur de la grande ville.

J’ai arpenté les rues pendant 2 heures un matin, seule heureusement, à la recherche de timbres, pour coller sur mes dernières cartes postales écrites à Lanzarote. Je suis revenue bredouille, les rues étaient remplies de magasins de luxe, de vêtements, de chaussures, ainsi que pharmacie, perruquiers, bars… on se serait cru à Lyon ou à Paris et pas du tout en bord de mer, pas un bureau de tabac et pas un magasin de souvenirs avec cartes postales et bricoles touristiques. Bon sang, mais où vont les touristes qui descendent des bateaux de croisière ? Je reviens de ma quête quelque peu énervée. Pas trouvée la Poste (Correos) non plus bien-entendu.

Je vous avais bien dit que je ne voulais pas venir ici, c’est la faute de ce satané radar.

Notre voisin de ponton me dépannera de quelques timbres, merci beaucoup ! ouf…  Quant aux boîtes aux lettres, pas de problèmes, il y’en a beaucoup.





Mini-tempête à Las Palmas

Vent fort comme annoncé les mardi 10 et mercredi 11 décembre, secteur sud-est, ce qui fait que la houle entre dans le port, et sur le ponton du bout face à l’entrée, nous sommes aux premières loges.

Le mardi matin, les plongeurs du port vérifient toutes les pendilles de notre ponton, euh c'est pas trop rassurant, et ils demandent à un voilier de bouger, ils ont peur que ses pendilles ne tiennent pas.



Ils évacuent tous les bateaux en bout de ponton, pour les stocker au quai de la pompe à essence, à couple puis à triple.

Guy qui largue les amarres du dernier voilier à partir :

le bout du ponton vidé :

la houle et les vagues à l'entrée du port :


 qui viennent se briser sur la digue séparant le port du mouillage :



Pendant ces deux journées, on descendra peu à terre, d'ailleurs au bout de plusieurs heures de houles entrant dans le port, le mouvement est tel que les enfants ne peuvent plus descendre, ni se balader sur le ponton qui a une ondulation de serpent de mer. Pas question de laisser le voilier sans surveillance.

Les amarres souffrent, les pare-battages couinent et le vent crie.

Voir ICI la vidéo N°3

Le mardi il y'eut pas mal de soleil, mais le mercredi ce fut la pluie toute la journée. Encore une pluie de sable orange.

On apprendra plus tard que les écoles étaient fermées car ils attendaient des pluies diluviennes, ce ne fut pas le cas sur Grande Canarie, et le vent fut moins fort que prévu.

A Tenerife il y'a eu beaucoup d'inondation, à Fuerteventura au port de Gran Tarajal où l'on pensait s'abriter les catways ont été arrachés, à Graciosa les catways ont soufferts et ils ont enregistré 60 noeuds de vent, et à Madère il y'a eu de sérieux dégats sur batîments et bateaux.

Finalement on l’aime le port de Las Palmas, on a rien cassé, ouf, et on a été bien inspirés de ne pas aller à Fuerteventura.



Au mouillage, les voiliers courageux restés à l'ancre, ont été bien secoués, les palmiers du bout de digue sont décoiffés :




 on voit pas la houle qui entre dans la baie, le tangage est important






Et le pire... au moment où Guy me crie entre deux coups de vent qui emportent ses mots (et Louna avec) que leur ancre ont l'air de tenir, un voilier est emmené vers la plage, personne à bord : il est quasiment échoué sur le sable lorsque je me décide à prendre une photo, le ventre noué.



Il est passé par miracle au milieu des autres, sans les toucher 


et est venu se poser, sans trop de dégâts sur le sable, entre les rochers que l'on voit à marée basse, et la digue.





Un peu plus tard dans la journée, des remorqueurs sont venus le tirer, il est au port à flot, donc sans voie d'eau, on n'en sait pas plus. 

  

La plage d’Alcaravaneras

Il s’agit de la petite plage du mouillage où l'on a passé une seule nuit et où le voilier a fait naufrage, à côté du port, dans la rade.











les palmiers de la plage







La plage de Las Canteras

Elle est située à l’ouest de la ville sans âme. Sur les documents touristiques, il est noté ‘one of the best urban beaches in the world’. Pas besoin de vous traduire ’urban’, ce n’est donc pas là qu’on trouvera une plage paradisiaque, déserte et calme, on l’aura compris. Apparemment les voyageurs venant en avion ou en gros bateau de croisière ont l’air se s’en contenter, tant mieux, il en faut pour tous les goûts.

C’est tout de même assez joli, il y’a une barrière de rochers, qui à marée basse crée un 'lagon', protégé des vagues.

A marée haute toutefois, la plage n’existe plus, dommage… et c'est le royaume des grosses vagues.

L’essentiel est que les enfants aient pu jouer une matinée ensoleillée (rare) là-bas.









 un touriste courageux, dans l'eau :


 et finalement Manoa se laisse tenter, bravo ! moi je suis en pull sur la plage...


 le sable est un joli mélange de noir et de doré :



atmosphère argentée : coucher de soleil ? ou lever de lune ?
(il s'agit du coucher de soleil) 


 des bulles géantes :





Sculptures de sable et village de Noël :

sur la plage de Las Canteras



Louna et Camille devant le père noël :













Le parc, jeux et cascades

A à peine 10 minutes à pied du port, il y'a un grand parc derrière un hôtel, de la verdure, des cascades, un étang et des jeux pour enfants.

entrée du parc :




du rouge et du vert, les arbres ressemblent à des flamboyants





Joli endroit, où l'on est isolé du bruit de la ville et du port, et où les enfants peuvent gambader sans danger, ouf.







Des poissons rouges, géants ! on a du mal à les imaginer dans un bocal ceux-là. Celui au milieu ressemble plutôt à un cochon...



 Ce jour là, Manoa et Louna ont eu les jeux pour eux tout seuls, forcément il pleuvinait...




L’île de Grande Canarie

L’île semble offrir de belles choses, panoramas, randonnées dans la montagne, et verdure.

Le plus haut sommet culmine à presque 2000m.

Donc si vous venez par ici, tentez de ne pas faire comme nous, allez vous promener à l’intérieur de l’île, en bus ou en voiture, puis à pied.

Mais voilà, nous on n’aura pas eu le temps de découvrir tous ces trésors, malgré les 17 jours passés ici, les seuls moments où l’on aurait pu se balader, c’était pendant la tempête car il était impossible pour Guy de bricoler, ni monter au mât pour le radar, mais il fallait détendre les pendilles à marée haute, les retendre à marée basse, et pas question de laisser le voilier sans surveillance.

Ensuite l’installation du radar aura pris plus d'une semaine… raccorder les câbles avec le GPS traceur dans le cockpit, puis passer les câbles jusqu’au carré, puis au pied du mât et faire ressortir le tout et le glisser dans le mât, pour l'ancien radar il y'avait un seul câble, le nouveau en a deux... Les câbles vendus avec le radar ne sont pas assez longs, évidemment ça aurait été trop facile, du coup le nouveau sera installé sur la première barre de flèche, et non la seconde. L’ancien support en alu est en mauvais état, Guy le gratte, je le peints, et il rallonge le support existant car le nouveau radar n’a pas la même forme que le précédent. Test et ouf ça fonctionne !!! champagne.

Enfin, vidange du moteur, auquel on souhaite un bon anniversaire, il a eu 4000 heures.

Guy n’aura quasiment pas mis le nez dehors.

Moi, entre l’école, les petites courses, emmener les enfants aux jeux ou à la plage pour qu’ils se dégourdissent, attendre à la capitainerie, prendre des douches froides, les aider à écrire leur lettre au père noël, j’aurai été bien occupée, mais rien de très motivant.

Visiter l’île, ma foi, la verdure on l’a trouvera aux Antilles et elle ne nous quittera plus.

Et puis durant notre séjour ici, le temps ne fut pas très chouette, souvent des nuages, et quelquefois de la pluie.

Découvrir des grosses îles comme ça signifie forcément laisser le voilier en sécurité au port, donc des frais supplémentaires, alors vous pensez bien que dès que le radar a été ok et les autres réparations aussi, on a vite filé !

Des îles, il y’en a plein sur notre route, et celle là est accessible facilement (pas loin et pas cher) en avion, et c’est d'ailleurs bien le problème, trop de monde pour nous.

D’autre part, et c’est très personnel, on préfère être sur le voilier au mouillage et profiter de ce que nous apportent les rivages, la mer, les baies et les plages, la faune marine, parce qu’on aime ça. Sinon on serait parti en camping-car !

On a envie de vivre sur l’eau, loin de l’agitation du monde, et non pas d’aller de port en port et se balader comme n’importe quel touriste descendu à l’hôtel. Le but c’est de pointer l’étrave vers des endroits non accessibles ou difficilement par la route, histoire d’être tranquille, on est un peu sauvage, les gens qui nous connaissent le savent bien.

Oui tranquilles et seuls (ou seuls avec quelques copains choisis). Ne vous étonnez pas, c’est une maladie répandue chez les TDM (tourdumondistes). On a tendance à croire que les plus beaux endroits de la planète nous sont réservés…





Bilan sur les îles des Canaries :

Déception ? oui un peu. Les îles Canaries sont magnifiques, et on en a même pas vu le tiers, mais elles ne sont pas adaptées à la vie de vagabonds des mers comme on l'entend, tout simplement parce qu'il y'a très peu de mouillages sûrs. Si en plus comme pour nous, la météo se fâche (n'oubliez pas on est dans un climat subtropical et non tropical, et c'est ce 'sub' qui fait toute la différence), alors il faut prévoir un sérieux budget 'marina'. Pour des gens qui fuyont l'agitation des ports, nous aurons fait 31 nuits au ponton, et seulement une douzaine de nuits à l'ancre durant nôtre séjour aux Canaries, glurps.

A nos amis voileux qui ne sont pas encore là, prenez bien cette donnée en compte, et ne rêvez pas, les Canaries n'ont rien du rêve. Pour autant elles sont incontournables, car elles sont sur la route du soleil.

Elles n'en restent pas moins de superbes îles toutes différentes, arides à l'est de l'archipel, et plutôt vertes et montagneuses à l'ouest.

Aaahhhh, si on avait su... c'est souvent comme ça en voilier, si on avait su, on aurait fait comme ci ou comme ça.

Le guide 'les îles de l'Atlantique' que nous possédons tous n'est pas assez explicite face à ce problème de mouillages inexistants ou peu fiables, voir pas de mouillage du tout avec un vent du sud.

A Lanzarote, il y'a actuellement deux marinas hors de prix et une troisième (où on était) est en agrandissement, une fois finie elle sera au même tarif que ses soeurs. Il reste plein de ports en projet mais rien n'est fait, des petits ports où l'entrée est délicate voire impossible par vent fort, et les ports de pêches où les plaisanciers ne sont pas les bienvenus et de toute façon il n y'a pas d'infrastructure pour nous.

Lanzarote et Fuerteventura sont des îles très ventées, tout au long de l'année, le paradis des surfers et des planchistes, ah... dommage pour nous.

Graciosa restera note meilleure souvenir, car c'est une île à taille humaine, où l'on peut se balader à pied d'un bout à l'autre, mais par fort vent du sud, on l'a vu le mouillage est intenable et le port trop exposé.

A Grande Canarie, peu de ports, le seul de la côte Est c'est Las Palmas, et au moins il est bon marché, mais c'est moche, ah on ne peut pas tout avoir. Très peu de mouillage également, deux ou trois au sud et sud-ouest, c'est tout. Pas question de faire du cabotage ici non plus.



Les Canaries sont synonymes de rencontres, c'est la première escale où l'on trouve autant de voyageurs, en début de périple. Il y'a ceux qui entament leur second tour de l'atlantique ou plus, ceux qui conseillent, ceux qui comme nous ont pas ou peu d'expérience. C'est intéressant, enrichissant, on apprend plein de choses, on échange des idées, des outils. Et c'est rassurant, car comme nous, ils ont dépassé leur budget prévisionnel, ils sont déçus par le quotidien à bord, et ils sont en retard sur leur planning, tout est normal sur le MOANA donc !



Il semble finalement que l'hiver (celui de chez nous de l'hémisphère nord) nous ait rattrapé, mais pas là où on l'attendait. Les Canaries en novembre et décembre sont fraîches, air frais et eau fraîche. En pleine journée, au soleil et à l'abri du vent, on se croit en été, mais sinon il faut au minimum une veste.

Les copains bretons ou belges se marrent lorsqu'on leur dit qu'on a froid, les corses et les gens du sud de la France beaucoup moins, étrange... Les locaux sont en ce moment avec des bottes, des collants et des doudounes, c'est l'hiver quoi ! 

Evidemment les français actuellement sous la neige et le givre doivent sourire, mais n'oubliez pas que sur le voilier, on a pas de porte étanche, pas de chauffage, pas d'eau chaude, et en navigation, on est dehors. Les enfants sont cracras, pas de baignade (depuis les Baléares) et peu de douches, alors OUI vivement les tropiques et les moustiques et NON on n'a pas signé pour en baver... 






retour île Lanzarote











retour Grand Voyage



















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