Les Moana's

Les Moana's

lundi 9 juin 2014

Canal de Panama


Lundi 9 juin



Partis de Portobello le matin, nous sommes en vue de Colon et de la porte d’entrée du chenal en début d’après-midi.



La porte d’entrée du chenal : il s’agit d’une ouverture  entre deux grosses digues, appelées les breakwaters, qui cassent les vagues. Les gros bateaux sont au mouillage devant ses digues, ou derrière, en attente de passage du canal.




Nous devons passer cette porte et traverser le chenal pour atteindre la Marina de Shelter Bay située à l’ouest. Il suffit d'appeler la station ‘Cristobal Signal Station’ qui est une sorte de tour de contrôle pour le traffic du canal, VHF 12, les prévenir de notre passage / leur demander l’autorisation de traverser. Pas de problème tout se passe bien. On se faufile entre les monstres d’aciers.


digue (vert) à bâbord

digue (rouge) à tribord


 NB : il y’a quelques années, il existait une marina devant la ville de Colon, mais elle a disparue. On n’a donc pas le choix (étant donné les réparations du bateau et la préparation du passage), direction la Marina à 40 $US la nuit, somme à laquelle il faut ajouter l’électricité consommée. L’eau est gratuite, tant mieux, et heureusement, explications plus tard.

On entre dans la marina, ils nous indiquent une place tout au fond, au moment de s’engager vers le quai, un voilier sort et nous arrive dessus. Il fait marche arrière, le temps que l’on puisse faire notre maneouvre, ce n’est pas grand, et le sondeur indique 1m60…

surprise ! il s’agit du voilier des australiens croisés aux San Blas, à Coco Bandero Cays, bein ça c’est trop fort, ils partent pour passer le canal. On se souhaite bonne route et rdv aux îles Marquises.

Nous voilà amarrés solidement à un ponton catway, la dernière fois que l’on a sorti les pare-battages, c’était à Las Palmas de Grande Canarie, on a fait du chemin depuis…



Et c’est parti pour le marathon...

Lessives 

à 2$ la machine, ça vaut le coup, on va pouvoir laver pour de vrai les draps, les oreillers… (la dernière fois c’était à Almerimar avant Gibraltar !)




Mais au bout de la seconde lessive, on va déchanter, car il y’a un problème d’arrivée d’eau, la doudou qui s’occupe de la laundry rince avec un tuyau tiré d’un autre batîment, c’est plus long mais ça fonctionne. Et pour la troisième (dernier matin avant départ), je m’en vais au pas de course (sous la pluie) avec mon gros sac cabas, le linge sâle est donc mouillé quand j’arrive devant les machines, et là cette fois-ci plus d’eau du tout, fini la lessive… pas de bol. Je retourne donc au bateau avec une mine dépitée et du linge sâle tout humide, que je vais laver à la main, sauf qu’il n’y a pas d’eau au ponton non plus…

L’eau : le comble c’est qu’on part de la marina sans eau douce dans le réservoir, super !! on sera obligé de faire fonctionner le dessalinisateur le temps d’aller à la zone F.

Quand on pense au prix qu’on paye, et aux litres qui sont tombés la veille au soir du ciel, c’est rageant.





Les papiers d’entrée à Colon peuvent se faire à la marina, très bien ! Il y’a une petite bicoque qui fait office de douane et police maritime, entre la capitainerie et le chantier, tellement petite qu’on ne l’a pas vu, il a fallu demander. Les deux agents sont très gentils, tout se passe facilement et rapidement, présentation des papiers du bateau, Zarpe des San Blas, passeports.

Le jour et la nuit avec Colon, on a rencontré des amis à la marina qui en ont bavé sérieusement pour faire leur clearence et obtenir leur permis de croisière (que l’on a fait à Porvenir), tellement bavés qu’ils ont payé un agent pour effectuer les papiers de sortie de l’état de Panama, à leur place.





Plein de gas-oil :

Il y'a une station essence à l'entrée de la marina, en fait c'est un gros bateau qui fait office de station. La procédure n'est pas compliquée, mais encore faut-il la connaître. Il faut aller commander et payer les gallons (1 gallon ~ 4 litres) à la capitainerie, puis avec le reçu se diriger vers le bateau-carburant, et nos bidons vides. 

On y va en début d'après-midi, et les gars nous disent qu'ils ne servent que le matin... euhh oui mais ce matin c'était mesure du bateau, demain les courses à Colon, euh... finalement devant mon air dépité ou les essais en espagnol de Jean-Pierre, ils nous servent.

Lorsqu'on repart, ça y'est de vrais potes, en espagnol 'ah vous êtes français, j'ai vécu en France et patati....' pas tout compris mais on leur fait de grands sourires, et on les remercie plusieurs fois.

On prévient Guy qui doit faire un second remplissage le lendemain de bien s'y présenter le matin, s'il ne veut pas finir à la flotte.





Avitaillement :

Navette gratuite depuis la marina tous les matins pour le quartier 4 Alto de Colon. J’y vais avec Jean-Pierre le vendredi matin, retour vers midi.

Efficace et rapide. Le quartier 4 Alto est à l’entrée de Colon, c’est une zone commerciale, avec magasins de vêtements, chaussures, décoration (tous ces trucs futiles comme chez nous), et un grand supermarché où l’on va pouvoir faire un gros approvisionnement. Ce sont les dernières courses avant ? les Galapagos ? les Marquises, qui sont très loin. De plus nous devons nourrir 3 adultes supplémentaires (le pilote + 2 handliners) pendant le passage du canal.

On ne fera pas de courses à Panama City (Balboa), le ponton d’accès est mal fait et très glissant, 6 mètres de marnage dans le Pacifique ! Puis il faut prendre un taxi pour aller aux supermarchés.

Les courses lourdes (boissons, lait) se feront au petit magasin de la marina.

On a droit à des grosses brouettes bien pratique pour les sacs, et pour promener les enfants





Réparation de la voile et du câble de l’étai largable.

Il y’a un français à la marina qui travaille comme sous-traitant. Il vit sur son voilier (nom KAFEOLI), il répare les voiles et possède du matériel pour le gréement. Super.

La trinquette pas de problème, il va pouvoir nous la recoudre.

Pour le câble, il n’y a pas possibilité ici de le changer, pas de neuf, zut, mais il a une idée et de quoi le ressertir.

Il ressemble à un balai, il était temps d’agir. 



Il nous manque plus qu’un embout pour fixer le câble à la tête de mât. Et coup de bol : notre voisin de ponton a un tas de matériel à bord, et un poste à souder. Il nous donne la pièce manquante qui va s’adapter parfaitement, et nous la soude ! Merci Hervé !




NB : pourquoi ce câble a cassé comme ça ? on a l’explication maintenant. L’étai largable et la trinquette n’étaient pas à poste pendant les deux premières années où l’on a eu MOANA en méditerranée, la navigation dans la grande bleue demande des virements de bords fréquents, l’étai largable les empêche (il faut enrouler le génois et le dérouler sur l’autre bord), quant à la trinquette elle n’a aucune utilité là-bas, quand on a du vent de plus de 20 nœuds en méditerranée on reste au port. Le câble lui est donc resté deux années le long du mât, en vertical, alors qu’il est prévu pour être à 45°, point de flexion, ça a cassé. Encore fallait-il le savoir. Guy enrage, comment un système peut-il être aussi mal étudié ???

La réparation voile + câble nous a coûté 300$ (220€), on s’en sort pas mal.



Préparation du bateau

Préparer un voilier pour le canal de Panama, ça signifie :

-         - démonter les pâles de l’éolienne

-         - démonter le tacktick

-         - couvrir les panneaux solaires de matelas

-         - enlever tout ce qui est à l’arrière du bateau afin de dégager de la place pour faciliter le passage des aussières (filet de sécurité, bouée couronne, sangle, canne à pêche …)

-         - dégager le pont, on a enlevé les écoutes de génois, et de trinquette, pour faciliter l’accès

-         - 8 pneus ou défenses (gros pare-battages)

-         - quatre aussières de 40m (125 pieds), gros diamètre

-         - Trouver deux adultes supplémentaires, car il faut être 5, Guy à la barre et les 4 autres aux aussières. Il s’agit des handliners. Il y’aura en plus un pilote à bord pour donner ordres et marche à suivre.

Les mecs du canal qui sont sur les rives et suivent le voilier pendant son avancée au moteur dans les écluses, lancent des cordes avec des pommes de touline, pour récupérer nos grosses aussières. Ce sont ces pommes de toulines qui peuvent endommager éolienne, panneau solaire et tout ce qui dépasse.

On ne trouvera pas deux handliners gratuitement, donc notre agent nous en propose deux, pour 100$ par personne, tarif classique pratiqué par tous.



plouf 

Les petits moments de détente, baignade dans l’eau douce, à la piscine de la marina.

les bâtiments aux toits rouges au loin, sont les anciennes maisons habitées par l'armée américaine, quasiment toutes abandonnées aujourd'hui. D'ailleurs on verra non loin de la marina, beaucoup de bâtisses à l'abandon, de futures ruines.





Voici une très jolie petite grenouille, qui se laisse approcher et même toucher, stop Jean-Pierre (persuadé que c’était un jouet en plastique) c’est une dendrobate, ne touche pas, elle est vénéneuse, il suffit d’avoir une légère coupure sur les doigts, et on est empoisonné. 



Balade dans la forêt en fin de journée.


 crabe géant au bord de la route



on arrive sur une sorte d'immense place centrale, remplie de palmiers, en hauteur par rapport à la route, avec une pancarte : place Kennedy, probablement une sorte de camp d'entrainement de l'armée américaine, du temps de la construction du canal





on a la chance de voir encore des singes :




Les formalités pour le canal

Entrons dans le vif du sujet :

Il y’a trois solutions.

1.       1 - S’occuper des papiers tous seuls, long, fastidieux, décourageant… mais gratuit. Enfin pas tout à fait puisqu’il faut se balader en taxi à Colon, se faire renvoyer de bureau en bureau, avoir affaire à des autorités pas très conciliantes, et s'armer de patience….

2.       2 - Prendre un agent non officiel, comme Tito qui est bien connu. Encore faut-il le trouver, puisqu’on n’est pas à Colon… ou le joindre avec un téléphone qui fait data (internet) mais ne nous permet pas d’appeler. Sa prestation coûte 100$ (75€). Il vous enmène à Colon, en taxi (payé par vous) de bureau en bureau, il facilite la procédure, puisqu’il connait les lieux et la marche à suivre.

3.       3 - Faire appel aux services d’un agent officiel. Prestation 350$. Il s’occupe de TOUT.



RDV sur le site www.etoiledelune.net qui fait un comparatif et donne beaucoup de détails sur le canal de Panama. Au final, les solutions 2 et 3 ne sont pas si éloignées en coût.

La solution 1 n’est pas envisageable pour nous, avec deux enfants à trainer, 35° à l’ombre, et les réparations du bateau qui nous demandent du temps et de la disponibilité. C’est un coup à devenir cinglés dans une ville comme Colon. Et notre langage espagnol qui laisse à désirer.

La solution 2 est sans doute pas mal, on pensait faire appel à Tito.

Mais en discutant avec d’autres gens à la marina, en plus des infos toutes fraîches d’amis d’amis qui viennent de passer le canal, on laisse tomber, et on n’a pas envie de mettre les pieds à Colon.

Alors nous optons très rapidement pour la solution 3, nous allons donc faire comme si on était très riches !

Au final, étant donné le temps gagné, ça nous a diminué notre facture à la marina, et on n’a pas dépensé beaucoup plus que si on avait opté pour la solution 2. Et surtout on a évité de bons coups de stress et de galère.

De plus on a pu le payer en Carte Bancaire, sinon à Colon c’est tout en liquide, et du liquide on en aura besoin pour l’étape suivante, les Galapagos où tout se règle en cash.

Evidemment, les équipages des voiliers sans pépins, s’occupent des papiers, passent éventuellement une nuit à la marina, ou pas du tout, dès qu’ils ont leur date de passage, ils repartent sur Portobello ou les environs et attendent le jour J. MOANA ne fait pas partie de la catégorie des voiliers sans problème.

L’agent en question, Erick Galvez, dont la carte de visite est distribuée à la marina, s’occupe réellement de TOUT et est très efficace, et sympa, bon à ce tarif là, ce n’est pas difficile.


En gros, voici comment ça s’est déroulé, c’est allé très très vite.

Mardi 10 juin

15h00. Après avoir couru partout, papiers de clearence, lessive, petites courses, renseignement pour la voile, renseignement pour le plein de gasoil, monté au mât pour enlever le câble de l’étai, éponger les fonds car le réservoir d’eau douce a débordé, le tuyau a un débit tellement lent ce jour là, qu’on l’oublie… et puis il faut aussi gérer les deux petits monstres qui jouent sur le quai sous un soleil cuisant, bref il est temps d’appeler l’agent ! Impossible avec notre téléphone, Guy perd 1 heure pour essayer de transformer les crédits de data en crédit de communication, en vain. Même le SMS ne fonctionne pas. La capitainerie ferme à 15h30, trop tard pour demander de passer un coup de fil là-bas. Donc on envoi un email à l’agent, persuadés qu’on a perdu du temps et qu’il ne le lira pas avant le lendemain. Il est 16h30.

17h coup de téléphone (on ne peut pas appeler, mais on peut nous appeler), et coup de bol je suis dans le bateau et j’entends la sonnerie. C’est l‘agent ! Il parle très bien anglais heureusement, car en espagnol au téléphone, quelle misère. Il me dit que pas de problème, il va s’occuper de tout, il faut qu’on lui envoie quelques infos par email le soir même et qu’il passera récupérer les papiers à la marina demain matin.

18h30 re-coup de téléphone, c’est Jean-Pierre cette fois-ci, qui nous prévient qu’il est bien arrivé à Panama City, et qu’il nous rejoint à la marina le lendemain matin comme prévu.

19h30 message de l’agent sur le téléphone. Il faut qu’on se rendre à la zone F demain matin pour la mesure du bateau. Il nous appellera à 7h30 du matin pour confirmer. Bon sang c’est du rapide ! mais on est obligé de décliner puisqu’on attend JPierre et qu’on ne sait pas comment le prévenir. On envoie un email à l’agent de suite, et on se prépare tout de même au cas où à partir tôt le lendemain matin.

23h dodo, épuisés, mais ça avance.



Mercredi 11 juin

7h30 pas de coup de fil. Mais un email de l’agent qui nous confirme qu’il a bien reçu notre message, et voit pour un rdv le jeudi matin.

9h30 Arrivée de Jean-Pierre, il est sain et sauf, pas si simple quand on prend le bus de Panama City jusqu’à Colon… Puis taxi jusqu’à la marina, où il nous a trouvé sans problème puisque c’est petit. Il a chaud.

On se pose un peu et on papote.

11h arrivée de l’agent. Paperasses, photocopies, impressions… questions / réponses et règlement de la facture.

12h on va faire un saut dans la piscine pour se rafraichir et fêter l’arrivée de JPierre au bar.

14h reprise des hostilités, on bosse sur le bateau.

16h confirmation du rdv du lendemain pour la mesure du bateau



Jeudi 12 juin

7h35 appel de l’agent, qui nous dit qu’on doit comme prévu se diriger vers la zone F.

La zone Flat est située à 2 milles de la marina, allez c’est parti. On a oublié de prévenir la capitainerie, pas eu le temps de toute façon, elle ferme tôt le soir et rouvre à 8h du matin.



On retraverse le chenal d’entrée d’ouest en Est, on prévient la tour de contrôle ‘Cristobal signal station’ par VHF que l’on se dirige vers la zone de mouillage pour la mesure du bateau. Tout ça en anglais, le mec au bout doit se marrer autant que nous, on a un aussi bon accent anglais en tant que français, que lui en tant qu’espagnol. On ne se comprend pas toujours, m’enfin on se débrouille en parlant lentement.

La mesure peut se faire entre 9h et 13h, l’attente commence.

10h30 une navette se dirige sur nous. Un gros black monte à bord, treillis et rangers, il fait à peu près 1m90, est très pressé et pas sympa. Il parle très vite et on a du mal à comprendre, heureusement on est trois. Il mesure le voilier. Il nous demande notre vitesse (il faut non pas dire 8 nœuds comme on le voit dans beaucoup de récits, mais bien la vitesse réelle, on lui dit 5,5 nœuds). On comprendra lors du passage que la vitesse du voilier n’a aucune importance, et n’entrave en rien le transit du canal, il suffit que l’on parte plus tôt que les poids-lourds pour la traversée du lac ! Il veut la capacité du réservoir, savoir s’il y’a des toilettes (pompe manuelle ou électrique), si on peut fermer la porte des toilettes, il demande si on peut servir des boissons fraîches au pilote et un repas (biensure on a un frigo aussi gros qu’un restaurant…n’oublions pas qu’on doit stocker notre avitaillement de produits frais pour la suite, galère), j’ai cru qu’il allait demander l’âge du capitaine.

Il consulte nos papiers, bateau, permis de navigation, nous remet notre identifiant (numéro pour le passage du canal) Et il nous demande notre position souhaitée dans les écluses. L’agent nous avait préparé, nous avait dit qu’il fallait refuser d’être contre un mur, mais accepter d’être à couple d’un  autre voilier, bateau moyen ou autre, mais toujours au centre de l’écluse. Le hic c’est qu’on a répondu un peu au hasard, il est toujours aussi pressé et s’énerve devant notre incompréhension. Les questions ne correspondaient pas à ce qu’on attendait. Aie, espérons que ça ira, et qu’on ne soit pas écrasé contre une paroi d’écluse.

11h15 terminé, on retourne à la marina, ouf…

….

18h email de l’agent, on va passer le canal samedi ! notre billet de non-retour en quelque sorte...

attente confirmation le lendemain. Ouah c’est génial, c’est très rapide, et bon sang il nous reste un tas de trucs à faire, booster le réparateur de la voile, trouver une solution pour le câble, faire les grosses courses à Colon, le plein de gasoil… ces deux dernières choses ne se faisant que le matin.





Confirmation rdv samedi à 14h en zone F où le pilote montera à bord. Voici le planning :

Passage des premières écluses en fin de journée.

Nuit sur le lac Gatun.

Navigation le lendemain, dimanche 15, lac, canal puis écluses du Pacifique en début d’après-midi.

Lorsqu'on transite de l'Atlantique vers le Pacifique, le canal se passe sur deux jours.

Lorsqu'on transite du Pacifique vers l'Atlantique, la traversée se fait dans la journée. 





Le samedi après-midi arrive, on n’aura pas chômé. Mais tout est à peu près fait. Sauf le gaz, et le problème d'air dans le circuit de gasoil du moteur.

Les handliners sont arrivés comme prévus le samedi à 12h à la marina.



Les aussières et les défenses sont amenées à bord par l’agent le vendredi soir.





Facture en $US

-          Passage du canal = 800$ (pour un voilier longueur hors-tout de moins de 50 pieds) MOANA avec l’ancre à l’avant et l’annexe à l’arrière atteind 46 pieds !

-          Inspection et mesure = 54$

-          Location défenses et aussières = 60$

-          Transit securité = 130$

-          Frais bancaires, taxes… = 60$

-          Handliners : 2 x 100 = 200$

-          Clearence de sortie de Panama = 25$. Il faut demander une clearence de sortie via Las Perlas, destination les Marquises, et non les Galapagos, car là-bas ils ne veulent pas être en destination finale, administratif exotique, très compliqué et très cher aux Galapagos. On saura dans quelques semaines si c’était la bonne marche à suivre ou pas.

-          Certificat de Fumigation pour les Galapagos = 40$. C’est une sorte de désinfection du voilier… du grand n’importe quoi, mais indispensable. Le bruit court que ce certificat fait à Panama n’est pas valable. On verra bien. De toute façon aux Galapagos, tout est à la tête du client et au coup de chance.

-          Permis de navigation dans les eaux panaméennes = 200$

-          Prestation de l’agent = 350$

Somme totale = 1900$ (1450€)  tout compris avec le permis de navigation inclus (il est obligatoire même si vous ne passez que le canal, sans escales dans les îles), ça laisse rêveur, mouais, ça fait surtout un gros trou dans le budget. Mais c’est toujours plus facile, plus rapide et finalement moins onéreux (si on compte les litres de gasoil, la nourriture, l’entretien et les réparations, quelles réparations ?) que de faire le tour de l’Amérique du Sud et franchir le cap Horn.

Ils auraient quand même pu faire un petit prix pour le centenaire du canal (et oui le canal a été inauguré en 1914), ils ne sont pas très commerciaux.

Assez parlé de choses qui fâchent, voici ce grand moment en images



Le canal en photos

samedi 14 juin 13h

au-revoir la marina sans eau, en route pour la zone F où le pilote nous rejoindra.




l'entrée du canal et les écluses Gatun, sont à l'extrême gauche, derrière le gros bateau rouge.

On ne le sait pas encore mais le voilier sur la photo sera le compagnon de MOANA pour le week-end.



Les handliners roupillent... en attendant le pilote. Ils n'ont pas l'air comme ça mais ils vont se révéler très efficaces et très pros. L'un habite à Colon, l'autre à Panama City. Handliner c'est leur job d'appoint, comme les jeunes chez nous vont bosser au Mc Do, sauf que là c'est moins stressant, et bien payé.

Roan a déjà passé le canal 80 fois, et Mario plus de 100 fois ! Alors forcément ils connaissent leur boulot sur le bout des doigts.




16h30 ça y'est le pilote est à bord. Ils se connaissent, et ils sont en grande discussion concernant le match de foot actuel, avec leur iphone comme support, le canal de Panama c'est la routine pour eux. 




Le voilier avec les deux mâts ouvre la marche, on le suit, le chenal est balisé, et le pilote nous dit quoi faire, rien de bien compliqué.




 Voici les portes des écluses Gatun du prochain canal en construction, bien plus grosses que les actuelles.




 on s'accouple avec l'autre voilier, avant l'arrivée dans les écluses Gatun.

Les Gatun locks, ce sont 3 écluses qui se suivent, montée d'environ 7 mètres chacune, donc 21 m au total. Le lac Gatun est 21 mètres plus haut que les océans Atlantique et Pacifique.



 (en rose amarrage pour la nuit)




Lancer et réception des pommes de touline, pour les aussières



On est placé derrière un porte-conteneur, du coup la vue est bouchée.

Mais par contre on peut admirer la fermeture de la 'porte de l'Atlantique' derrière nous.



Cette fois-ci on ne peut plus faire demi-tour ! 


Et ensuite ils remplissent l'écluse... 

Il y'a moins de remous que ce qu'on pensait, en fait le pilote nous explique qu'ils remplissent doucement car on est là (nous les voiliers), bein ça c'est sympa quand même.

Une fois qu'on est au niveau de l'écluse suivante, la porte s'ouvre, on avance, et le même schéma se reproduit 3 fois. 

Première écluse vers 18h, sortie de la troisième vers 19h.

Guy arrête le moteur dans la seconde écluse, pour enlever l'air dans le circuit de gasoil avant que le temps limite n'arrive et que le moteur câle. Avec le barouf dehors, personne ne s'en rend compte, top chrono, il est rôdé maintenant, il mettra 12 secondes pour pomper l'air, et on redémarre le moteur, ni vu ni connu, on est reparti pour plus de 5h de navigation sans inquiétude.





fermeture de la seconde porte, le pilote est accaparé par le match de foot. 



 centenaire du canal



19h30, nous voici amarré pour la nuit à une grosse bouée, avec les autres voiliers (on est 4 en tout à passer le canal ce week-end, deux par deux), et un gros bateau à moteur.

Il fait une chaleur infernale.

Le pilote est récupéré par un bateau rapide, il ne dort pas à bord. Demain matin, un autre viendra prendre le relais pour la seconde partie.

Les handliners dorment dehors, mais un gros grain durant la nuit va les obliger à rentrer. On est donc 7 à l'intérieur, je vous raconte pas le bins... MOANA s'est transformé en hôtel restaurant, mais il n'en a pas vraiment les capacités. Heureusement que ce n'est que pour une nuit.



dimanche 15 juin

Lever du jour avec un beau ciel bleu.





 On regarde passer les monstres d'acier et on se demande ce qu'il y'a dans les conteneurs.

8h le nouveau pilote arrive, on démarre.

Voici le trajet que l'on va emprunter sur le lac Gatun.

Le chemin est balisé, pas question de s'en écarter. De toute façon le lac est une réserve naturelle, on ne peut pas y naviguer, ni mettre l'ancre, pas d'habitants, c'est le domaine des oiseaux, des singes, et des crocodiles...





un bateau pousseur en gros plan. Ils suivent les porte-conteneurs et les dirigent si besoin en les poussant. C'est pour cette raison qu'ils sont entourés de gros boudins.

On appelle ça un bateau, mais on aurait pu les appeler Moteur, car en fait se cache dessous des moteurs, dont la capacité totale fait 8000 chevaux ! la consommation de gasoil à l'heure doit être astronomique.




 on croise les cargos


 vol en V


 de la verdure, on cherche les singes


La traversée du lac se fait sans encombre, vitesse moyenne 6 noeuds.


Il n'y a rien à faire, à part supporter la chaleur, et admirer la forêt.



Mario et Roan jouent avec les enfants


12h30

On passe sous le pont du centenaire, il marque la fin du lac, les écluses descendantes qui nous feront glisser vers le Pacifique ne sont pas loin.

il est plus récent que le pont des Amériques, et permet d'alléger le traffic routier.





 12h45 entrée dans l'écluse Pedro Miguel



cette fois-ci on passe à droite, suivez la flèche

on va passer à trois aujourd'hui, toujours nos copains de l'autre voilier (ce sont des californiens qui rentrent chez eux), et le gros yote qui était à la bouée pour la nuit. Lui est contre la paroi de l'écluse.

Du coup on a pas grand chose à faire, on est attaché que d'un côté, pas d'aussière à bâbord.



Tour de contrôle de l'écluse Pedro Miguel.

 on est en première ligne, pas de gros bateau pour nous boucher la vue, on a du bol


13h30, on est toujours là, on a arrêté le moteur, rien ne bouge, la porte derrière est fermée, et le niveau de l'eau est toujours haut. Que se passe-t-il ?

Et on comprend pourquoi quelques minutes plus tard, la porte arrière de l'écluse s'ouvre, pour laisser se faufiler (le terme est bien à propos) un Panamax (taille maximum pouvant passer le canal de Panama).






il est vraiment large, et haut, et avance droit sur nous, drôle d'impression, on se sent tout petit, et on se demande s'ils ont bien calculé la place de chacun par rapport à la longueur des écluses... 



Les écluses font 100 pieds de large (33m) et 1000 pieds de long.


Le voilà tout près :


Ses aussières sont maintenues par quatre locomotives, alors que pour nous ce sont des hommes à pied.

14h le niveau d'eau descend. On va faire l'opération inverse des écluses Gatun, descendre de 3 x 7 mètres, pour atteindre le niveau de l'océan Pacifique.

Et là, vue la forme du Panamax, on se dit que ce n'est pas possible, en descendant, il va raper les bords de l'écluse. Mais ça passe. illusion d'optique.




 14h08 ouverture des portes (toujours doubles)


14h10 on sort en premier, direction les deux écluses Miraflores, à toute vitesse, poursuivi par le voilier, le yote et le Panamax, on s'écarte pour laisser passer les plus rapides.



Et on arrive en vue de la dernière étape. La double écluse Miraflores.



 14h30




 un grain se rapproche...




 14h50 le niveau descend




Nous avons des admirateurs, une cinquantaine de touristes venus visiter le canal. MOANA doit être en photo chez plein de gens maintenant.

Nous sommes filmés par une webcam, certains nous auront vu depuis la France malgré le décalage horaire. Ce cliché a été pris un tout petit peu trop tard, on était déjà entrain de franchir la porte.

On voit bien que le Panamax rentre au millimètre près :




 15h les portes s'ouvrent





Pendant l'ouverture des portes, les handliners ne chôment pas, car à chaque fois on se détache des autres bateaux, pour se réaccoupler à l'écluse suivante.

Les handliners ont assurés presque tout le boulot, ce qui nous a permis de profiter pleinement de chaque étape.




On sort en dernier, le temps de laisser nos compagnons s'amarrer.

Et on avance doucement vers la dernière porte, le Pacifique est là, juste derrière. On est en hauteur donc on le voit.

il est 15h10




On respire à fond et on essaye de se rendre compte de ce qu'il se passe, on ne revivra pas ce moment là une autre fois, alors profitons ! ça fait des chatouilles dans le ventre.

15h30 le niveau descend, et la porte du Pacifique s'ouvre, le moment tant attendu, rêvé, pensé, préparé, c'est maintenant.




 15 juin 2014 à 15h37 on entre dans le grand océan, l'émotion est aussi grande que le Pacifique



On file et on approche du pont des Amériques




Voici un cargo qui est trop gros pour passer le canal, du coup ses conteneurs vont être déchargés et installés sur des bateaux plus petits





16h Rendez-vous sous le pont : le pilote est récupéré juste au moment où on passe dessous





16h15 On débarque les deux handliners, les aussières et les défenses au Balboa Yacht Club. On leur confie la poubelle également.

En fait une 'lancha' vient les récupérer, on ne s'arrête même pas. Il faut donner 12$ au conducteur, c'est la procédure.




Vue de Panama City, le New York du sud




16h40 ancrage à la Playita à marée haute, profondeur 9m, mais 6m de marnage !

Voici une nouvelle donne à prendre en compte, inconnue dans la mer des Caraïbes, le marnage très fort.

Ouf... 

On arrête le moteur et on se pose. On essaye de réaliser que l'on est dans le Pacifique, ce n'est pas si évident, car quand on rêve de quelquechose pendant des années, qu'on en a parlé, qu'on l'a préparé, qu'on a lu les récits de passage dans les blogs et les revues, c'est dans nos têtes depuis si longtemps ! et tout d'un coup ça y'est plus besoin d'y penser, c'est fait, à notre tour on a passé le canal de Panama, moins d'un an depuis notre grand départ.

On a l'impression que le rêve continue et que l'on a été spectateur de tout ça.

Mais non le rêve est devenu réalité. Alors apéro en conséquence !





Bilan

- 43 milles parcourus depuis la marina de Colon jusqu'au mouillage de la Playita

- 15h de moteur /  40 litres de gasoil

- un parebattage perdu, à la sortie des écluses Gatun, le gros rouge trouvé en Sardeigne et réparé il y'a presque deux ans, il aura fait du chemin, mais il s'est cassé, il ère maintenant sur le lac.

- côté pratique : 5 mecs à bord… + 2 enfants pendant deux jours, vous imaginez l'état des toilettes ?

et il a fallu donner à manger et à boire (du frais) à tout le monde, on a un frigo de caravane, pas de palace, et en plus on avait l'avitaillement pour notre longue route après Panama.

Bien content de nous retrouver seuls avec Jean-Pierre, on respire. 8 à bord, c'est trop !

Le canal de Panama, c'est une organisation à l’américaine, c'est cher mais c'est tip top, tout s’est passé comme prévu, sans aucun problème. Parfait.

On aura pas mis les pieds à Colon, ni à Panama City, et on ne regrette pas… c’est très bien. Continuons notre périple, loin de l’agitation des villes.

Voici tout de même quelques clichés pris par Jean-Pierre en balade à Panama City, dans une chaleur et une moiteur étouffante... courageux !

l'ambassade de France





Le centre historique

statue de Ferdinand De Lesseps, à l'origine du projet de construction du canal

Plaque en mémoire aux Français ayant travaillé à la construction du Canal





quelques rues de la ville, en Italie ?


flamboyant en fleurs






lundi 16 juin

on remet le voilier en état, éolienne, panneaux solaires, tacktick,... rangement, et reprise de l'école.





mardi 17 juin

direction l'archipel des Las Perlas, à 35 milles plus au sud.







retour Portobello
  








retour Grand Voyage




















1 commentaire :

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