Les Moana's

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mardi 8 avril 2014

Grenadines : Canouan et la passe impossible



mardi 8 avril

navigation vers Canouan, environ 15 milles plus au sud. 



On pêche un barracuda à la traine



 zut encore ce poisson susceptible d'avoir la ciguatera.

Alors, la mort dans l'âme, on le rejette à l'eau.


En début d'après-midi, on se dirige vers la grande baie de Charleston.

Mais au passage, je repère une petite plage cachée au milieu de rochers, du coup on s'y arrête.




Il s'agit de Cato bay. sable blanc, eau turquoise, rochers, et l'endroit est désert. 



même bizarrerie qu'à Petit Nevis, on est derrière une colline, qui nous protège des grosses rafales et qui fait tourner le vent d'Est dans toutes les directions, et notamment on se retrouve le nez pointé vers l'Ouest.



 Je parts à la nage avec les enfants pour rejoindre la petite plage.







 cactus :


 Petit tour sous l'eau 




  un dollar des sables

Pendant ce temps, Guy a pêché deux petits poissons à la ligne, que l'on mangera le soir même.


Le vent est soutenu, et on craint de se rapprocher des rochers. Alors, pour passer une nuit tranquille (enfin c'est ce qu'on croit) on se dirige vers Charleston bay, la baie principale de la côte ouest de Canouan.

Mouillage à droite du rocher White Rock.

La baie est immense mais il y a très peu de voiliers à l'ancre. C'est un grand 'lagon', haut-fond et chenal d'entrée à respecter.





Le village de Charleston est très pauvre. Aucun magasin de souvenir pour touriste ici.

La seule emprunte touristique se trouve en bord de mer :



Un hôtel très luxueux, et probablement trop cher car il y'a seulement un couple. A moins qu'il s'agisse des propriétaires. C'est incompréhensible.

Le lieu est magnifique, Canouan est réputé pour la plongée, il y a même un petit aéroport, mais la côte est déserte.






On se promène donc sur une plage magnifique, seuls.  





bonne nuit...




Au coucher du soleil, un voilier se met à l'ancre juste devant nous, par conséquent c'est inévitable, il est sur notre chaîne... 

Ah non ça ne va pas recommencer comme à Bequia. Ce n'est pourtant pas la place qui manque, la baie est immense. On ne comprend pas. Trop tard de toute façon.

Les rafales sont très fortes et le vent s'engouffre entre les deux collines, et couchent le voilier. Ca tire fort sur la chaine.

On aurait du rester à Cato Bay.

Vers 22 heures, le voilier devant nous commence un manège qui durera près de 2 heures. 

Il a eu peur des rafales sans doute, et s'est décidé à changer de coin, mais en pleine nuit ce n'est pas malin. 

Evidemment, il ne parvient pas à relever son ancre, qui doit être prise dans la nôtre.... youpiiii.

On surveille ses essais infructueux, à gauche, à droite, il recule, met le moteur à fond, et donne l'impression de draguer les fonds devant nous avec son ancre, résultat prévisible, il nous fait reculer, d'environ 20 mètres, du coup la côte se rapproche et surtout les bouées qui limitent la zone de mouillage.

On est pas rassurés, fatigués et on en a ras le bol.

Il finit par parvenir à remonter son ancre, et s'en aller loin, très loin de l'autre côté de la baie, et heureusement nous ne dérapons plus, notre ancre a du s'enfoncer à nouveau. Car en pleine nuit, avec un vent pareil, on avait guère envie de manoeuvrer. 

Mouillage pas vraiment paisible... la nuit fut courte, et le sommeil que d'un oeil.



mercredi 9 avril

Nous décidons d'aller sur la côte au vent de Canouan.

Il y'a un immense lagon, appelé The Pool (la piscine), en raison de la clareté de l'eau et la beauté des lieux.

La côte sous le vent (abritée) de Canouan est déjà guère fréquentée, alors on sera surement tout seuls pour profiter des fonds marins de la côte au vent. 

On contourne l'île par le sud.

La mer est agitée, les vagues fortes nous arrivent de face, le voilier est bien secoué.




 Zut, j'ai oublié d'enlever le linge, qui sera donc salé.




Le ciel est couvert, ce n'est pas très engageant, mais il semble que ça se découvre, pour repérer les patates de corail, le soleil est indispensable.




Voici le récif, barrière du nord au sud le long de la côte Est de Canouan, qui protège l'île des vagues de l'Atlantique.




Il y'a une passe d'Est en Ouest.

Mais nous, nous arrivons par le sud et allons donc longer la barrière pendant une bonne distance, subir les vagues de la passe Est avant d'emprunter la passe sud.



L'eau est transparente. Je suis à l'avant du voilier, VHF portable en main et yeux grands ouverts.

On longe le récif, et sous nous défilent des patates de corail si belles et si nettes que j'ai l'impression de n'avoir qu'à tendre le bras pour les toucher. Il y'a même beaucoup de corail rouge.

Je demande à Guy quelle est la profondeur toutes les 20 secondes, mais pas de problème c'est toujours entre 4 et 6 mètres. A l'oeil il me semble qu'il y a à peine 1m50.

Pas de photos, j'ai du mal à me tenir à l'étai du génois, les vagues sont fortes et la proue joue les montagnes russes.

On est très concentrés, le stress monte au fure et à mesure.

On contourne les grosses taches sombres (corail), pour rester dans le bleu (eau suffisamment profonde).

Mais il y'a de moins en moins de bleu, et la passe (large de 150 mètres dans les livres) n'est toujours pas visible. La mer est ridée et on voit même des rochers non loin de la côte, où les vagues viennent se briser, ils sont notés sur les cartes, mais les voir en direct c'est autrement plus inquiétant.

Au moment où je me dis que je ne vois plus trop où l'on va avancer, Guy me dit dans la VHF 'on fait demi-tour'.

Les vieux couples c'est comme ça, on ressent les mêmes choses au même moment.

Bonne idée ! On laisse tomber. Je suis déçue mais très soulagée.

Et on aura sans doute bien fait, la mer était trop agitée aujourd'hui, la passe est profonde de moins de 2m50, avec des grosses vagues et une erreur, on risquait de toucher.

Il me dit après coup qu'à un moment le sondeur a indiqué 1m70, glurps...

Dommage pour la superbe Piscine naturelle, on se voyait déjà aller de patates de corail en patates de corail avec l'annexe, puis plonger et se régaler, seuls au monde...

Bon, c'est comme ça, la côte au vent de Canouan n'aura pas voulu de nous. Ca aurait pu être un bon exercice pour l'entrée dans les lagons de Polynésie, mais c'est raté. 

On croise un catamaran qui nous suivait depuis un moment, on lui fait signe qu'on a pris peur, il continue, pourquoi pas, ils ont un tirant d'eau plus faible que nous, mais au bout de 5 minutes ils ont rebroussé chemin aussi.

Du coup, on jette l'ancre dans la baie de Friendship au sud (il est 14h), mouillage très rouleur, mais vu l'état de la mer, c'est toujours mieux ici qu'en navigation pour préparer le repas et manger un bout.



Puis on met le cap sur Mayreau, à 5 milles. 






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